Autotests VIH : les parties prenantes font leur bilan

Publié par Mathieu Brancourt le 18.12.2015
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Thérapeutiqueautotests VIH

Depuis trois mois, un autotest de dépistage du VIH est autorisé en France. Accueilli en grande pompe par les pharmaciens et la ministre de la Santé, il devait être un nouvel outil pour atteindre les personnes séropositives qui s’ignorent. Son fabricant évoque déjà des retours "très positifs". Pour autant, est-il vraiment utilisé et par qui, malgré un prix élevé et une disponibilité variable ? Premiers éléments de réponse.

Le 25 novembre dernier, la marque AAZ, qui fabrique le premier autotest (sanguin) du VIH autorisé en France, a fait part de son premier bilan, plusieurs semaines après son lancement, mi-septembre. Pour le comité d’experts (composé de représentants associatifs, de pharmaciens, de responsables de la marque et de médecins spécialistes du VIH), pas de doute : le bilan est déjà "très positif". Commercialisé en pharmacies de ville ou en ligne, l’autotest d’AAZ est largement disponible sur le territoire, avec plus de 9 000 pharmacies (une sur trois environ) qui le mettent à disposition, annonce le communiqué de la marque. Une "forte adhésion" selon ces derniers, avec plus de 70 000 tests commandés au 31 octobre, avec une moyenne de sept autotests vendus par pharmacie le proposant. L’autotest VIH est dorénavant disponible, mais les pharmacies sont libres de le proposer ou non à la vente. Tout comme le prix, à la discrétion des pharmaciens (une proposition de prix à 26 euros a été faite au lancement par le fabricant ; un prix élevé). Ces derniers peuvent en cas d’achat, renseigner les personnes, notamment en cas de crainte sur l’utilisation ou l’accompagnement en cas de résultat positif.

Distribué par le laboratoire Mylan, l’autotest VIH est également vendu avec un dispositif Dasri de collecte des déchets. De plus, un dispositif d’aide et d’écoute avant, pendant et après le test est assuré par la ligne de Sida info service. La structure a également présenté ses premiers retours d’expérience des besoins des utilisateurs. Au 31 octobre : "Sida info service avait enregistré 652 appels concernant l’autotest. Parmi ces  appels, seulement 3 % concernaient un accompagnement dans la réalisation de l’autotest. Les outils d’aide à  la  réalisation du test ont été fortement utilisés. Plus de 26 000 visionnages des vidéos d’aide à la réalisation du test sur le site" et plus de 15 000 connexions au site dédié, a expliqué l’association. Quant à savoir qui étaient ses utilisateurs, il est encore trop tôt pour avoir une vue d’ensemble. Mais illicopharma.com, pharmacie en ligne qui commercialise l’autotest via Internet, a réalisé une petite enquête sur les caractéristiques des acheteurs. Sur un échantillon certes réduit (407 personnes), les enseignements demeurent intéressants : pour plus d’un tiers des acheteurs, l’achat de l’autotest était leur premier recours à un dépistage du VIH. Pour les autres, la date du dernier dépistage remontait à quatre ans en moyenne. Aussi, 28 % de ces utilisateurs ne seraient pas allés faire un dépistage ailleurs si l’autotest n’avait pas été disponible. 76 % des acheteurs se déclarent hétérosexuels, 15 % homosexuels et 10 % bisexuels.

Pour autant, on reste loin de la ruée vers un nouvel outil, qui n’a néanmoins pas pour objectif de remplacer les autres moyens de dépistage, mais de les compléter. On reste malgré tout très loin d’atteindre les 30 000 personnes qui ignorent leur séropositivité. Certains remettent en cause le prix élevé. Selon AAZ, interrogé par l'AFP, le prix moyen oscille entre 27 et 30 euros dans les officines, des prix assez dissuasifs. Des associations et même des élus avaient demandé un remboursement de l’autotest par l’Assurance maladie. Même le fabricant concède "qu’avec un prix inférieur ou une prise en charge totale ou partielle de son coût, l’impact constaté de l’autotest de dépistage du VIH pourrait toucher de plus larges populations". Autre explication : l’outil reste encore largement méconnu.

Seul réconfort, la distribution gratuite, aux associations de lutte contre le sida, de près de 20 000 autotests a été confirmée et budgétée pour 2016. Les autotests devraient alors gagner en audience et surtout atteindre les personnes pour lesquelles cet outil est intéressant et qui n’y ont pas recours aujourd’hui en raison des prix de vente pratiqués par les pharmacies.

Commentaires

Portrait de bonheur9

Franchement j aimerais tiré la sonnette D Alame  ces  autos test ne devraient pas  etre en vente  libre  , il  y aura un  usage par certain  dans un but de nuire  au lieu  de  dépister  les gens qui s ignorent  certain entreprise pourraient  s en  servir pour dépister leur employé et c est une  catastrophe qui pourrait  alors se produire , je pense que seul  les  associations doivent avoir le droit de faire des auto test VIH aux gens , vous imaginez  des jeunes entre eux  acheter des auto tests  et  dire à leur amis vas y  test  toi  devant nous  ,  vous  vous  rendez  compte si le test est positif  , ou bien certaine famille  qui  achetent cela  et disent à leur parents ou  enfants   vas  y   mon fils  on  veut  juste  vérifié  si tu as pas fait  la  bétise de ta  vie  et  si  le  test  est positif certain cela  sera  la honte de leur vie  en famille  et  d  autres   le  rejet de leur  proche .je pense que ceux qui ont autorisé ces test en vente libre ne savent pas qu ils ont fait une erreur , seul les associations dans un cadre anonyme serait le mieux  là c est  devenu  l autorisation de discriminé ouvertement les  personnes qui ont un test positif , imaginez un instant des parents  obligé leur fille et ils de faire le test devant toute la famille  , ou devant leur amis  , l  impact que cela va avoir  dansla société 

c est vraiment pas intelligent d avoir autorisé ces auto tests à la vente libre  , là  cela  va  etre  la  discrimination autorisé 

on   arrete pas de nous dire  non aux discriminations  eh bien avec ces autos tests  cela  sera  avec l aval de l état  qui à autorisé ces tests à la vente libre  ,  en  Allemagne ce sont des associations  avec devanture fumé  ou les gens se rendent jusqu a minuit pour se faire dépister , vous etres super bien accueilli c est anonyme  , ils ne vous jugent pas , le nonjugement à l Allemande ils ont  toujours une longuer d avance  

En France  pour les gens ne jugent pas les  séropositif  il faudrait  avoir  2 millions  de gens séropositif  afinque cela passe pour  une maladie banal  et fréquente en France on regresse  c est  dommage 

Portrait de joncam

Il semblerait,d'aprés les réponses du fabricant de l'auto test, que les personnes comme nous sous ARV se révèlent négatifs car

les médicaments nous rendant alors à la virémien indétectable empêcherait la lecture de la séro positivité.

Mais une question me vient immédiatement à l'esprit. Pourquoi alors, bien que j'étais indétectable, à l'occasion j'avais demandé encore une fois le test ELISA et celui ci c'était révélé positif?? puisque les médicaments inter agissent pourquoi ne le font ils pas sur cet auto test qui est fiable à 99%??

Enfin j'ai connu d'autres personnes séro+ qui se sont livrées a l'auto test et ont bien été confirmées positives alors même qu'elles sont sous ARV.

Pour ma part j'ai tenté plusieurs fois le l'auto test avec 1 mois d'écart et je suis toujours négatif....je pourrais croire alors

que je suis guéri!! donc j'ai du mal à croire que l'auto test est infaillible à 99% .....ou alors je suis GUERI!!!

Portrait de Parisien75

L'auto test, tout comme la serologie ELISA, détectent non pas la charge virale (qui est quantifiée par PCR) mais les anticorps anti VIH. Ces anticorps persistent à vie. C'est comme par exemple l'hépatite À. Une fois vacciné (ou contaminé) les anticorps persistent à vie même si le virus est mort.

Quand à votre cas personnel, au jour d'aujourd'hui il n'existe pas de cas connu de séropositif guéris (hormis celui ayant beneficié d'une greffe de moelle).

Portrait de joncam

Alors comment expliquez vous que mes anticorps ne sont pas détectés par l'autotest?