A la recherche d'un infirmier

A la recherche d'un(e) infirmier(e), non pas désespérément car je suis d'une nature stoïque et parfois enjouée, cependant depuis hier, je réalise qu'il est presque aussi difficile d'obtenir un rendez-vous avec ce professionnel de santé, par ces temps de campagne de vaccination anti-grippale (la bonne vieille saisonnière) que (disons) : un chauffagiste en période de gel, un garagiste bilingue franco-mandchou en Ariège, un dentiste-vétérinaire, etc. (liste à compléter)

Car si la délivrance du précieux vaccin influvac 2009/2010, des laboratoires Solvay bio. (6,25 € la dose dans toutes les bonnes pharmacies) n'a, comme chaque année, rencontré aucune difficulté, la tournée étant gracieusement offerte par la Cpam, la recherche du professionnel de santé habilité à me faire l'injection relève de la quête du Graal, en moins pittoresque.

Frabro exprimait récemment dans son blog, la difficulté à faire combiner le calendrier sanitaire vaccinal, soumis à expérimentation, avec la prise en compte effective des services médicaux de sa Caisse d'assurance maladie. Un pharmacien complaisant lui ayant fait l'avance du produit (eh, oui ! Frabro y'en a qui suivent).

J'avais donc reçu le bon pour un vaccin gratuit, il y a une semaine environ, et hier je suis allé recevoir mon lot, je ne dirais pas sous les hourras, mais l'ambiance à la pharmacie battait son plein ; on aurait dit qu'ils avaient réservé un guichet pour la distribution des vaccins ; la procédure étant un peu longuette du fait qu'à chaque fois l'hôtesse devait repartir vers le frigo, et ensuite découper les deux volets, apposer le cachet, le n° de lot, etc. Splendide suite harmonieuse de gestes antiques à l'ère du tout numérique ; l'administration sera toujours un peu notre musée des arts et traditions archaïques.

Dans cette région PACA où j'ai posé mes valises, c'est ici que nous trouvons avec Paris une belle concentration de professionnels de santé en tout genre, vu qu'on se fait moins chier au soleil et qu'il y a plein de vieux, oups, de personnes âgées.

N'ayant pas d'infirmier attitré (n'en ayant pas eu la nécessité, ou une seule fois), je commence la recherche sur ameli.fr. La rubrique de recherche "infirmiers" est momentanément indisponible matin, midi et soir, veuillez réessayer ultérieurement. Je cherche les coordonnées d'une pharmacie à proximité de mon domicile, j'appelle pour qu'ils me donnent un numéro de tél. Je l'obtiens. La communication a été renvoyée sur le portable d'une consoeur. Elle regrette, son programme est saturé, pas moyen de faire une visite, trop de soins. Qu'à cela ne tienne ma petite dame, j'habite à 5 km, un peu la campagne aixoise à 5mn du centre, je lui demande si quelqu'un d'autre pourrait...

pareil, débordée sa collègue. Contactez l'association d'aide à domicile pour personnes âgées.

Oh ! quinquagénaire, soit, mais j'ai pas dit non plus Jeanne Calment. Je consulte le site : si tu n'es pas membre, c'est même pas la peine d'y songer. Il commence à se faire tard, je regarde Desperate Housewives.

Reprise de mes recherches ce matin. La bonne idée, c'est d'appeler le labo d'analyses, en ville ; j'y ai mes petites habitudes, j'y passe plus de temps que chez le coiffeur (surtout depuis que je me rase les cheveux à la tondeuse.)

Là aussi accueil chaleureux, positivement enthousiaste, à 7:30 c'est le branle-bas de combat chez les vampires. On me trouve un numéro d'une infirmière qui porte le nom d'un célèbre philosophe décédé. Je trouve que c'est peut-être un bon signe. J'appelle, pas de chance, messagerie d'un portable qui n'est pas celui que j'avais cherché sans chercher.

J'ai quand même laissé un message qui résumait l'objet de mon appel. J'attends.

L'anecdote peut être amusante ici, dans ces circonstances : il n'y a vraiment rien qui urge, je suis en pleine possession de mes moyens, je ne souffre de rien, je suis disposé à me rendre chez le praticien (bien qu'en fait, celui-ci préfère paraît-il faire qq km), la vaccination n'a rien d'important. Mais, à l'idée qu'à la place du fringant jeune vieillard que j'incarne, on prenne pour le casting une personne réellement souffrante, isolée, sans accès au Net, ni au téléphone (vous me direz que j'exagère, pourtant je connais des tas de pvvih qui n'ont qu'un petit forfait mobile, tant la précarité peut condamner le poste communication aux derniers rencarts), qui abdiquerait, au moins passagèrement.

Donc, patience.