Covid-19 : un an déjà

15 Mars 2021
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Cela donne l’impression que cela fait des lustres… comme si le temps passé depuis les débuts de l’épidémie comptait triple. Pourtant, il y un an (10 mars), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifiait la Covid-19 de « pandémie ». Elle se disait alors « profondément préoccupée » par ses « niveaux alarmants de propagation ». Au stade actuel, le virus Sars-CoV-2 a fait au moins 2 611 162 morts dans le monde, avec plus de 117 511 850 cas d'infection diagnostiqués, selon un bilan établi par l'AFP à partir de l’ensemble des données officielles disponibles. Fort heureusement, il existe depuis quelques mois des vaccins efficaces. Les États-Unis, pays le plus touché au monde avec plus d'un demi-million de décès, vaccinent à tour de bras. Ils viennent d’adopter (11 mars) un colossal plan de relance économique de 1 900 milliards de dollars. Quelques 15 milliards seront consacrés à la vaccination, 50 milliards pour les tests et le traçage et 10 milliards pour la production de vaccins.  Plus de 93 millions d'injections ont été réalisées dans le pays, qui a déjà passé des commandes suffisantes pour recevoir d'ici fin mai assez de doses pour vacciner l'ensemble des adultes américains, détaille l’AFP. La situation est nettement moins favorable au Brésil, qui s'enfonce dans la crise. « La situation du Brésil est très préoccupante. Cela nous rappelle que les zones déjà très atteintes par le virus sont encore très vulnérables à de nouvelles infections », a renchéri la directrice de l'Organisation Pan-Américaine de la Santé (OPS) Carissa Etienne. La vaccination n'a débuté que tardivement dans cet immense pays aux dimensions continentales, qui compte à ce jour 270 656 décès et le président d'extrême droite Jair Bolsonaro n'a cessé de minimiser la pandémie et de s'opposer à toute fermeture des commerces, au nom de la préservation de l'emploi.
En Europe, plusieurs « points chauds » continuent de préoccuper la Commission européenne. Les cas augmentent en Pologne, en Allemagne ou en Italie. En Italie, l'espérance de vie a baissé de presque un an, à 82,3 ans à cause de la pandémie, selon des statistiques officielles. La France évacue des personnes malades de certaines régions pour soulager des hôpitaux débordés, notamment dans la région parisienne et dans le Nord. « Nous sommes à saturation. Cela continue de monter et on est en train de dispatcher des malades un peu partout, comme on peut. On annule des opérations. On annule des prises en charge d'autres malades, voilà les conséquences de l'absence de décision », a regretté Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Avicenne près de Paris, interrogé par l'AFP. Ce médecin, comme d’autres, conteste l’absence de décision de confinement concernant l’Île-de-France. D’autant que les variants suscitent des inquiétudes. Une étude publiée mercredi 10 mars estime que le variant anglais est 64 % plus mortel que le coronavirus d'origine. Pour mille cas détectés, le variant anglais provoque 4,1 morts, contre 2,5 pour le coronavirus classique, concluent les auteurs-rices de ces travaux publiés dans la revue médicale BMJ. « Il y a une haute probabilité que le risque de mortalité soit augmenté par une infection [au variant anglais] », écrivent des chercheurs-ses des universités d’Exeter et de Bristol, indique l’AFP. Les auteurs-rices de l’étude du BMJ se sont fondés sur les données de 110 000 personnes diagnostiquées positives hors hôpital entre octobre 2020 et janvier2021, qu’ils ont suivies durant vingt-huit jours. La moitié avait été infectée par le coronavirus classique, l’autre par le variant anglais. Les chercheurs-ses ont comparé la mortalité dans l’un et l’autre groupe (141 décès contre 227), en prenant en compte certains facteurs comme l’âge, le sexe ou l’origine ethnique. Ils en ont conclu que le variant anglais était 64 % plus mortel. On comprend mieux l’enjeu d’une vaccination rapide du plus grand nombre.