Comment j'ai obtenu mes 500 signatures !

Publié par Ferdy le 16.02.2012
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Eh, oui, dès hier après-midi, sur les coups de 16:30, j'ai reçu mes 500 signatures. Bien sûr pour l'instant ce ne sont encore que des promesses, mais les signataires ont vraiment l'air déterminés.

Enfin, à y regarder de plus près, l'intitulé exact du formulaire adressé par quelques bénévoles anonymes est titré : Faites-le taire !

Il est vrai que pour un slogan de campagne, c'est fédérateur et original par les temps qui courent. Les arguments relèvent davantage de la pétition que du formulaire administratif, mais on s'en accommodera. Selon ce que j'ai pu en saisir, cette coalition civique et spontanée en aurait assez de tomber sur mes blogs et des chroniques qui ne mènent à rien. 

Les gens ont envie qu'on leur parle de leurs problèmes. Comme si je pouvais deviner la problématique des uns et des autres. Il y a tellement de sujets de se plaindre. Par curiosité, je consulte la liste des chats thématiques de février : douleur, sentiments, sommeil, le crépuscule du VIH... il n'y manque que la crainte d'une invasion de sauterelles ou l'assaut d'un tsunami redouté en Mayenne avant la fin de l'année.

D'un naturel optimiste et prudent, j'aurais tendance à considérer que je ne me sens pas habilité à traiter des soucis des autres. Il faut être culotté, selon moi, pour oser prétendre apporter des solutions à des problèmes que l'on n'a jamais eu l'occasion d'éprouver véritablement.

Les professionnels du chômage, par exemple, rament comme des dingues pour endiguer ce fléau depuis le milieu des années 70 et on peut juger des résultats. La pénurie des logements, la hausse des prix, la baisse du pouvoir d'achat, la perte de notre triple A, au hasard, ça entretient le sentiment de peur nationale, mais à titre personnel, je dois bien reconnaître mon impuissance.

Il ne se passe pas un jour sans qu'une nouvelle catastrophe surgisse ou soit annoncée. Je le constate déjà au niveau de mon canton. Si je lis la presse régionale, il n'est question que de braquages, de tentatives de viols, d'effondrements de ravines, de chiens disparus, d'intoxications alimentaires dans une cantine scolaire, d'accidents de la route, et de la fermeture de quelques petites entreprises dont je n'avais jamais entendu parler. Ce n'est pas la page dédiée aux anniversaires de la maison de retraite et des concours de pétanques qui, à elle seule, suffirait à nous remonter le moral.

C'est comme ça. Depuis la nuit des temps, tout est toujours allé de travers et quelle que soit le direction choisie, elle conduit droit dans le mur.

Aussi, je peux comprendre cet élan de soutien à ma non-candidature. Pour une fois que je ne demandais rien, je suis comblé. J'irai donc déposer une copie de sauvegarde de mes signatures électroniques sur mon disque dur, en attendant de savoir quel juteux parti en tirer. 

Parfois, je me dis que j'ai de la chance.

Commentaires

Portrait de filigrane

Cher Ferdy,

 

L’annonce de cette candidature soulève vraiment mon enthousiasme.  J’adore la formule « Depuis la nuit des temps tout est toujours allé de travers ». J’y vois vraiment de solides raisons d’espérer.

 

Je partage d’autant plus ta vision du monde que depuis quelques temps, en prévision de mon installation aventureuse sur les rivages de la méditerranée, je me suis mis à lire La Provence sur mon Iphone, et que j’ai vraiment pris conscience des désordres du monde : bijoutiers séquestrés, immeubles en flamme,  fini-parti, désordres climatiques, déficits abyssaux des hôpitaux, ruptures de canalisations, coupures de courants, balcons s’effondrant sur de malheureux enfants…

 

 

Ton slogan a en outre le mérite de renouveler un peu les lieux communs assez lassants qui ouvrent souvent les dissertations  qu’il m’arrive de lire dans le cadre de mon petit commerce (tout dernièrement par exemple : « Depuis la nuit des temps le hommes aiment la poésie», ou « De tout temps les hommes ont aimé les femmes » : c’était, tu l’auras compris, à propos de poésie amoureuse)

 

Bref, c’est un excellent point de départ pour un programme. Que de beaux référendums en perspective… (préférez-vous que votre logement s’écroule ou brûle ? une canicule ou une vague de froid ?)

 

Si tu as besoin d’une enveloppe avec quelques euros pour le financement occulte de ta campagne, n’hésite pas à faire appel à moi.

 

 

 

Portrait de filigrane

Même les logiciels de traitement de texte sont devenus fous. 
Portrait de frabro

Ce qui m'étonne, c'est que ce mur dans lequel nous fonçons tête baissée depuis la nuit des temps n'ait pas encore été atteint. Je formule l'hypothèse que le mur recule aussi vite que nous avançons vers lui.

Un nouvelle preuve de la véracité de la célèbre formule "si quand j'avance tu recules..."

Bref, cher Ferdy, les retraits de candidats se succédant cette semaine à un rythme aussi rapide que leurs ralliements à Sarko 1er, l'annonce d'une non-candidature comme la tienne met du beaume au coeur.

J'adhère donc à ton comité de soutien.

François

Irréductible optimiste

Cool 

Portrait de Ferdy

En dépit de vos chaleureux encouragements, il me paraît utile de rappeler que cette pétition anonyme (670 signatures au compteur) me désignait bien malgré moi,

Oui, depuis la nuit des temps, l'homme a désiré un iPhone, de l'amour, un peu de tendresse, une grosse bagnole, un toit et des enveloppes bien garnies. 

Plus sérieusement, je regardais hier soir un reportage sur BFM à Athènes. Je crois que je n'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout. Non pas par sensiblerie affectée, mais voir ce peuple, à l'origine de ce qui charpentait notre socle universel démocratique (élitiste et aristocratique) en est réduit à faire la manche pour un quignon de pain, un café chaud, et lorsque la nouvelle menace consiste aujourd'hui à en finir avec les logements sociaux, on croit être parvenus au bout de la nuit, pourtant nous sommes toujours dans les ténèbres,

Vous en voulez encore ?

Mon non-programme consiste à affirmer que tout est foutu.

1) Il ne s'agit même plus de savoir s'il faut revenir sur les 35 heures, il n'y en aura plus d'heure, plus d'activité rémunérée, le travail (trepalium : instrument de torture) disparaîtra, ça encore c'était une mauvaise idée. 

2) L'émigration : l'humanité est née quelque part en Afrique et c'est ainsi que nous sommes passés de néanderthal à homo sapiens, ça commençait mal. Cette idée d'envahir l'Europe, puis le reste du monde, était une erreur. Puis, il y eut les juifs, Jésus mort sur sa croix, Mahomet, des territoires sont encore ensanglantés chaque jour à cause de ces légendes. La civilisation était née en Chine, en Egypte, bien avant d'apparaître à Neuilly-sur-Seine.

3) les problèmes de traitement de texte n'apparaissent qu'un peu après, lorsque nous nous sommes lassés de nos tablettes en argile sur lesquelles on gravait en signes cunéiformes la quantité de blé et l'inventaire du cheptel, nous n'aurions jamais dû nous aventurer au-delà, la poésie était un leurre, une peau tendue sur une calebasse était suffisante, et puis vous savez comment sont les hommes... toujours à créer de nouveaux besoins,

dans ce non-programme : "débrouillez-vous" (car je reste poli), de toute façon je n'y suis pour rien (la mondialisation), je n'y peux rien (déjà assez de soucis comme ça chez moi), et si vous n'êtes pas contents, c'est trop tard,

la non-campagne ne fait que commencer, il va falloir morfler, un point c'est tout.