Amendement Mariani : nouveau coup de semonce !

Publié par jfl-seronet le 27.09.2010
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Peut-on accepter de renvoyer des malades mourir dans leur pays d’origine ? C'est une sacrée bonne question. C'est celle que posent plusieurs organisations (le CISS, la FNARS, l'ODSE et l'UNIOPSS) dans un communiqué (27 septembre) sorti la veille de l'ouverture à l'Assemblée nationale des débats sur le projet de loi "Immigration, Intégration et Nationalité" défendu par Eric Besson. Une nouvelle fois, ce projet de loi durcit considérablement le traitement fait aux étrangers en France, y compris les étrangers malades. Les associations dénoncent.

Peut-on accepter de renvoyer des malades mourir dans leur pays d’origine ? On a peine à la croire, mais si des associations posent aujourd'hui publiquement cette question, c'est parce qu'un amendement (CL381) présenté par le député UMP Thierry Mariani, par ailleurs rapporteur du projet de loi Besson, vise rien de moins qu'à "supprimer le droit au séjour des étrangers gravement malades vivant en France." Dans leur communiqué, les organismes signataires rappellent que : "Cet amendement n’autoriserait la délivrance d'un titre de séjour aux malades étrangers que si le traitement est totalement inexistant dans le pays et sans savoir si la personne peut y avoir accès."

"Permettre aux malades d'accéder à la prévention et aux soins permet de prévenir les transmissions secondaires, ce qui protège aussi le reste de la population. Leur refuser l'accès aux soins et le droit au séjour renforce la clandestinité, le non recours aux soins, le retard dans la prise en charge médicale", dénoncent les associations. "Nos organisations demandent à tous les médecins, à tous les parlementaires de s’opposer à cet amendement", écrivent le CISS, la FNARS, l'ODSE et l'UNIOPSS. Les organismes ont d'ailleurs diffusé un argumentaire qui montrent bien l'ineptie de cette proposition qui vient tout récemment d'être condamnée par le Conseil national du sida. L'amendement est d'autant plus inacceptable que son auteur use pour le justifier des approximations, des amalgames et de la caricature. Ainsi, les organisations signataires sont choquées du fait que Thierry Mariani soit allé jusqu’à affirmer lors des débats en commission des lois pour soutenir son amendement que la France "ne peut hélas non plus soigner toutes les maladies du monde, sauf à faire littéralement exploser les déficits de la Sécurité sociale !" "Il n’est pourtant nullement question de faire venir en France les malades des pays étrangers, mais bien de continuer à soigner les ressortissants étrangers vivant dans notre pays : la loi actuelle ne protège que les étrangers installés en France, rappellent les organisations. La migration pour raison médicale reste une exception, plus de 90 % des personnes concernées ayant découvert leur maladie à l’occasion d’un examen médical pratiqué en France alors qu’ils y résidaient déjà."

"Les impératifs financiers (traitement précoce moins coûteux qu'à des stades avancés) et la protection de la santé des populations en France conduisent logiquement à rejeter tout recul dans la protection des étrangers gravement malades", réaffirment les quatre organisations.
Plus d'infos sur http://www.leciss.org/
Plus d'infos sur http://www.odse.eu.org/

Illustration : Yul studio

Commentaires

Portrait de serosud

...mais on ne fait rien de bon. La véritable question serait : Avons-nous le droit de refuser l'accès aux soins à quiconque au motif d'une quelconque révision budgétaire ? Nous savons aussi qu'il est possible de lever des fonds importants sans chahuter les cours des marchés financiers (moins de 1% des transactions mondiales) et qu'avec ces fonds, il serait possible à défaut d'éradiquer, au moins d'enrayer la maladie. Mais non, les géants de la finance, les banksters s'y opposent farouchement. Alors, a-t-on le droit de laisser vivre en paix, une poignée d'individus qui s'autorisent au nom de l'argent tout puissant (leur Dieu et Maître) d'en condamner d'autres à la misère, la souffrance et la mort ?
Portrait de jean-rene

Non, on n'a pas le droit. Il faut les traquer, les dénoncer; les montrer du doigt. Il faut faire en sorte que l'être humain triomphe une fois pour toutes de l'hydre abstraite qu'est l'argent.