Révision de rente : victoire d’un homme patient
“Cette histoire a commencé en 2005 et a duré environ quatre ans. Après quinze ans à l’Assurance invalidité, je reçois une annonce de révision de rente. Je vais voir un médecin de l’AI à Vevey (Suisse). Nous discutons pendant trois heures et il me dit que rien ne va changer, que je n’ai pas de souci à me faire. C’était en septembre. Il m’assure que j’aurai la réponse concernant ma rente avant Noël. Un an et demi après, je reçois un courrier dans lequel je suis convoqué pour un rendez-vous. La personne me dit qu’en regardant mon dossier, ils se sont aperçus qu’il y avait eu une erreur à mon sujet il y a quinze ans. Après ce rendez-vous, je reçois une lettre m’annonçant que ma rente va être supprimée et que j’ai trente jours pour faire recours. A cette période, je ne me sens pas bien à cause de quelques soucis dans la vie et je vois un psychologue qui m’aide bien. Il fait même un rapport sur mon état psychologique. Je dépose alors un recours contre la décision de l’AI. Pendant une année, tous les matins je vais voir dans la boîte aux lettres, la boule au ventre en attendant la réponse. Tu attends, tu attends… Et tu te demandes s’ils vont te verser ta rente le mois prochain. Parce que, comme beaucoup de monde, un mois sans salaire ou sans aide est très difficile.
Je suis à l’AI mais je paie quand même des impôts et eux, ils ne vont pas attendre. Je me demande alors ce qui se passerait si ma rente n’était pas maintenue… C’est vite vu, je ne peux pas recommencer à travailler à 100 % car mon état physique ne me le permet pas. Je devrais aller à l’aide sociale, accumuler des dettes… Je suis révolté. Je me demande pourquoi cela m’arrive à moi. Il n’y a pas de raison de me supprimer ma rente maintenant. Ils me l’auraient refusée au départ, il y a quinze ans, je me serais dit : d’accord, je fais encore un bout et on verra bien jusqu’où je pourrai aller. Mais recommencer maintenant, je ne peux pas. Je ne me suis jamais arrêté complètement de travailler, je fais un petit pourcentage, mais je vois que quand je travaille de manière un peu plus poussée pendant une période, je suis cassé.
Il y a peu de temps, je reçois finalement une réponse. Ils changent de décision et ma rente est conservée. Je suis vraiment soulagé. Mais depuis, malgré tout, je ne suis plus tranquille. Je crains d’être surveillé parce que je travaille un peu. J’ai toujours le souci qu’ils m’écrivent de nouveau d’ici une année et qu’ils recommencent une révision.“
Luc
Illustration : Nicolas Ducret
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Commentaires
bjr
Euhhh...il me semble que le Monsieur
qui nous raconte sa mésaventure, là, Francis, il habite en Suisse... Alors, à moins que tu ne sois spécialiste en Droit Social international , ou que la Corse ait été annexée par la Confédération Helvétique, je trouve un peu hasardeux ton commentaire à Luc. Sans vouloir t'offenser !
Sans compter que en France il est possible de travailler avec une pension d'Invalidité, il suffit de déclarer ses gains trimestriellement.
Un bonjour des Hauts plateaux du Forez ! ciao
merci pour cette precision osmin portes toi