Défenseur des droits : poste à pourvoir
Ni Jack Lang, ni Bernard Kouchner ne seront le prochain Défenseur des droits : trop vieux ! Ainsi en ont décidé les députés de la majorité (11 janvier) à l’occasion de l’examen (en deuxième lecture) du projet de loi portant sur la création du Défenseur des droits. Ces derniers ont, en effet, adopté une disposition qui instaure que cette fonction ne pourra être exercée que par une personnalité ayant "moins de 68 ans au jour de sa nomination". En revanche, la députée UMP Françoise de Panafieu qui brigue, elle aussi, le poste reste en lice. Il ne faut pas s’y tromper l’adoption de cette mesure ne doit rien au hasard car le futur poste de Défenseur des droits est très sensible. Jusqu’à présent, la France avait mis en place différentes instances, plus ou moins indépendantes, œuvrant dans des champs assez divers : le Médiateur de la République, la Défenseur des enfants, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, la Commission nationale de déontologie de la sécurité, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. La réforme actuellement en débat (elle fait suite à la révision constitutionnelle de juillet 2008) place l’ensemble de ses instances sous l’unique responsabilité du futur Défenseur des droits. Ce dernier absorbera donc l’ensemble des fonctions jusqu’à présent attachées à ces instances. C’est donc un poste complexe, en vue et sensible parce qu’il permet de dénoncer des situations anormales au regard du droit. Il suffit pour s’en convaincre de lire les excellents rapports du Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Le titulaire du poste sera nommé par Nicolas Sarkozy.
"La seule motivation de la majorité UMP, c'est de supprimer les institutions qui dérangent le pouvoir", soutient le député PS Jean-Jacques Urvoas dans L’Express (10 janvier).
Plus d’infos sur http://www.halde.fr
- 1016 lectures
- Envoyer par mail