La raison et la liberté

Publié par Ferdy le 04.10.2009
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La raison et la liberté sont incompatibles avec la faiblesse. Vauvenargues.

Il y a une question qui me turlupine depuis hier soir. Lorsque dans la vie on affirme être l'ami de quelqu'un, c'est un engagement. Pas une simple déclaration fortuite ou opportuniste. Par cet engagement, doué d'une réciprocité naturelle, deux individus s'inscrivent délibérément, en toute connaissance de cause, pour faire un bout de chemin ensemble, dépourvu de tout sentiment équivoque ou liberticide. On reçoit l'autre comme il nous accueille, dans sa totalité d'être pensant, vivant, unique. 

Cette relation est soumise à quelques règles spécifiques qui font de l'amitié une valeur si précieuse. Elle paraît inaltérable, peu sujette à l'érosion et d'une fidélité indéfectible, dans les bons comme dans les mauvais moments.

"Parce que c'était lui, parce que c'était moi" comme le justifie si bien Montaigne à propos des Essais (le Tombeau de La Boétie). 

L'élan de sympathie spontané auquel on assiste ici-même souligne le caractère exceptionnel de cette relation. Il est non seulement légitime, mais parfaitement fidèle à une certaine conception de l'éthique. Défendre, soutenir un ami  incarne cette haute idée que nous nous faisons encore de ce sentiment. Il y va de notre honneur d'hommes et de femmes libres, responsables et pour lesquels les mots ont encore un sens.