Masculin masculin, L'homme nu dans l'art de 1800 à aujourd'hui au Musée d'Orsay
j'ai pas pu y aller l'an dernier,avec grand regret ,mais ça reste un plaisir des yeux..
Si vous voulez vraiment voir le nu masculin dans l'art, inutile de vous rendre à Orsay, pérégrinez sur mon blog et vous rencontrerez presque tous les artistes présents à Orsay et beaucoup d'autres dont vous pourrez voir beaucoup plus d'oeuvres et cela sans piétiner de longues minutes dans une dense file d'attente. L'achat à l'avance du billet d'entrée est indispensable, si vraiment vous ne voulez pas suivre mon conseil et rester bien au chaud à surfer sur mes diagonales. Lors de ma visite, un samedi, une suave voix annonçait à 16 heure 30 que plus aucun billet ne serait vendu ce jour pour l'exposition. Comme quoi quelques fessiers mâles et quelques bites, que l'on pourrait qualifier de micro pénis pour la plupart, même pas en érection, sauf une dans "L'origine de la guerre en fait l'origine du monde" de Courbet revisité par Orlan et rebaptisé "L'origine de la guerre" (à ce propos, lors d'une péroraison dont il a le secret, Jean-Christophe Bouvet m'a un jour annoncé qu'il avait été le modèle de l'oeuvre en question. Je n'ai pas vérifié la véracité de ses propos) suffisent à déplacer la grande foule...
L'origine de la guerre, Orlan
Je plaisante, bien sûr, car rien ne remplace le face à face avec des originaux. Surtout qu'ils sont ici, certes accrochés au petit bonheur la chance, j'y reviendrais, mais bien éclairés. D'autant que c'est je crois la première fois qu'en France on peut voir des toiles par exemple de Paul Cadmus, deux... Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on peut voir dans un musée français une sculpture d'Arno Breker. Ce qui a scandalisé, Philippe Dagen, le critique du monde qui ne s'est pourtant pas offusqué de la présence d'oeuvres de David, membre du comité de salut public lors de la révolution française, comité qui a raccourcit quelques ci-devants de manière expéditive. Le brave David était, je le rappelle un chaud partisan de Robespierre avant d'être un grand admirateur et serviteur de ce grand humaniste que fut Napoléon (sur le sujet voir mon billet sur l'admirable bande-dessinée qu'est Le ciel au dessus du Louvre » d'Yslaire et de Jean-Claude Carrière. En lisant l'album on pourra constater que l'hétérosexualité de David est moins indiscutable que ce que suggère dans le catalogue Guy Cogeval, commissaire de l'exposition. Il s'avance également sur l'orthodoxie sexuelle de Girodet ce qui est pour le moins sujet à débats. On peut voir sur ce peintre mon billet: Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson)... Passons et revenons à nos affriolantes académies.
Girodet
Déjà dés que l'on entre dans l'exposition le sous titre de l'exposition pose problème (le titre masculin masculin, lui ne veut rien dire!) en effet cela commence par des tableaux antérieur à 1800, sans qu'on en voit la raison. Ensuite on se rend compte que de nombreuses toiles ne représentent pas des hommes nus, peu habillé pour la plupart, mais pas nu, messieurs les commissaire c'est à poil, allez dans un camp naturiste et vous comprendrez ce que nu veut dire, vous ne serez pas autorisé à garder le moindre petit ruban pour cacher votre minuscule virilité. Encore une exposition affublée d'un titre pour apater le chaland. Mais aussi pour dissimuler le véritable enjeu de l'exposition montrer l'homo-érotisme dans l'art car un titre faisant allusion à l'homosexualité est impossible dans le contexte politique actuel.
Jacques-Louis David Académie d'homme, dit Patrocle
Jean Jules Antoine Lecomte du Noüy:
ci-dessus les deux Cadmus de l'exposition
Pour retrouver Paul Cadmus sur le blog: Paul Cadmus (1904-1999) 1, Paul Cadmus 2, Paul Cadmus 3, Paul Cadmus et Jared French. PaJaMa
et d'autres peintres américains modernes que l'on peut envisager comme faisant de l'"art gay: Cody Ferguson, James Childs, Mark Beard (Bruce Sargeant 1898-1938), cover boy par Paul Richmond, Cornelius McCarthy (2), Ron Griswold, Deborah Poynton, Jonathan Reid Sévigny, Philip Gladstone, Paul Cadmus (1904-1999) 1, Paul Cadmus 2, Paul Cadmus 3, Brian Kenny, Matthew Cusick, Alan Macdonald, Will McBride, Gio Black Peter, SECRET HEROES par BRIAN KENNY, Harry Bush, Stanford Kay, Edward Burra, Jack Cowan, André Durand, Wes Hempel, Daniel Barkley, Rick Herold (1941), Kent Williams, John Legrand (1916-2005), Ryan Martin (2), Patrick Angus (1953-1992) édition augmentée, Steven Clayton Corry (2012), Steven Clayton Corry (2), Michael Bergt, Don Gene Bell (1926-1989), Don Emerson Wight (1924-1999) , Don Emerson Wight (1924-1999) 2, Claude Buck 1890-1972, Don Bachardy, Saul Bolasni, Bernard Perlin, Walter Sluempfig, Walter Sluempfig (2), Pavel Tchelitchew ou Tchelitchev (réédition complétée), Andrey Avinoff (réédition complétée), Otho Cushing (1871-1942)
La sculpture d'Arno Breker, à proximité on aperçoit les sportifs (Epaulé jeté à deux bras, 1913) de Jansson et l'Achille de Pierre et Gilles
derrière le Breker, un Bourdelle très laid, un monument aux morts de la guerre de 70, faut-!i y voir une allusion, un trait d'humour des organisateurs?
Arno Breker, la vie active, 1939
sur Arno Breker on peut aller voir Pour se souvenir d'Arno Breker
Et là réside un des principaux problèmes de cette exposition: c'est que les nus présentés ne sont guère affriolants. Les organisateurs, visiblement tremblants de trouille qu'un fondamentaliste d'une quelconque superstition les traine en justice pour atteinte à la morale ou même aille jusqu' à détruire une oeuvre, ce qui en plus de ruiner le musée quand on sait le prix des assurance, l'empêcherait à l'avenir d'obtenir des prêts des autres institution, ont fait preuve d'une autocensure qui va jusqu'au ridicule lorsqu'il présente une photo de Gloeden... représentant un modèle habillé et une image de Pluchow avec deux personnage dont l'adolescence est bien lointaine alors que ce photographe n'a pris pour modèle presque exclusivement que des adolescents....
Puisque j'en suis à la photographie, en raison de la place impartie à l'exposition était-ce une bonne idée d'adjoindre ce médium à la peinture et à la sculpture. On peut légitimement se poser la question surtout que les clichés sont répartis dans toutes les salles. Malgré les inévitables oublis, mais néanmoins regrettable comme celui de Bruce weber, on ne peut que constater l'excellence du choix des photographes et parfois de l'audace dans les images qui les représentent en particulier pour Sir Cecil Beaton (1904-1980) et Raymond Voinquel , avec pour ce dernier, l'image à mon avis la plus érotique de Masculin Masculin.
Avedon, photographie de la factory d'Andy Warhol
Cecil Beaton photographie de Johnny Weissmuller
<< Il est facile de reconnaitre derrière les authentiques Albino ou Rosario, Saverio et Osvaldo, à la fois les dieux de l'Olympe et jeunes ragazzi di vita (prostitués), champion d'une bisexualité méditerranéenne aujourd'hui oubliée, qui trouva dans la mythologie du mâle fasciste le dernier miroir devant lequel s'admirer à l'infini.>> - Alberto Arbasino - F.M.R., 1984
Pour retrouver le Foro Italico sur le blog: Le Foro Italico, Hockeyeur au foro italico, Les mosaiques du foro Italico , Foro Italico à Rome, Rome, Foro Italico (2), Foro Italico d'hier et d'aujourd'hui, Rome
La peur de montrer des adolescents pouvant déclencher la concupiscence de certains visiteurs a conduit les organisateur à éliminer de leur sélection un peintre aussi important sur le thème que Tuke qui pourtant est cité dans le catalogue beaucoup moins prude que l'accrochage. A moins que ce soit une totale ignorance de la peinture anglaise hormis les incontournables que sont Bacon, Hockney et Freud. Ainsi sont absent deux artistes anglais majeurs dans la représentation du masculin dans la peinture du XX ème siècle que sont Duncan Grant et Vaughan. Encore plus incompréhensible l'oubli de Gilbert et George spécialiste du sujet et en outre stars internationales de l'art contemporain. Faut-il voir dans cette absence, comme dans celle de Keith Haring une frilosité, non cette fois d'ordre morale, mais politique...
Si les organisateurs méconnaissent la peinture anglaise dont la représentation du corp masculin a été un des thèmes principaux durant le XX ème siècle, je les invite à voyager sur le présent blog en cliquant sur les intitulés ci dessous:
Billets du blog à propos de la peinture anglaise du XX ème siècle qui a souvent regardé du coté des garçons:
Ralph Nicholas Chubb , Glyn Warren Philpot (1884-1937) , Duncan Grant (1885-1978) , JOHN MINTON, Les garçons de Lucian Freud, Lucian Freud 1922 - 2011, Oliver Frey, alias Zack, pour se souvenir de Bacon à la Tate Britain en 2008, Henry Scott Tuke (réédition complétée) , Philip Whichelo (1905-1989) Study of a Nude Boy, Keith Vaughan (1912-1977), Albert Wainwright, Francis Campbell Boileau Cadell (Ecosse, 1883-1937), JOHN MINTON, Peter Samuelson (1912 - 1996), réédition complétée , Christopher ’’Kit’’ Wood, Edward Burra (1905-1976), David Hockney au musée Guggenheim de Bilbao, Les polaroids "joiners" de David Hockney, David Hockney chez Claude Bernard, il y a si longtemps, Michael Ayrton (réédition actualisée) , William Bruce Ellis Ranken (1881-1941), S. J. Peploe, Boy reading, 1920, Robert Sivell, bathers, Paul Allam, Covan Corrigan, Sylvia Sleigh (1916-2010), Bernard Fleetwood-Walker (1893 – 1965), Boy par Lucian Freud, Lucian Freud photographié par David Dawson A ces britanniques il ne me semble pas abusif d'y ajouter les peintres australiens Ross Watson George W. Thomas Lambert et Donald Friend (1915 -1989) ainsi que les sud-africains Philip Swarbrick et Evan Oberholster
en bas à droite, une toile de Lucian Freud
à gauche l'autoportrait de Richard Gerstl, 1905, à droite, une toile de Lucian Freud, au centre l'âge d'airain de Rodin
L'âge d'airain de Rodin
un beau triptyque de Bacon en arrière plan de la sculpture de Just Becquet, L'abîme (1901)
Bacon
au premier plan une piscine (bain de soleil, 1966) de David Hockney
.
Egon Shiele, autoportrait, 1910
Comme il fallait s'y attendre le style néo classique est bien représenté avec Fabre, Delaunay, François-Joseph Heim, Jean-Baptiste Frédéric Desmarais, Hippolyte Flandrin, Camille-Félix Bellanger, François-Léon Bénouville avec sa colère d'Achille qui fait réagir Charles Dantzig qui trouve que le héro a l'air stupéfait de se voir un si petit zizi, Pierre Narcisse Guérin, Girodet, un seul tableau, ce qui n'est pas beaucoup pour ce grand amoureux du corps masculin et plus original et fort à propos le danois Abildgaard.
La colère d'Achille, François Léon Bénouville
von Gloeden, en hommage à Flandrin
N.A. Abildgaard Pholoctète.
Jules-Elie Delaunay David triomphant.
François-Joseph Heim Thésée vainqueur du Minotaure
Camille Felix Bellanger ''Abel''
Il n'y a pas grand chose à dire du choix des sculpture tant celui-ci qui n'est pas plus mauvais qu'un autre qui aurait pu être entièrement différent et pas meilleur pour cela. Il suffit pour s'en assurer en sortant de l'exposition d'admirer le spectacle des statues d'éphèbes du XIX ème siècle qui s'offre à nos yeux. On peut tout de même s'étonner de l'absence de Canova.
au premier plan la sculpture d' Henri Greber ''Coup de grisou'', en fond derrière notamment un joli garçon, "Etude pour la mort d'Abel" de Wiley
Mercure inventant le caducée, 1848de Jean Antoine Marie Idrac avec au fond le triptyque Ganymède de Pierre et Gilles
Mercure inventant le caducée, 1848de Jean Antoine Marie Idrac
Roland furieux de Jehan Duseigneur, 1867, derrière: L'ange déchu de Cabanel, 1847
Roland furieux de Jehan Duseigneur, 1867, derrière: L'ange déchu de Cabanel, 1847
Antonin Mercié, David, 1872 et à l'arrière plan Les tireurs à l'arc de Georges Desvallières, 1895
au premier plan la sculpture de Just Becquet, L'abîme (1901), derrière Ixion précipité dans les enfers de Jules Elie Delaunay
En ce qui me concerne le seul artiste que j'ai découvert, et une des seuls audaces de l'exposition est Kehinde Wiley, un jeune artiste afro-américain qui peint des afro-américains. La présence de ce talentueux jeune peintre fait naitre en moi une interrogation: pourquoi si peu d'artistes vivant, de mémoire, je ne dénombre dans cette catégorie que Wiley, Pierre et Gille, Orlan, David Lachapelle et peut être un ou deux autres qui aurait échappé à mon attention. C'est tout de même très peu et ce n'est pas leur manquer de respect qu'à part Wiley, il ne peuvent pas concourir dans la catégorie des jeunes artiste... Je trouve que des peintres comme Hernan Bas et Norbert Bisky aurait eu toute leur place dans cette exposition.
L'heureuse présence de Wiley met encore plus en évidence l'absence d'autres peintres contemporains américains alors que d'une part la représentation de l'humain est revenu au centre de la pratique de la plupart des peintres américains et que d'autre part la thématique gay est de plus en plus répendue, ce qui donne des tableaux souvent allant du convenu au pire kitsch mais qui peut aussi aboutir à une peinture pleine d'énergie et novatrice comme celle de Gio Black Peter alors que d'autre font des embardée du coté du surréalisme.
Kehinde Wiley, Ecce homo, 2009.Immédiatement ci-dessous, ce qui est peut être la seule oeuvre vraiment dérangeante de l'exposition, ce qui montre bien la frilosité du commissaire. Il s'agit de la sculpture de Ron Mueck représentant nu, et à echelle réduite, son père mort.
la sculpture de Ron Mueck devant le Bouguereau, bel
Bouguereau, l'égalité devant la mort ( 1848)
Il aurait été inimaginable d'envisager une exposition sur le nu masculin sans qu'il y ait des représentations de Saint Sébastien. - << Avant la Renaissance, il n'y avait eu que l'invention de saint Sébastien pour que l'on ait le droit de représenter des hommes nus. Un corps d'homme souffrant. La flèche justifiait la peau. Saint Sébastien est devenu pour longtemps le symbole des gays, il n'était pas facile de l'être. (Que nos seules représentations nus aient été celles d'un martyr percé d'une flèche, était aussi une forme d'humour.) - Charles Dantzig - . On y trouve même celui de Guido Reni, pourtant peint avant 1800.. Est ce parce que c'est en découvrant cette toile que le narrateur de Confession d'un masque, le roman de Mishima a sa première éjaculation?
saint Sébastien, Guido Reni<< nul hasard si la peinture et la sculpture refont de l'homme leur pivot à la renaissance, après la très longue parenthèse chrétienne: source explicite de la pensée rationnelle, le corps viril redevient l'origine de toutes formation artistique. Il dit le besoin des créateurs de se rattacher à la grande histoire hellène, d'imiter en quelque sorte l'inimitable. Pilier de l'enseignement académique, il confirme l'éternelle vigueur des principes antiques, l'éclatante actualité de ses canons.>> - Claude Arnaud Angel Zarraga ''Le martyre de Saint Sébastien''.On ne voit guère à Orsay que la nudité de l'homme blanc, on peut soupçonner le Saint Sébastien du mexicain Zarraga d'être métisse mais on ne voit dans tout l'accrochage que Wiley pour représenter l'altérité à l'occident et encore il est afro américain. Le catalogue contient une photo du japonais Shinoyama montrant Mishima jouant le martyre de saint Sébastien mais on ne la retrouve pas dans l'exposition.Paul Cézanne ''Baigneurs'' La version ci-dessus du tableau de Cézanne sur les "Baigneurs" n'est pas celle qui est présente à l'expo.Pablo Picasso '' Les adolescents''
au premier plan un tableau de Munch, au centre les baigneurs de Cezanne au fond Pierre Bazille ''Pécheur à l'épervier'
Une des bonnes idées des organisateurs est d'avoir montré à coté d'icônes de la culture gay, comme les tableaux de Girodet et de Broc et des travaux d'artistes estampillés gays tels Cadmus ou Pierre et Gilles que les plus grands artistes se sont aussi confronté à la représentation de la nudité masculine. On voit donc des incursions dans ce domaine de Picasso, Munch, Cezanne...
Jean Delville ''L'Ecole de Platon''
Jean Delville ''L'Ecole de Platon'' (détail)
Henri Camille Danger ''Fléau''
Je profite de ce billet pour dénoncer un péché recurrent de nos institutions muséales et en particulier du Centre Pompidou (les remarques qui vont suivre sont également valables pour l'actuelle exposition Braque qui ce déroule actuellement dans ce musée) et du musée d'Orsay, celui de nourrir leurs expositions thématiques d'oeuvres qu'elles hébergent tout au long de l'année et que l'on peut voir habituellement sans la chalandise rameutée par le bruissement médiatique que provoque chaque exposition. Autre variante de cette facilité, celle d'aller chercher des oeuvres à quelques pâtés de maisons du lieu d'exposition. Question semble-t-il de faire changer d'air aux tableaux. Ainsi quel besoin y avait-il de déplacer plusieurs oeuvres de Gustave Moreau, que l'on peut admirer toute l'année à quelques encablures d'Orsay, dans le beau musée qui est dévolu à cet artiste. Un tableau de Moreau aurait suffit pour signaler son intérêt quant à la représentation de la nudité masculine. Néanmoins on ne va pas bouder son plaisir de voir enfin bien éclairé cette "Ecole de Platon", la plus belle collection de follasses comestibles que la peinture puisse proposer (si vous connaissez chers lecteurs mieux ou pire, s'il vous plait ne me laissez pas dans l'ignorance.). En revanche on aurait pu se passer de cet autre curiosité picturale qu'est "Fléau" d'Henri Camille Danger. La tableau a été récemment acheté par le musée d'Orsay, espérons que le musée ne l'ait pas payé cher...
Gustave Moreau ''Jason et Médée''
David et Jonathan de Pierre et Gilles à coté d'un Gustave Moreau
L'incohérence de l'accrochage n'est que le résultat du manque de courage pour affirmer ce que voulait être l'exposition qui aurait du s'intituler "désirs d'homme", sans la pusillanimité de l'organisation. On voit bien que c'est vers une mise en évidence de l'homo-érotisme que tend toute cette manifestation. Un peu plus de courage vis à vis des contingences du temps aurait rendu son message plus clair et surtout plus cohérent.
Pierre et Gilles, Mercure
Le catalogue est beaucoup plus audacieux que l'exposition elle même, ce qui n'est pas bien difficile. On y trouve comme on peut s'y attendre les reproductions , très bien imprimées de la quasi totalité des oeuvres exposées plus quelques une un peu plus "salées" que celles présentées sur les cimaises, mais surtout un choix de textes très stimulants. Charles Dantzig, qui en profite curieusement pour faire sa sortie du placard, signe un papier où il recherche le corps masculin dans la littérature de celle de la grèce antique à celles d'aujourd'hui, sans véritablement la trouver. Le commissaire de l'exposition dans son article le surmâle, laisse entrevoir ce qu'aurait pu être "Masculin masculin" s'il avait été plus libre....
Pierre et Gilles, Ganymède, triptyque, 2001, Collection François Pinault
Toujours dans cet indispensable catalogue on trouve une interview de Pierre et Gilles (qu'il n'est pas interdit de trouver sur représenté dans l'exposition, même si on les aime bien. Il aurait été judicieux de prendre comme contrainte, un artiste, une oeuvre) par Cogeval. Pierre dit quelque chose de très juste: << Il y a de plus en plus de représentations masculines partout. En même temps, les gens sont peut-être redevenus plus pudibonds, mais en tout cas, ils acceptent de voir des hommes nus... C'est une drôle d'époque: on accepte plus et, à la fois, on a jamais eu autant peur de la nudité. Dans les années 1970, la nudité était une libération, une évolution tandis qu'aujourd'hui, les jeunes s'en méfient, notamment à cause d'internet. Quand on est dans le domaine de l'art c'est différent, et cela l'a toujours été, mais le rapport à la nudité a changé par comparaison avec notre jeunesse. Les jeunes de maintenant s'interrogent d'avantage, alors que tout est disponible sur la toile en une fraction de seconde, quant à la protection de leur intimité...>>.George Paul Leroux, les baigneurs du Tibre, 1909Pierre Bazille ''Pécheur à l'épervier'' Alexandre Falguière ''Lutteurs''
L'atlas de Karl Sterrer à coté de la statue de Bourdelle
<< De la part de Deineka, peintre des gymnastes, des stakhanovistes de l'effort physique, de l'Homme Nouveau" des années 30, en bref une telle mise en scène de la camaraderie sous les douches et du pouvoir d'attraction des corps, dans une composition extraordinairement construite, ne se conçoit que par l'existence d'une sous culture gay étouffée.>> Guy Cogeval
Pour résumer, une exposition a voir car elle permet d'admirer des oeuvres d'artistes comme Paul Cadmus ou Deineka jusque là jamais montrées en France, mais qui met en évidence que l'art, comme la société est otage d'un quarteron de curés et de rabbins sans oublié une foule de plus en plus obèse de fatmas et une escouade de bas bleus...
Alfred Courme
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Commentaires
Merci et bravo
Merci pour cette aperçu de l'expo.
J'ai regarder très vite fait, mais je peut contaster quel grand travail tu fait pour faire cette article.
Un grand bravo et un grand merci donc.
merçi
mais je n'ai aucun merite a part celui d'un copier coller
Merci
Pour ton coller-copier.