L’Italie teste l’héparine contre le Covid-19

30 Avril 2020
2 537 lectures
Notez l'article : 
0
 

Les autorités de santé italiennes ont déjà autorisé quatre catégories d’essais cliniques - favipiravir (Avigan), tocilizumab, remdesivir et l’association lopinavir-ritonavir (Kaletra) pour combattre l’épidémie de Sars-CoV-2. L’Agence italienne du médicament (AIFA) a inséré un nouveau médicament dans sa liste officielle : l’héparine de bas poids moléculaire. Comme l'explique le Quotidien du Médecin (16 avril), les « essais cliniques commenceront dans les prochains jours sur 300 personnes hospitalisées. Différentes doses seront testées pour éviter les risques de thromboses et d'embolies. Selon des spécialistes italiens qui ont réalisé des prélèvements sur des personnes décédées des suites du Covid-19 : « Le problème principal n’est pas le virus mais la tempête immunitaire qui détruit les cellules attaquées par le virus. Le problème est cardiovasculaire et non pas respiratoire. Les patients sont placés en soins intensifs pour des complications thromboemboliques, notamment (mais pas seulement) d’origine pulmonaire. Plusieurs patients décédés dont des quadragénaires, ont eu des poussées de fièvre importantes qui ont été mal soignées pendant 10 à 15 jours : l'inflammation a tout détruit et préparé le terrain pour la formation de thrombus », affirme l’équipe qui veut maintenant enquêter sur les décès de patients relativement jeunes et sains pour rédiger une carte d’identité de la maladie, précise le journal médical. « L’altération de la coagulation et les complications thrombotiques jouent un rôle important, probablement essentiel, explique de son côté le Pr Francesco Marongiu, chercheur impliqué dans les travaux sur l’héparine et le Covid-19. Nous pensons que les patients atteints de Covid-19 font une embolie pulmonaire, il se peut donc que la présence du virus déclenche une réponse immunitaire importante qui provoque la coagulation, notre objectif est de casser le cercle vicieux », explique le chercheur. Sans attendre le feu vert de l’AIFA, plusieurs centres hospitaliers italiens ont déjà commencé à traiter quelques patients-es par héparine.