Fronde anti-crack à Paris

5 Novembre 2021
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Dans une lettre d’interpellation d’Emmanuel Macron, plusieurs collectifs parisiens d’associations réclament au chef de l’État l’abandon des projets de salles ou d’espaces de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) dans la capitale. Une vingtaine de collectifs et d’associations de riverains-nes ont donc décidé d’en appeler directement au président de la République, indique l’AFP. Leur objectif : l’abandon des projets de salles de consommation de drogues à moindre risque, que la mairie de Paris cherche à implanter avec l’assentiment du Premier ministre, Jean Castex. « Qui dit consommation de drogues dit inévitablement trafic, avec son cortège de nuisances », s’alarment les signataires de cette lettre, publiée sur les réseaux sociaux mardi 2 novembre. Ils-elles réclament au président de la République « un engagement fort et rapide en vue d’une politique nationale qui ne se contente pas d’accompagner l’addiction de manière sécurisée ». Comme, on le voit l’argument n’échappe pas à la caricature car l’offre des SCMR ne se borne évidemment pas à cela. Du côté de ces collectifs, on s’oppose à des ouvertures de Haltes soin addiction (HSA) (il n’existe actuellement qu’une seule SCMR à Paris) dans la capitale comme en petite couronne. « La consommation compulsive de cette drogue très addictive, amènera les usagers à se procurer sans discontinuer une nouvelle dose, à proximité des HSA, où les dealers les attendront », craignent ces collectifs. Ils considèrent que d’autres voies « méritent d’être explorées », notamment celle des communautés thérapeutiques éloignées des concentrations urbaines et qui permettent aux personnes consommatrices de « rompre avec les milieux de la consommation et du trafic », tout en assurant leur réinsertion sociale et professionnelle et leur prise en charge médicale. La nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2022) devrait permettre de créer de nouvelles salles de consommation à moindres risques, en plus des deux en activité à Paris et Strasbourg à titre expérimental depuis 2016. De nouveaux lieux, rebaptisés HSA, pour lesquels la mairie de Paris a exprimé son intérêt cet été. En septembre dernier, sur la base des résultats d’une étude scientifique conduite par l’Inserm, le Premier ministre a arbitré en faveur d’une prolongation de ces dispositifs, en s’appuyant sur le bilan « positif » des structures existantes. Cette démarche est soutenue par le ministre de la Santé, mais le ministre de l’Intérieur s’y oppose vivement. Reste à savoir ce que répondra le chef de l’État… à cette interpellation.