le moindre mâle

Publié par Ferdy le 30.01.2010
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je viens de parcourir des posts sur un forum que j'avais fait mine d'ignorer jusque-là, il y règne parfois une telle tension tout à fait disproportionnée, selon moi, face au sujet dont il aurait pu être débattu ; j'en ai croisé d'autres qui ouvraient une sorte de cafétéria, pourquoi pas, j'ai l'impression de me trouver aux bains turcs, d'un côté, tu souffres de la chaleur extrême, puis quelques instants après, tu plonges dans l'eau glacée, c'est en principe revigorant mais j'avoue ne pas toujours comprendre les polémiques ou prises de tête à propos de sujets qui pourraient faire débat, certes, mais où suinte un tel mépris qui, s'il n'émanait pas de personnes pareillement affectées tant par la maladie que par une possible homophobie, inciterait le touriste à considérer tout ceci avec une certaine délectation ; 

j'en suis, comme tant d'autres, désolé ; serait-ce la température, un hiver un peu sévère ? il est vrai aussi que je ne cherche pas trop à m'impliquer dans des débats qui me paraissent avoir été rélgés d'avance, je ne suis pas ici pour ça, je poursuis mon p'tit blog, consciencieusement, sans chercher à froisser des sensibilités exacerbées, je renoncerai même à la folle illusion de penser qu'il se joue ici un débat fondamental, j'écris peut-être pour m'oublier (ou pousser aux oubliettes des charriots inutiles), je lis les contributions avec indulgence, comme je le ferais dans un journal en devenir, j'estime que nous avons déjà à subir tant de maux qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter, à moins de vouloir faire apparaître un égo démesuré qui n'y aurait pas sa place, on pourra se contenter de souffrir de pathologies variées sans imposer une démesure à cette petite destinée ;

c'était le moindre mâle (que l'on ne vienne pas corriger une si évidente faute d'orthographe !)

Commentaires

Portrait de Osmin

 Et pis si kelkun voulait s'aviser de corriger les fôtes d'ortografe sur ce site, ben j'crois qu'ça pourrait bien être un 13 ème travail pour notre Hercule des familles !

1 des amis de Dorothy !

Portrait de Ferdy

Cher Osmin, j'écris vite et je pense lentement, aussi je n'apprécie pas de voir dans mes textes des fautes, c'est une coquetterie (!), puisque j'en commets à chaque fois que j'écris ; le sujet, tu penses bien ne t'était pas spécialement destiné, puisque je considère que tu es un type épatant, je suis même allé voir où se trouvait le 24, la Dordogne, célèbre pour ses pommes de terre de Sarlat et quelques autres spécialités dont tu nous reparleras à l'occasion ; je considère mon blog comme un espace semi-privé, donc, je dis ce que je veux à qui je veux, j'ai cru comprendre que tu étais un artiste plasticien, multi-jambiste, et cela me réjouit, j'avais écrit un mot hier qui ensuite m'a déplu, cette histoire de parcourir le territoire, au prétexte que j'aurais peut-être envie de rencontrer quelqu'un qui me parle, sans exclusive, je suis tellement maladroit, pour le reste, les travaux d'Hercule, ce n'est pas fait pour moi ; j'apprécie l'espèce de liberté que tu t'accordes, toi aussi, mais je crains alors de dépasser l'espace offert à un p'tit blog qui s'intitule, malicieusement (et sans autre stylistique) le moindre mâle,

à bientôt, F.

Portrait de Ferdy

Réveillé à 4:00, j'accepte cette interruption momentanée du sommeil et me lève dans une sorte de résignation accomplie, il n'y a rien de plus contraire au confort le plus essentiel que de s'acharner à tenter de vouloir dormir lorsque tout nous sollicite en-dehors de la couette ; j'écoute d'une oreille distraite et encore incertaine un programme sur france cul, puis je l'interromps pour aller faire mes ablutions, un silence providentiel, évidemment je pourrais tenter de m'occuper autrement, mais c'est vers le blog que je me dirige comme un naufragé qui irait presque instinctivement vers une île déserte, il y manquera toujours un vendredi puisque nous sommes dimanche et que je n'ai jamais eu de chance, c'est ainsi, j'écris pour la postérité toujours très aléatoire, on pourrait croire que je me délecte, comme le suggérait très gentiment meliah sur un post précédent, or il s'agit moins, selon moi, d'une délectation même morose que d'une expérimentation, plus simplement, il s'agit ou plutôt c'est devenu pour moi une activité entière au même titre que lire ou penser, je m'essaie ici à de fausses confidences qui tentent de relayer ce je ne sais quoi et ce presque rien, à mi chemin entre perec et jankelevitch, en toute modestie, traduire l'infra-ordinaire, à savoir donner corps à ce qu'il se passe qaund, apparemment, il ne se passe rien, même ma ponctuation, autrefois rigide et encore trop soumise, à mon goût, à un phrasé convenu, se libère de contraintes devenues obsolètes, par la force du clavier, (j'ai pourtant toujours détesté philippe sollers, dès lors qu'il nous imposait des volumes non ponctués) ;

je trouve qu'il se crée dans cette liberté, dégagée des codes habituels, une sorte d'insouciance rêvée, comme celle qui déshabille le discours solitaire, bien sûr, la lecture peut parfois devenir incommode, mais je n'aime plus (actuellement) les points ni les majuscules, je leur trouve un petit côté arrogant ou faussement magistral, je leur préfère ces virgules, éparpillées un peu au hasard, avec quelques points-virgule certes encore vulnérables dans l'affirmation de scansions pas toujours très probantes ; cette ponctuation reflète davantage le mouvement d'une pensée encore endolorie par le sommeil, cela ne pourra intéresser que deux ou trois personnes sur le site, à juste titre, mais la question de savoir pourquoi on écrit m'a toujours paru infiniment plus pertinente que de savoir pour on écrivait, deux ou trois lecteurs c'est déjà énorme, surtout quand on n'a rien à dire, et qu'il se fait tôt par un petit matin dominical encore embourbé dans son irrésolution insomniaque ;

je poursuis, craignant toujours dépasser le nombre de signes auquel j'ai droit sur un blog de cette nature, il m'est arrivé de devoir scinder mon texte en deux blocs, mais alors c'était un tel foutoir, la conclusion arrivant en tête et bien entendu dans un tel décalage, un tel illogisme que j'en étais confus après l'envoi ;

la vallée des ombres, ce sous - titre correspond à un instantané, une sorte de polaroïd de la pensée encore imbibée de sommeil, je pensais bien-sûr à l'espagnol hombres, mais cette graphie aurait dirigé le lecteur (la lectrice) vers un canular trop téléguidé, je crois savoir que le titre existe déjà (il est rare de tout inventer, ex-nihilo) ; je ne suis que rarement dans les parages pour échanger à propos de vih ou d'échecs thérapeutiques, je ne passe pas mes journées à ruminer (depuis 22 ans) à propos d'incertitudes trop criantes, je me déleste plutôt d'un poids, d'une histoire, de souvenirs et d'envies jamais totalement comblées ; je poursuivrai sur un autre post.

Portrait de Ferdy

Il est en revanche assez évident que si j'avais cette chance d'être l'heureux bénéficiaire d'un animal de compagnie, voire même pourquoi pas d'un compagnon, cette activité rédactionnelle, laborieuse et confinée à la banalité de l'abstraction se trouverait réduite à une portion congrue ; je dois à cette solitude essentielle ce besoin d'aligner des mots, sans autre portée que celle d'illustrer ce rien, cette béance, ou encore cette vacance du commentaire qui s'impose, non pas comme une nécessité impérieuse, mais plutôt comme un vide blanchotien, un espace d'absence que rien ne saurait justifier ;

je remplis des cases, avec toute la témérité d'un homme tout occupé à son insignifiance,  il peut parfois s'en dégager un sens, exceptionnellement on y trouvera ici ou là un trait d'humour, une blague de comptoir (très rare), un fait-divers (pourquoi pas), bien que le fait-divers aujourd'hui m'intéresse infiniment plus que les grands sujets sérieux, je regrette que Le Monde ne les délivre qu'au compte-gouttes, j'apprécie dans la presse régionale ces histoires abracadabrantes, petits larcins, événements mineurs survenus sur la voie publique, violences diverses, gardes à vue incertaines, cela me raconte le monde, tel qu'il est, avec ses petits drames familiaux, ses trains en retard, sa neige encombrante et souvent paralysante,  ses grèves ou ses plans sociaux aux conséquences irréparables (l'impossible remboursement du crédit d'un pavillon préconstruit, les impayés, le surendettement des classes laborieuses qui se jouent devant des tribunaux débordés, etc.), tout cela m'affecte littéralement, c'est la vraie vie, enfin, plus tangible que les sommets de davos ou de copenhague, toutes les rubriques apparemment inutiles qui nous signalent des faits récoltés dans les commissariats peuvent me passionner pour ce qu'ils sont, à savoir un concentré de réel destiné à nous tenir informés de faits ténus, sans grande portée et, on pourrait dire, sans intérêt, s'ils ne contenaient tout ce dont l'existence est composée, un amas d'embrouilles ou d'incivilités mineures, loin de tout héroïsme et qui nous ramènent à cette société souvent cupide, comme au temps de rabelais ou de balzac, parce que rien n'a changé, l'humanité (si l'on considère la sous-préfecture, le registre peut paraître un rien restreint, c'est ainsi que borgès définissait l'attitude des français face au devenir), il n'en demeure pas moins que dans ce désordre apparent, superflu ou dérisoire, se noue une histoire d'un genre particulier et que l'on ne saurait résumer.