Les J.O. c'est (presque) maintenant

A peine aurai-je eu le temps de me remettre des émotions du Tour de France qu'il va falloir se préparer à vivre le rouleau compresseur des Jeux olympiques.

La propagande est en marche. Même sur France culture, une station du service public généralement très réticente quant à relayer les résultats des compétitions sportives, consacre quotidiennement une chronique londonienne. Les infrastructures, l'impact économique, etc.

Même distrait, il ne m'aura pas échappé que la capitale britannique aura relevé ce défi historique, qui me laisse coi, d'accueillir par trois fois l'organisation de ces festivités sportives (en 1908, 1948 et donc 2012).

Les JO créent de l'emploi, participent à la dynamique commerciale du pays qui les accueille, améliorent les quartiers déshérités de l'East-London, laissent derrière eux quelques équipements et centres commerciaux lorsque les festivités seront terminées (je n'ai pas la date en tête.) C'est le point positif de cette manifestation qu'il serait malhonnête d'ignorer.

Même si, comme c'est à craindre, toute cette joyeuse effervescence économique participera à l'augmentation des loyers dans ces derniers quartiers pauvres de la capitale, déjà réputée pour ses scores mondiaux en matière de logement locatif.

Mais voilà, l'heure sera bientôt à la fête. Je ne bouderai pas mon plaisir, s'il se maintient jusque-là, à regarder sur l'extra-plat la cérémonie d'ouverture. Je me souviens de celle d'Albertville, orchestrée par Decoufflé et que j'avais trouvé vraiment géniale, excentrique, drôle, exubérante et décalée.

A l'heure de la crise, je redoute le pire. Déjà que la petite bataille navale organisée sur la Tamise en l'honneur du Jubilee de la reine m'était apparue à peine digne d'un divertissement de fête foraine, faut-il aussi s'attendre à une chorégraphie aussi cheap, aussi peu créative et récréative pour le lancement de ce bazar mondial ?

Enfin, il y a des symboles auxquels je suis sensible. Comme cette fameuse flamme olympique partie de Delphes. Soit du pays européen en pleine décomposition où les gens se suicident par désespoir à un rythme inégalé. C'est un peu comme si on demandait à France Telecom d'inaugurer une crêche.

Toute cette exaltation patriotique qui trouve ici son expression paroxystique, tandis que la guerre fait rage en Syrie, et lorsque les deux principales puissances émergentes, la Chine et la Russie, continuent à soutenir le régime de Bachar Al-Assad, à quoi ressembleront les médailles que leurs sportifs ne manqueront pas de rafler lors de ces compétitions ?  A un gage de vertu pour les dicateurs ?

Un peu d'or dans une flaque de sang...