Affligeant, scandaleux, le petit discours du pédégé de F.Télécom, dont l'entreprise affiche le score peu enviable de vingt-trois suicides en 18 mois. Le terme de "contagion", ou celui, très en vogue actuellement "d'épidémie" est une nouvelle insulte faite aux victimes et à leurs proches.
Empoisonnements, pendaisons, défénestrations, mutilations diverses... bref, tout ce que l'on croyait réservé aux désespérés du goulag ou des camps, se produit presque quotidiennement au sein d'une entreprise qui n'a pas su, selon ses dirigeants, aborder le virage concurrentiel.
Les mesures décidées pour enrayer la spirale morbide semblent sortir d'un sketch de Desproges : création d'un numéro Azur (gratuit depuis un tél fixe) avec des psy au bout du fil, etc. Aucune remise en cause des pressions hiérarchiques, la mutation de l'entreprise s'offre une pause de quelques semaines.
Les salariés de France Télécom ont des états d'âme que l'on croyait réservés à des pointures comme Virginia Woolf ou Stefan Zweig.
Pourquoi ne pas tester les candidats sur leur aptitude à s'adapter aux conditions du désastre dès l'embauche ? On découvrirait peut-être un gène prédisposant au spleen, comme celui de la délinquance, dès avant la maternelle.
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Commentaires
tiens !
la prévalence
du suicide déclaré dans la population extérieure comparable à celle des employés de cette boite est-elle significativement différente?
Un suicide dans une famille ; personne n'en parle.
Un suicide dans une entreprise et les syndicats montent au créneau; les plumitifs rempliissent leurs papiers ; les ayants droits du malheureux qui a choisi de mettre fin à ses jours sont indemnisables selon les termes de la jurisprudence.
OUI
la, tu compares les suicides lies a un seul fait (les conditions de travail) au sein d'une entreprise et les suicides dans la globalite d'une population regroupant un nombre infin de causes (familiale, amour, maladie...), donc on peut dire que c'est vraiment significatif.
pour cette entreprise, pour en parler, faudrait voir les reelles conditions et pas de suite balayer cela d'un revers de manche !
et pour ce qui est des syndicats, ils se sont tus tres longtemps a par deux qui ont pris le train en marche alors lorsque tu dis qu'ils montent au creneau, c'est deja loin d'etre vrai !
tu as surement raison
mais je parlais d'une population témoin COMPARABLE
je dirais même plus mon cher Dupont que tu as d'autant plus raison que je refuse de porter crédit aux journalistes qui mentent et rementent absolument en diffusant des nouvelles que leur donnent les services de communication des institutions car à de rarissimes exceptions près ils sont très fainéants et n'enquêtent mais se limitent a selectionner les sujets qui permettent de faire de l'audience.
Un exemple: j'ai survécu au péril chinois; au bug informatique de l'an 2000 ; au prion de la vache folle, au enveloppes du bacille du charbon, à la grippe aviaire, et je ne sais plus quels autres cataclysmes dont ...le réchauffement de la terre , l'alcoolisme, le tabac, la débauche.
Je ne me ferai pas vacciner car je connais un gros cochon mexicain : il ne ma jamais fait que du bien.
Il ne s'agissait pas
tant de s'attaquer à la presse que de souligner l'énormité du cynisme qui anime le discours.
Bien à toi, Seanaque.
encore
Le problème soulevé dépasse bien sûr le seul emballement médiatique (que l'on peut critiquer), il pose la question du travail dans l'existence, et à quelles ultimes concessions il soumet l'individu parfois.
Pour tous ceux qui considèrent, comme Ch. Defours, psychanalyste, que "l'être humain n'est pas une variable d'ajustement" dans les rouages de l'économie.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/16/si-on-ne-repense-pas-le-travail-il-faut-s-attendre-a-pire-que-des-suicides_1241431_3224.html#ens_id=1236711