le moteur à eau : mythe ou réalité?

Publié par libellule33 le 19.01.2012
1 764 lectures

Le moteur à eau : mythe ou réalité ?

Pour beaucoup d’entre-nous, c’est une "galéjade", une rumeur… « Si c’était vrai, cela se saurait ! ». Et pourtant, oui, le moteur à eau existe !

Le carburant parfait (gratuit) existe-t-il ?
moteur à eau
moteur à eauC’est sans doute l’élévation du prix des carburants, constante tout au long du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, qui a fait naître la rumeur du fameux « moteur à eau », une invention soit disant volontairement tenue secrète par les industriels de la pétrochimie pour ne pas tuer le moteur à essence et son lucratif carburant, l’essence ou le supercarburant ; idem pour le diesel, avec le gas-oil. Ce serpent de mer circule depuis les années 1920, entretenu régulièrement par la presse et maintenant par l’internet, dont les articles publiés sont d’un niveau scientifique et technique de plus en plus consternant.
moteur à eau
Certains plaisanciers étant à sec d’essence et n’ayant à mettre dans le réservoir de leur moteur (deux temps) que du vin, de l’apéritif, de l’alcool ménager, du whisky voire de l’huile de friture (filtrée avec un filtre à café) ont pu remettre en route le précieux moteur de leur bateau ce qui leur a permis de pouvoir rentrer au port. L’apéritif étant pour eux un liquide omniprésent et l’essence un carburant qui n’est délivré qu’à la pompe, ils ne sont pas loin de penser qu’on leur impose une solution inadaptée. Le plus étrange est que l’essence (tirée du brut ou naphte) a été choisie au début du siècle pour alimenter les moteurs à pistons précisément parce que c’était un carburant très bon marché…
moteur à eau

Une polémique a lieu depuis quelques décennies, concernant les moteurs diesels. Certains s’autorisant à brûler des gasoils détaxés destinés à d’autres usages, des huiles de vidange filtrées, voire de l’huile de colza qu’ils pressent eux-mêmes, obtenant de leur moteur de tracteur ou d’automobile le même service qu’avec le gasoil de plus en plus lourdement taxé. Ces usages, très médiatisés en Allemagne, jettent le doute sur la probité des industriels. Pourtant, du point de vue purement historique, les huiles lourdes ont été choisies pour alimenter les moteurs à injection (diesels) car elles étaient inemployées et disponibles à bas prix. En 1930, on pensait que les huiles végétales pourraient alimenter les moteurs diesels aux colonies, vus leur faible coût localement. La rumeur d’un moteur à pistons brûlant du fumier de cheval, des déchets alimentaires, par un système « tenu secret » et même de l’eau à la place de l’essence a persisté durant des années. À certains, le gazogène brûlant du bois rappelle les pénuries de carburant de la guerre.
moteur à eau
L’Auto-Journal dans les années soixante a tenu en haleine ses lecteurs pendant de long mois à travers une rubrique dans laquelle un propriétaire de Citroën DS19 brûlant « partiellement » de l’eau à la place du carburant habituel, la proportion d’eau avouée tant de 30 à 35 %, et réalisait sur l’année une importante économie, même en tenant compte de l’investissement que représente le système « secret de carburation » que l’industrie automobile voulait soit disant étouffer.
moteur à eau
L’alcool de fruits, de betterave ou de cane à sucre a trouvé depuis longtemps une application dans les carburants. On l’additionne à l’essence dans des proportions variables, ce qui fait baisser le prix à la pompe et allège la facture pétrolière dans les pays producteurs de ces denrées de base, comme le Brésil. Des modifications sont nécessaires sur les moteurs, assurées par les industriels. En France, depuis plus de soixante ans, l’alcool permet de diminuer la dette pétrolière envers l’OPEP, le prix de la calorie étant compensé par des variations de taxes sur les alcools, et par les élévations du prix du carburant dont l’usager fait les frais

Commentaires

Portrait de libellule33