plein de vies dans une VIE, mais, au final, on n'en a qu'une ; sauvons notre capital VIE...

Publié par parisien-breton_en_ligne le 11.11.2008
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Dimanche soir, étais invité par la fille d'une amie à une soirée chez elle puis à les accompagner au Queen...

Elle a dix huit ans, (son meilleur ami, qui en a vingt, est gay) et elle a la sensation de revivre ce que sa mère a vécu avec moi il y a trente ans...

elle voulait donc me faire cotoyer son petit monde : topo : la soirée : on est onze : trois filles hétérosexuelles et sept jeunes gays de tous profils et moi, l'ami de la mère qu'elle a présenté avec beaucoup d'affection comme sa nounou, son deuxième père...

Ai passé une superbe soirée (peutêtre trop alcoolisée, ai bu en un soir plus que en six mois avant, la vodka redbull, c'est redoutable...) mais j'ai eu vingt ans toute une soirée...et tous ont eu, je crois, la même sensation ; en tout cas, ils m'ont intégré dans leur groupe...

ai refait des choses que je pensais passées pour moi : imaginez avec les petis jeunes, à me trémousser sur les plots du Queen (en fait, je ne crois pas avoir été ridicule, j'avais oublié mon âge et eux aussi...) Bon, je les ai quitté à trois heures... alors qu'ils attendaient le premier métro...

Depuis ils sont presque tous devenus mes amis sur Facebook et moi devenu leur nounou en titre (qu'ils peuvent se choisir et qui peut leur apporter aide, conseil... si les parents ne sont pas la cible souhaitée...)...

Cette soirée, avec du recul, me fait réfléchir et me renvoit à l'adage "si jeunesse savait, si vieillesse pouvait".

La jeunesse peut : à travers leurs échanges et leur comportement, c'est sûr...

par contre moi vieillesse qui sait (pas en donneur de leçon mais au vu de mon vécu : les soirées comme les leurs quand j'avais vingt, la bande de potes avec qui, on a tous couché un jour les uns et les autres... le neuvième enterrement auquel les deux derniers survivants de la bande, avons assisté ; l'incompréhension des familles : pourquoi leur fils et pas nous, les regards accusateurs... et puis une arrestation par les forces de police aux tuileries un soir de drague, le tribunal, la peine inscrite dans un casier judiciaire... et puis ces putains de virus qui me rattrapent ; les traitements lourds dont on se passerait... et l'engagement affectif au vu de tout ça qui est très difficile : vivre seul évite la séparation... on s'habitue à la solitude comme compagne, on peut prendre les manies de célib que l'on veut...

Dans notre soirée, trois bouteilles de vodka à onze (dont trois sobres et deux petits buveurs), la fin de vodka dans une bouteille de schweppes que l'on a finit dans le métro... les envies de deux ou trois de se comporter en " salope" pendant la soirée (objectif atteint dans ce que j'en ai vu...) et pas à un moment la prevention de quoi que ce soit ne les effleure... dans le métro, leur ai fait remarqué qu'à leur âge, un même comportement était inenvisageable : au mieux, on se faisait casser la gueule...

Ils n'ont pas notion de tous les dangers qui les guettent... et pourtant un peu de vigilance au quotidien n'est pas si difficile...

je dis ça, je ne dis rien : suis devenu séropo et porteur d'hépatites à vingt six ans... Bon, c'était en 87 et la prévention, en France, était naissante...

En tout ca, ne serait ce qu'auprès de ce petit groupe, j'aimerai donner quelques messages, quelques règles et recettes pour qu'ils puissent vivre toutes leurs vies, les facetttes de leur VIE, en leur faisant prendre conscience qu'elle est précieuse et unique...

Ne suis je pas un exemple ? : suis presque ce que l'on peut appeler un miraculé, en tout cas un super chanceux : tous ces virus, tous ces traitements et une VIE, somme toute pas mal..., ne suis pas malade, n'ai pas d'effets secondaires, une vie professionnelle plutôt réussie et sexuelle presque épanouie (en tout cas existante)...

(Bon, trouverai l'âme "frère" serait la cerise sur le gateau...) Mais ai peur de ne pas être un exemple justement, ma génération a été décimée... Ne suis je pas plutôt une exception ou un contre exemple ?

Voilà mon billet du onze novembre : suis prêt à signer comme Frane et devenir une nounou d'enfer (il est où, Mr Sheifild ?)

Commentaires

Portrait de seanaque

souvenirs et cimetieres pour le present et l avenir :

dans les annees qui ont suivi ta venue a paris je suis parti travailler quelques mois en bretagne pour des raisons affectives ( liaison )

je bossais dans l hosto d une petite ville a quelques dizaines de kilometres du merveilleux raz de Sein 

les indigenes pestaient contre ces sideens parisiens qui venaient mourir localement en etant originaires de la "grande ville" detestee 

alors  qu en fait il ne s agissait que de bigoudains qui avaient ete obliges d aller chercher des diagnostics sinon des traitements inexistants sur la capitale et  rentraient au pays pour mourir pres de leurs familles qui ...souvent ne venait meme pas les accompagner au cimetiere..

conclusion : il n y a pas de pire aveugle ni sourd que celui qui ne veut pas voir ni entendre