c'est toi que j'aime

Publié par Ferdy le 24.10.2009
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mais tu l'ignores, crapule ! alors me voilà à raconter mon impossible histoire d'amour avec toi, encore et encore, tu n'es pas plus beau ni plus con qu'un autre, juste baisable, enfin, quand on est bourrés, le reste du temps tu m'ennuies, avec tes petites manies, aller te laver les mains six fois avant d'aller faire la vaisselle, ta mine pitoyable quand tu as joui avant moi, ta mère qui appelle tous les soirs, tes chaussettes sales sous le lit, tes vache qui rit (comme si c'était un fromage !), tes odeurs, ton incapacité à voir l'au-delà, ou quand je te parle de spinoza ou de kant et que tu regardes le prix des vtt dans un catalogue de vpc, ton ineffable hypocondrie, ces capotes que tu exhibes comme un masque sur ta pauvre bite, tout ça, tout ça oui, je te trouve charmant et dérisoire, inutile comme le yaourt que tu avales chaque matin, parce que tu y crois, toi, à toutes ces conneries, cinq fruits et légumes par jour, tu crois à tout ce qu'on te raconte, quand il a fallu acheter cette maison à belle-île, tu disais : "j'aime ce silence", en fait tu en pinçais déjà un peu pour le voisin, un savoyard d'origine genevoise, si tu crois que ça m'avait échappé, et ta mère qui rappelle, je lui ai dit que tu étais mort, fauché par un tramway.