Histoire d'une conversion (II)

Que de malheurs ! Je m’écroule en pleurs sur mon clavier. Je me ressaisis. Rép : ma mère vient de décéder pour la troisième fois dans l’année. Frais imprévus. Peux pas. Signé : la dinde. Coup de téléphone dans la journée. Je suis triste tu ne me prends pas au sérieux. Silence. Allo té là ? Mutisme. Y a quinkun ? Omerta. Il raccroche. Toutefois il s’accroche. Un courriel suivra plus raisonnable. Il fait son mea culpa. Me parle de sa vie, son petit frère dont il s’occupe, sa mère Mamoutchi qui vit au village, seule car il est orphelin de père depuis de nombreuses années. Mon cœur d’artichaut perd une à une ses feuilles. Je sens que je vais craquer. Je me lâche.

Lesté de 100 euros je fais le cow boy aux Pé et Té. Une heure passe il me tel heureux comme un pape. Pluie de compliments et autre siruposités. Le suppositoire passe mal. Il a tout de même maintenant un passeport. Il me l’expédie en pièce jointe. Il n’a nullement menti sur son identité et son âge. One point. Visage oblong bien rempli, un côté caillera pas du tout désagréable et une bouche aux lèvres surdimensionnées. Quand il va m’embrasser va me destroyer le dentier le bougre. A part ça, pendant trente jours ça baigne. Mon petit canard œuvre à la gare routière.

Le 1er il est hospitalisé en urgence. Mais faut payer l’hosto et bien sur les valoches sont vides. D’où S.O.S. à la dinde. Je rechigne, vitupère, sermonne, insulte. Sa réponse laconique : ta raison bb. Ouais okay mais y me nike papa poule. Finalement moi qui suis un grand sentimental je crache le flouze.

Moralité : il me manipule avec maestria. Keski va m’inventer la prochaine fois.

Une agression en rentrant chez lui. Taxé de tout son fric, blouson, sacoche. Ses potes ont oublié d’embarquer le portable vu qu’il me de suite encore sous le coup de l’émotion. C’est bien connu les portables ne sont jamais taxés. Je ricane sous mon duvet et lui demande s’il a conservé ses bas résilles et son tutu. Tout naturellement il a besoin de fraîche. Ah non, c’est non et non. Suis pas à traire…du moins de cette façon. Donc pas un kopek. Les emprunts russes de Mamie Danièle je me les garde. Et kom d’hab je m’attendris. Re 100 euros.

La guichetière commence par me connaître. Je suis enregistré aussi les formalités ne durent que quelques secondes. Narquoise elle me dit que les filleuls ça revient cher. M’en parlez pas ma brave dame, en plusse bientôt c’est Noël. Et kom d’hab, pluie de compliments et autres siruposités. J’en ai marre de lui filer la tétée… du moins de cette façon. J’ai droit à des tombereaux de promesse. Même qu’il va me viendre en métropole pour me faire ses politesses. Fastoche d’un coup de métro, sans escale, té en France, à la prochaine station tout le monde descend. Y me prend pour un c. (Euh ! traducir : con) çui là.

La suite au prochain épisode. Je vais voir sur mon MSN si de nouvelles pointures ont rappliqué.

                              Ben que dalle ils sont restés au chaud.