Dans mon journal : Novembre 2005.

Publié par Zagadoum le 28.01.2009
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Ce qui m ‘inquiète c’est ce processus de pénalisation du VIH à outrance à tous les niveaux : Social –juridique – affectif en particulier.

Le sigle de transmission volontaire du VIH est pénalisable uniquement dans le cadre d’une falsification de test ; en clair une personne ayant des rapports non protégés avec une autre ne peux prétexter une contamination à son insu car justement elle ne connaît le statut du dit partenaire et elle est justement sensée se protéger ou refuser la relation sexuelle avec la dite personne.

Si elle accepte c’est qu’elle est consciente de prendre un risque. Une relation sexuelle se fait à deux et non seul : en clair il ne doit pas y avoir un responsable d’un coté et un irresponsable de l’autre . si elle ne l’est pas cela signifie que vingt ans de prévention et de spots sont un fiasco total ou partiel.

Sans compter que le dit ou la dite irresponsable peut au vu de sa sexualité (non protégée d’emblée) être susceptible de l’avoir à son insu.

Bref , beaucoup de personnes risquent de se considérer que mieux ne faut pas faire le test de dépistage.

Ensuite une hypocrisie notable fausse considérablement les choses : avoir le VIH c’est s’inscrire d’emblée dans une sommes de problématiques très complexes touchant l’ensemble des champs de vie et sur le terrain de la prévention le discours bien pensant masque en fait une somme de rhétoriques extrêmement stratifiées : Certain vont prôner l’abstinence , d’autres vont accommoder le préservatif à toutes les sauces , d’autres vont considérer qu’il est possible de verser dans l’amour oral sans se protéger et d’opter pour des pénétrations protégées.

D’autres vont avoir une approche fataliste et considérer que vu tant d’incertitudes autant vivre sa sexualité le plus librement possible et que avoir ce virus permet un affranchissement sexuel total .

Certains discours sont omniprésents, d’autres sont difficilement tenables, sans compter ceux qui sont censurés. La pandémie y gagne. Car le flou perdure . Mais cela appartient à chacun dans une certaine mesure.

Les personnes vivant avec le virus et leurs partenaires sont seul(e)s.

Et les associations de lutte contre le SIDA sont déchirées entre leur survie , le souvenir d’un passé tragique , la déshérence d’un discours de prévention que l’avènement des thérapies anti-virales hautement actives à faussé et l’abandon des mission de préventions et d’information et de recherche scientifique d’un état qui ne se rive plus qu’au sécuritaire.

Sans compter les incertitudes quand à l’évolution même du virus.

Seule la responsabilité et le respect d’autrui (dans les deux sens bien sur) sont succeptibles de réduire l’incidence de cette pandémie, avec pour corollaire l’acceptation que le risque zéro en terme de sexualité est un fantasme.

La sexualité est –elle rationalisable ? Sécurité et sexualité sont elles compatibles ?

Je n’en sais rien , mais j’ai une certitude.

Un véritable débat devrait être engagé avec pour toile de fond la tolérance sociale vis-à-vis des personnes touchées : Facile de condamner celui qui se tait alors que lorsqu’il se dévoile il est soit stigmatisé donc sanctionné voire accueilli ( cela arrive).

Parfois derrière la commisération se cache le rejet , il est rare de tomber sur des personnes à la croisée de ces chemins.

Bref entre l’angélisme et la stratégie du bouc émissaire il existe peut être un juste millieu.

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C’est facile de masquer ses peurs résiduelles avec pour paravent la haine ou les bons sentiments. Et le respect ?

Sans compter ce que l’on peut entendre au sein de certains huis clos associatifs voire entre quatre yeux avec bon nombres de spécialistes : Un traitement correctement pris , une charge virale indétectable , un partenaire stable , un respect du désir de ce dernier : exemple une relation sexuelle non protégée avec une mauvaise lubrification est plus à risque qu’une relation avec.

Quelque soient ces discours toutes reposes sur une évaluation plus ou moins objectives du risque.