Odon Vallet, my porn star ! (Episode 2)

Publié par Jhparis le 29.09.2008
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Je fais partie de cette génération qui, en large partie, n’a pas connu le prisme déformant, partiel et partial de la catéchèse, de cette lignée d’enfants élevés sur les bancs de la République. Je suis athée, cartésien et laïc par éducation, puis par conviction, et j’ai longtemps dénié au fait religieux toute importance présente, passée ou avenir. J’ai cru longtemps que le progrès, l’éducation, la diffusion des idées, en somme les idées des lumières nous débarrasseraient définitivement de toute idolâtrie. J’avais ce sentiment bien français que notre vision hexagonale des choses était universellement partageable, transmissible et diffusable. Il aura fallu que je m’intéresse à l’Histoire, que je voyage, notamment au moyen orient, pour que je me rende compte à quel point nous sommes, français, incultes des enjeux liés aux religions ni de la force de ces convictions et de leur imprégnation dans la sphère sociale et publique des Etats. La laïcité est un concept partagé uniquement avec la Turquie, qui est en train de socialement abdiquer, la France lui tournant peu à peu le dos, le discours de Latran (et celui de Riad, moins connu) de notre Président est en train d’enterrer notre neutralité étatique à l’encontre de la Religion, sans que l’opinion publique ne mesure par ailleurs l’importance de ces revirements en les analysant comme des discours de bonne intention et d’œcuménisme alors qu’ils reviennent à réinscrire le pouvoir spirituel dans le pouvoir temporel, avec la dialectique qui ira de paire et les conséquences positives dans notre ordre social et juridique et dans notre action publique.

 

Vous me direz : on s’en fout de ces conneries, la seule chose qui m’intéresse c’est d’avoir le dernier Iphone et de savoir si je vais me lever ce mec sévèrement burné qui me nargue sur le chat avec sa constance à ne même pas répondre à mes sollicitations ? Soit, nous sommes dans une société de l’immédiateté et notre rapport au temps s’inscrit dans le court terme. Accessoirement, cela m’interroge même sur le fait que ma séropositivité accentuerait ce phénomène, l’appréhension de la mort objectivée (faut appeler un chat un chat) raccourcirait-elle notre rapport au temps ? Certainement. Ce même fait nous rapprocherait-il, pour ceux mécréants, alors au mystique ou au religieux ? Je ne le pense pas, pour ma part.

 

Pourtant, c’est là la force et le trait commun de toutes les religions ou croyances, avant même la naissance des premières civilisations et de l’acception du terme de religion : le rapport de l’Homme à la vie et davantage encore à la mort. Le fait partagé en tout temps, tout lieu, par tout groupe humain, réside dans la résolution de cette double question : d’où vient-on et qu’il y a-t-il après la mort ? Les croyances sont nées de cette quête, les religions servant à l’objectiver, la ritualiser, de la conception de la vie comme en fin de vie. A l’opposé, la laïcité est une construction intellectuelle, fragile, limitée dans l’espace et le temps, infime à l’échelle de l’humanité et de l’Histoire.

 

L'intégrale de " Odon Vallet, my porn star ! (3 Episodes)" sur mon blog http://www.seronet.info/blogs/jhparis