Ca Drag'Test
Après les résultats très encourageants du projet COM'TEST, l'association AIDES et l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) se sont engagées dans le projet de recherche DRAG'TEST, en partenariat avec cinq centres d'information et de dépistage anonymes et gratuits (Marseille, Nice, Toulouse et deux centres parisiens). Le principe ? Proposer une nouvelle forme de dépistage du VIH aux hommes gays et bisexuels, partie de la population particulièrement exposée au virus. Un résultat rapide, des conseils et une relation de proximité : les principes devraient encourager ceux qui ne fréquentent pas les centres de dépistage à s'y déplacer.
D'après l’enquête Prevagay, menée l’année dernière dans les bars gays parisiens, 20% des 917 clients interrogés ne connaissaient pas leur statut sérologique et près d’un sur cinq était séropositif. Nombreux sont ceux qui confient ne pas se faire dépister aussi souvent qu'ils le souhaiteraient par crainte d'être jugés, et parce qu'il est parfois difficile de parler de ses pratiques sexuelles, parfois exotiques, avec un médecin. Parce qu'avec Drag'test, ce sont des volontaires non-soignants qui reçoivent les personnes et font les prélèvements sanguins, la peur de la stigmatisation ne devrait plus être un frein au dépistage. En travaillant en collaboration avec l’équipe médicale du Centre de dépistage, l'équipe de volontaires met l'accent sur l’accueil, l’écoute et le soutien dans le respect des valeurs de l'association AIDES. En deux heures, dépistage et conseils sont donc dispensés à la personne. Les résultats du premier test sont obtenus en trente minutes. Même si leur fiabilité n'est plus à démontrer, ils sont couplés avec une prise de sang, dans le cas où le rapport à risque aurait eu lieu au cours des trois mois précédents. Enfin, en cas de réponse positive, l'équipe est disponible pour soutenir et accompagner la personne.
L'opération n'a pas été facile à mettre en œuvre mais elle pourrait révolutionner le dépistage du VIH/sida. Malgré les réticences de l'administration publique et l'opposition de certaines institutions, telles que le Comité de protection de personnes, l'ANRS et AIDES sont parvenus à mettre en œuvre un projet qui pourrait permettre de rendre le dépistage plus accessible, pour tous. Au niveau international, 25 millions de personnes ne se seraient jamais fait dépister, à cause de l'absence de structures médicales dans certaines régions, parce que la mise en place de tests de dépistage "classiques" est coûteuse, et parce que ces tests impliquent la participation de professionnels de santé. En France, le contexte légal ne reconnaît pas le droit à des acteurs non médicaux de réaliser des tests de dépistage du VIH. Il ne permet pas non plus l'utilisation des tests de dépistage à lecture rapide. Les résultats de l'opération Drag'test - qui devraient être disponibles fin 2011 - pourraient contribuer à l'argumentation en faveur de l'évolution du cadre législatif français et pourrait rapidement s’étendre à toutes les populations et sur tout le territoire. Enfin, si le dépistage rapide venait à se généraliser sur Paris, les responsables de l'opération nous ont confié que les tests permettant d'obtenir un résultat en quelques minutes seulement pourraient remplacer ceux qui sont actuellement utilisés.
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Commentaires
faites la promo du dépsitage rapide et associatif
Perplexe
Sébastyen,
un ami qui vous veut du bien.