Ile Maurice : un bilan très critique !

Publié par jfl-seronet le 15.08.2009
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discrimination
Le 16 juillet dernier, l'association PILS (Prévention Information Lutte contre le sida sur l'Ile Maurice) a publié un rapport de sept pages sur les " Dysfonctionnements dans la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH à Maurice en 2008". Malgré des points positifs, le bilan reste inquiétant. Extraits.
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Grâce un travail d'enquête, d'observation, l'association PILS a réalisé son cahier de doléances concernant la prise en charge sur l'Ile Maurice des personnes touchées par le VIH/sida. Le bilan est globalement peu reluisant et se résume d'une phrase : "Les personnes vivant avec le VIH/sida sont moins bien prises en charge." Le premier grief (de taille) de l'association porte sur le manque de centres de santé spécialisés pour le suivi médical des personnes vivant avec le VIH. Comme le précise le site L'Express.mu (le site de l'actualité de l'Ile Maurice  http://www.lexpress.mu), seul le National day care centre for the Immunossuppressed existe. Ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes. Géographiques d'abord, car certaines personnes habitent loin de cet unique centre. D'accueil ensuite, certaines personnes affirment avoir été victimes de discrimination dans ce centre et comme il n'y a pas d'autres choix possibles… Le PILS note aussi dans son rapport un problème concernant les médecins spécialistes. Ils ne sont que trois pour plus de 3 000 personnes suivies. Le document de PILS pointe aussi des problèmes d'hygiène au sein des hôpitaux, une absence de prise en charge de la douleur et de la dépendance des personnes séropositives usagères de drogues et, bien entendu, les ruptures occasionnelles de médicaments anti-VIH.

"C’est aberrant que la prise en charge des personnes vivant avec le VIH ne se soit pas perfectionnée, 22 ans après que le premier séropositif a été identifié à l'Ile Maurice», dénonce Nicolas Ritter, directeur de PILS, cité par l'Expresse.mu. Il rappelle qu’en 2002, lorsque l’Etat mauricien avait décidé de distribuer les antirétroviraux  et de réaliser les analyses biologiques gratuitement, l'ensemble des acteurs. Cette exemplarité semble désormais de l'histoire ancienne pour le directeur de PILS qui constate que les "Comores et certains pays de l’Afrique de l’Est ont une meilleure prise en charge que Maurice."

"Soigner correctement, c’est diminuer les coûts de prise en charge pour l’Etat et améliorer la santé publique. Nous avons la chance unique d’avoir des services de santé gratuits à Maurice, alors ne nous contentons pas de l’à-peu-près", affirme Nicolas Ritter. Son association suit actuellement un peu plus de quatre cents personnes vivant avec le VIH, dont 121 nouveaux cas depuis le début de l’année 2009. Neuf sont des enfants.