Drogues : l’OICS fait un effort

Publié par jfl-seronet le 10.03.2011
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ToxicomanieOICShéroïne médicaliséeéchange de seringue
Act Up-Paris ne semble pas y croire elle-même et pourtant c’est bien l’association qui indique dans un communiqué de presse (3 mars) que l’Organisation internationale de contrôle des stupéfiants (OICS) est "favorable aux programmes d'héroïne médicalisée et d'échange de seringue en prison". Explications.
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L’événement s’est produit le 2 mars dernier lors de la présentation du Rapport 2010 de l'OICS (Organisation Internationale de Contrôle des Stupéfiants)… A cette occasion, Act Up-Paris avait décidé de donner de la voix en dénonçant dans un tract (distribué sur place) l’OICS comme "ennemi de la réduction des risques". "Notre tract dénonçait la politique criminelle que mène cet organisme, explique Act Up-Paris (3 mars). En maintenant une "guerre à la drogue" aussi vaine que coûteuse, l'OICS empêche la prévention du VIH et des hépatites virales auprès des [personnes usagères] de drogues à travers le monde (…) Elle continue à s'opposer aux actions innovantes de réduction des risques, comme les salles de consommation supervisée".

Membre de l’OICS, Raymond Yans est venu, lors de la distribution du tract par l’association, à la rencontre d’Act Up-Paris. "Sur l'opposition de l'OICS aux salles de consommation supervisée, il a répondu que "c'est parce que les [usagers] obtiennent leur drogue de manière illégale" en dehors des salles de consommation. En suivant cette même logique, on pourrait aussi s’opposer aux programmes d'échange de seringues (…) Plus surprenant : [Raymond Yans] a affirmé que "l'OICS ne s'était jamais opposé aux programmes d'héroïne médicalisée" et que "l'une des recommandations de l'OICS pour les gouvernements était même la mise à disposition des produits stupéfiants pour la recherche et la médecine", explique Act Up-Paris. Enfin, questionné par l’association sur la position de l'OICS sur les programmes d'échange de seringues en prison, sa réponse est : "L'OICS n'y voit pas d'inconvénient du moment qu'ils sont médicalement encadrés". Pour l’association c’est "déjà un début, mais on est encore loin de l'arrêt de la guerre à la drogue réclamé par les scientifiques du monde entier dans la Déclaration de Vienne et par le rapporteur de l'ONU sur le droit à la santé. "Et Act Up-Paris de poursuivre son raisonnement : "Puisque l'OICS est favorable aux programmes d'échange de seringue en prison et aux programmes d'héroïne médicalisée, rien ne retient désormais la MILDT [mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie] d'en faire l'expérimentation en France".
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