Malawi : des fonctionnaires suspectés de corruption

5 Janvier 2016
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Soixante-trois fonctionnaires malawites, soupçonnés d'avoir détourné des fonds de l'aide humanitaire américaine destinés à la lutte contre le sida (programme Pepfar), ont été suspendus. C’est ce qu’a annoncé le 25 décembre dernier le ministre de la Santé, Peter Kumpalume, au quotidien "Daily Times". Les soixante-trois fonctionnaires, parmi lesquels figurent des cadres du ministère des Finances, "ont été suspendus pour que les contrôleurs de gestion puissent enquêter et vérifier leurs comptes", a indiqué le ministre de la Santé, cité par l’AFP. Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) qui représente l'aide médicale américaine au Malawi avait écrit au ministre de la Santé pour se plaindre de fraudes commises par des fonctionnaires avec l'argent destiné à la lutte contre le VIH/sida. Le Malawi, petit pays pauvre d'Afrique australe, se remet difficilement d'un retentissant scandale de corruption qui a secoué le pays en 2013. Quelque trente millions de dollars ont été détournés des fonds publics et des dizaines de fonctionnaires, hommes d'affaires et hommes politiques ont été impliqués dans ce scandale, baptisé "Cashgate". Au moins quatre personnes ont été condamnées à des peines de prison. Le "Cashgate" avait entraîné le retrait de l'aide au Malawi de nombreux pays étrangers, pour un montant de l'ordre de 150 millions de dollars, alors que le budget du pays dépend à 40 % de l'aide étrangère. Médecins sans frontières (MSF) intervient au Malawi avec un programme de lutte contre le sida. Sur son site, MSF explique que le "système de santé malawite souffre d'un grave manque de personnel médical qualifié : le pays compte un médecin pour 50 000 habitants, l'un des taux les plus faibles au monde. De plus, le personnel médical travaille en grande majorité dans les centres urbains, tandis que environ 85 % de la population vit dans les zones rurales. Malgré cela, au cours des quinze dernières années le pays a accompli d'importants progrès dans la lutte contre le VIH. En avril 2014, le pays a adopté les recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), portant le seuil de CD4 pour la mise sous traitement de 300 à 500 CD4/mm3 (…) En juin 2014, le pays a atteint la barre symbolique des 500 000 personnes sous ARV – environ la moitié des personnes séropositives dans le pays". Le Malawi a l'un des taux de prévalence les plus élevés au monde. Il est cependant passé de 12 à 10 % entre 2004 et 2014. Le VIH/sida pèse très lourd sur le système de santé et l'économie du pays.