Une découverte française pour lutter contre la douleur...

Publié par libellule33 le 13.03.2012
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Les chercheurs de Pharmaleads vont développer un antidouleur produit naturellement par le corps et sans effet secondaire chez l’homme.

Celui-ci pourrait être commercialisé en 2017 et remplacer, à terme, l’usage de la morphine.

Les recherches ont duré plus de trente ans. Des années d’efforts mobilisés par la start-up française Pharmaleads pour soulager les malades et les accidentés dans leur combat contre la souffrance physique, grâce à la mise au point d’une nouvelle classe d’anti-douleurs. Les premiers résultats du « candidat médicament », présentés mercredi 7 mars, se sont révélés encourageants, avec l’espoir d’une commercialisation à l’horizon 2017.

« Nous étions face à un problème, raconte le professeur Bernard Roques, qui a dirigé les recherches. Celui de l’effet très bref des enképhalines dans le corps, qui sont inhibées par deux enzymes au bout d’environ trente secondes. Ce mécanisme est utile car sans cela, nos muscles seraient constamment bloqués et nous serions sujets à des crampes fréquentes. Mais du coup, la douleur revient très rapidement. Notre découverte, c’est qu’il est possible de faire durer l’effet de ces enképhalines. »

Succès des tests sur des personnes saines

La molécule a passé avec succès la première phase des tests, appliqués à des sujets sains et volontaires chez qui l’on a créé artificiellement une douleur. Reste à passer la deuxième phase, celle où la molécule est administrée à des patients « pour vérifier nos observations sur de vrais malades », explique le docteur Michel Wurm, chargé de développer le médicament.

« L’objectif de ces tests sera également de déterminer la dose minimale efficace et la dose maximale tolérée, poursuit-il. Et nous procéderons à une administration chronique pour voir les effets à long terme. »

La dernière phase, qui compare l’efficacité et la tolérance du produit par rapport aux médicaments existants, est la plus longue et la plus coûteuse. Thierry Bourbié, PDG de Pharmaleads, explique avoir fait appel à de grands laboratoires pharmaceutiques pour réaliser cet ultime test de grande échelle, car les coûts sont « prohibitifs »et la PME a déjà déboursé une trentaine de millions d’euros pour le développement de son antidouleur.

Le marché de la douleur neuropathique pèse près de trois milliards d’euros et progresse de 10 % par an en raison du vieillissement de la population. Ce type de douleur affecte 8 % des populations des pays développés.

CATHERINE MONIN    "dossier bonne nouvelle du jour"