MON EXPERIENCE DU VIH : TEXTE 12

Publié par pascal1969 le 24.08.2008
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5) Une chose encore ! Et tant pis si mon propos paraît solennel. Dans les épreuves indicibles de la vie, j’ai souvent voulu mourir. J’ai longtemps crû que j’allais finir par mourir de chagrin. Encore aujourd’hui, il m’arrive d’être submergé par un sentiment de détresse. Et je peux dire une chose très simple : toujours, c’est l’amour qui m’a sauvé la vie. L’amour, uniquement l’amour. Sans l’amour, je serais mort depuis bien longtemps.

 

 

À 26 ans, j’allais à la plage avec un thermos de gin get vodka, la bouteille de whisky était pliée en trois jours, je fumais pétards sur pétards, je me vautrais dans une sexualité violente et dépravée. Je multipliais les comportements autodestructeurs et c’est Yolande par son amour qui m’a sorti de cet enfer. Un amour sincère ! Sans jugement !

 

 

Et c’est par elle que j’ai découvert l’aïkido. Et il y a aussi beaucoup d’amour dans l’aïkido que j’ai pratiqué. On dit que c’est un art martial fait pour apprendre la paix sur la terre. Et la philosophie de l’aïkido a eu de longues années une influence considérable sur mon attitude vis-à-vis du VIH. En aïkido et dans les arts martiaux, il se dit souvent : quand on lutte CONTRE son adversaire, on renforce le pouvoir de son adversaire. C’est exactement la raison pour laquelle je ne voulais pas lutter CONTRE le VIH.

 

 

Et c’est aussi à cette période que j’ai fait ma première retraite spirituelle ou j’ai été baigné dans l’amour du christ. L’amour, l’amour et encore l’amour.

 

 

Et il y a quelques semaines, au bout du rouleau, parce que c’est trop lourd, j’étais enlisé dans la dépression et tous les jours, tous les jours, je priais le ciel d’en finir, de me rappeler. J’ai envoyé à mon entourage un cri de détresse. Et puis, j’ai partagé mon chagrin avec une personne et j’ai perçu en elle une telle compassion, c’était comme si tout son corps s’effondrait avec moi, que quelques minutes plus tard, en sortant de l’entretien, je me suis dit : mince, mais alors, il y a sur terre une personne qui aurait réellement du chagrin si je venais à mourir. Ça alors ! Je ne m’en étais jamais aperçu. Ainsi j’ai de l’importance pour quelqu’un ! Et à partir de cette prise de conscience-là, j’ai décidé de nouveau de vivre. Encore une fois, c’est l’amour qui m’a sauvé !

 

 

Alors, finalement, peu importe ce que l’on fait avec les gens. Pourquoi pas de la broderie ? Quelle importance du moment qu’il y a de l’amour !

 

 

Maintenant, il est nécessaire d’aller plus loin. Une éducation à l’amour est nécessaire. C’est même la chose la plus essentielle. Evidemment, je ne parle pas des relations sexuelles ! L’amour véritable, c’est autre chose.

 

 

Souvent, nous aimons mais nous voulons être aimés en retour. Il y a une petite sorte de marchandage, ce n’est plus l’amour véritable.

 

 

Souvent, nous aimons l’autre pour telle et telle qualité. Et que se passe t-il si l’autre perd les qualités en question ? Que se passe t-il si l’autre n’a pas les qualités requises ? Ceci n’est pas de l’amour.

 

 

L’amour véritable n’a pas besoin de raisons, de justifications. Il est sans condition. Il est gratuit ! Même quand l’autre a une drôle de tête ! Même quand l’autre vote Sarkozy ! L’amour véritable est sans jugement ! En fait, c’est l’amour qui aime l’amour pour la joie d’aimer. C’est bon d’aimer, et que l’autre soit riche ou pauvre, jeune ou vieux, beau ou moche, c’est toujours bon d’aimer. C’est cet amour là qu’il faut apprendre à développer entre les hommes. Le seul combat, c’est le combat contre les obstacles à cet amour-là. C’est cet amour-là qui est tout puissant. Il est tout puissant parce qu’il est pur ! Il aura suffit de quelques secondes de cet amour-là pour que je sache que j’allais sortir de ma dépression. Cet amour-là, c’est du feu !

 

 

L’amour est si important que je me suis même parfois demandé si la cause secrète du SIDA n’est pas un amour perverti…

 

A suivre...