Déremboursements : ça énerve !
Président de la Mutualité française Jean-Pierre Davant se montre d'ailleurs très critique sur cette initiative gouvernementale dans une interview à l'Express (7 décembre 2010). "Ce n'est pas avec ce type de mesure que l'on va réduire le déficit de l'Assurance maladie. La baisse de remboursement des médicaments à vignette bleue est une très mauvaise idée, qui a germé sans concertation avec les partenaires (…) elle va rendre la vie plus difficile à des gens qui se sont vu prescrire ces médicaments. Les produits concernés appartiennent, par exemple, aux classes thérapeutiques des antispasmodiques (destinés à combattre les spasmes douloureux) et des antihistaminiques (contre les allergies, le rhume des foins ou l'urticaire). Réduire de 10 % leur remboursement, ce n'est pas rien, que la différence soit à payer par les patients ou par leur mutuelle. La diminution de remboursement concerne aussi les pansements, les seringues, les lunettes et prothèses auditives qui sont chères. Cela ne rime à rien. C'est une politique à la petite semaine." Cette nouvelle vague de déremboursement s'inscrit dans un contexte où le gouvernement entend établir une maîtrise stricte des dépenses de santé. D'ailleurs comme le rappelle "Le Monde" (8 décembre) : "Leur objectif d'évolution a été fixé à 2,9 % pour 2011, soit pour la première fois sous la barre des 3 %, et l'exécutif a annoncé au printemps toute une série de mesures visant désormais à le faire respecter. Le taux de prise en charge des médicaments pourrait alors être, de nouveau, une variable d'ajustement." Si la contestation de cette mesure prend, c'est qu'elle fait suite à toute une série de déremboursements qui augmentent le reste à charge et ont un impact sur l'accès aux soins. Dans son communiqué (8 décembre), la Mutualité Française "condamne une politique du médicament et des dispositifs médicaux incompréhensible pour les usagers, pénalisant les concitoyens et créant des inégalités d’accès aux soins de plus en plus fortes (…) Ces mesures purement financières ne règlent en rien les dysfonctionnements et la dérégulation de notre système de santé."
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