Des militants LGBT empêchés de manifester à Tunis

2 Février 2018
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Des militants LGBT ont été dispersés par la force le 27 janvier dernier dans le centre de Tunis par des policiers en civil, après que leur manifestation a été interdite "pour leur sécurité" selon le ministère de l'Intérieur. Un appel à manifester devant le ministère du Tourisme avait été lancé sous le mot d’ordre "#Sayebni" (Lâche-moi !, en arabe tunisien) pour demander l’abrogation de lois "rétrogrades" et la fin de "la criminalisation des libertés sexuelles et de la discrimination contre la femme", indique l’AFP. Mais des militant-e-s ont expliqué, le 26 janvier, avoir été informés par le ministère de l’Intérieur que leur manifestation avait été interdite. "Nous avons eu des renseignements selon lesquels ils allaient être visés", a dit à l’AFP le porte-parole de ce ministère, Khalifa Chibani. Le rassemblement a été interdit "pour leur sécurité et pour préserver l’ordre public", a-t-il assuré. L’appel à manifester, lancé par l’Association des libres penseurs, a été relayé par l’association Shams qui milite notamment pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie. A l’heure prévue du rassemblement, une dizaine de manifestant-e-s ont été éloignés sans heurts par des policiers en civil mobilisés en nombre. Une mêlée s’est produite lorsque des militant-e-s LGBT ont dit refuser l’interdiction de manifester et que deux d’entre eux, dont l’ex-Femen Amina Sboui, ont tenté de brandir un drapeau arc-en-ciel. Les policiers en civil les ont alors dispersés par la force, emmenant certains manifestants dont Amina Sboui dans un véhicule de police. Un des participants, Bouhdid Belhadi, directeur général de la webradio LGBT "Shams Rad" a été blessé lors de l’opération de police, précise l’AFP.