Assurance Maladie : les patients paieront aussi
Selon Les Echos, une de ces mesures concerne le taux de remboursement des médicaments "dont le service médical est considéré comme modéré (vignette bleue). Il passerait de 35 % à 30 %.". Une seconde mesure relèverait de 0,5 point le ticket modérateur qui reste à la charge du patient ou de sa mutuelle pour les consultations de médecins, les actes de kinésithérapie ou encore ceux des infirmières. Concrètement, pour une consultation de médecin en ville, la prise en charge par la Sécurité sociale passerait de 70 % à 69,5 %. Troisième mesure : la Sécurité sociale remboursera un peu moins bien certains actes réalisés à l'hôpital (ceux tarifés entre 91 et 120 euros). Le gouvernement escompte un peu plus de 400 millions d'euros d'économies avec ces trois mesures. L'idée (logique dans le contexte actuel) est que le poids de ces économies ne soit pas trop ressenties par les personnes malades. Les personnes qui ont une complémentaire santé verront, en effet, leur mutuelle ou leur assurance rembourser la différence, mais cette nouvelle charge pesant sur les mutuelles sera probablement, d'une façon ou d'une autre, répercutée sur leurs tarifs. Bref, ce sera comme d'habitude et le reste à charge pour se soigner va encore s'accroître.
Les Echos évoque, par ailleurs, trois mesures qui concernent plus spécifiquement les personnes atteintes d'une maladie chronique. Le régime des ALD (affections de longue durée) n'est pas remis en cause, mais des modifications sont néanmoins envisagées. Ainsi, les frais de transport ne devraient plus être systématiquement remboursés à 100 % comme c'est souvent le cas actuellement. Deuxième source d'économies, les patients atteints d'hypertension bénigne ne seront plus pris en charge à 100 %. Cette mesure ne concernera que les nouveaux malades, précise Les Echos. Une troisième mesure concerne les diabétiques : le remboursement des bandelettes d'autotest de glycémie sera limité à une par jour et par patient. Au-delà, ce sont eux qui paieront.
Ces annonces ont fait réagir le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) qui a publié (16 septembre) un communiqué. Le Collectif y dénonce le coup de "rabot social" que pourrait constituer en l'état le plan de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Le CISS estime que les projets pour 2011 renouent "avec les plus mauvaises habitudes : faire payer les usagers". L'augmentation du ticket modérateur pour la médecine courante et pour l’hospitalisation, la baisse du remboursement des médicaments à vignette bleue renforcent le "recul [d'une] assurance maladie solidaire et universelle !" le CISS estime que l'équilibre du PLFSS "ne doit pas reposer exagérément sur les usagers. Il y a d’autres solutions. Elles sont indiquées dans le rapport de la Cour des Comptes (voir Seronet) publié il y a une semaine, mais dont la lecture n’a manifestement pas convaincu le gouvernement. Elle indique pourtant que le renoncement à certaines niches sociales permettrait largement de rééquilibrer l’assurance maladie."
"Il existe des ressources qui peuvent concourir à l'équilibre des comptes", avance le CISS qui considère que le PLFSS doit autoriser "les agences régionales de santé à regrouper les crédits hospitaliers et de ville pour une réforme véritablement efficace."
Plus d'infos sur http://www.leciss.org/
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Commentaires
Ald et frais de transport
"Ainsi, les frais de transport ne devraient plus être systématiquement remboursés à 100 % comme c'est souvent le cas actuellement."
Actuellement, les frais de transport en VSL ou en taxi conventionné ne sont remboursés que si le transport est nécessité par l'ALD. Il appartient donc au médecin qui convoque la personne d'indiquer sur le bon de transport que celui-ci est en relation avec l'ALD. C'est un peu comme l'usage de l'ordonnance bi-zone qui a fait parler d'elle récemment...C'est au médecin d'apprécier, librement.
Si le patient peut utiliser les transports en commun, ceux-ci peuvent aussi faire l'objet d'un remboursement moins la franchise.
Est-il toujours nécessaire qu'un patient en ALD utilise systématiquement un transport VSL ou un taxi quand l'hôpital où il doit se rendre est très bien desservi par les transports en commun et que son état ne nécessite pas un accompagnement particulier ? C'est pourtant ce que je constate souvent là où je suis suivi.
De toute manière les VSL sont amenés à
Hausse des mutuelles
oui
Ceci n'est que le schéma réfléchi de la
Vade retro fatalitas
ecceomo
Taxi conventionné