Double menace pour les TDS

8 Juin 2020
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En Ouganda, l'interdiction de se déplacer et le couvre-feu visant à prévenir la propagation du Covid-19 ont duré plus de deux mois. Les travailleuses du sexe font partie des personnes qui ont beaucoup souffert de ces mesures de restriction. Certaines travailleuses du sexe ont cessé de prendre leurs traitements antirétroviraux pourtant gratuits, explique un reportage de la BBC (29 mai). Depuis deux mois, le gouvernement fournit une aide alimentaire à certaines des personnes les plus touchées par les mesures en vigueur. Interviewée par la journaliste Patience Atuhaire (BBC News), Joelia Namiiro, travailleuse du sexe, qui vit aussi avec le VIH, a expliqué qu'elle a dû faire des choix difficiles pour subvenir aux besoins de sa famille. « Vous vous réveillez le matin et les enfants pleurent qu'ils ont faim ; ils n'ont pas dîné. Pensez-vous que je pouvais rester à la maison ? Je dois prendre des risques et laisser le reste à Dieu", a expliqué à la BBC, cette mère de quatre enfants. « J'ai pris des risques, et je suis allée travailler, parce que je dois nourrir mes enfants. Mes enfants ne mourront pas parce que j'ai peur d'attraper le Covid-19 », a-t-elle ajouté. Elle estime que le gouvernement a abandonné ceux qui vivent avec d'autres maladies et s'est concentré sur le Covid-19. Selon les chiffres officiels, la prévalence du VIH chez les travailleurs-euses du sexe est de 37 %, alors que la moyenne nationale n'est que de 5,7 %. L'Ouganda a réduit la prévalence du VIH en se concentrant sur les groupes vulnérables comme les professionnel-ses du sexe. Interrogé par la BBC, l Dr Stephen Watiti, militant réputé de la lutte contre le VIH, craint que les défis posés par la pandémie de Covid-19 n'annulent les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH. A cette situation difficile, s'ajoutent des difficultés avec la police. Au cours des deux premières semaines du confinement au mois de mars, plus de 100 travailleurs-euses du sexe qui étaient sortis travailler ont été arrêtés par la police dans tout le pays, selon une association de défense des droits des travailleurs-euses du sexe.