La mise sous traitement comme outil de prévention : de la polémique au consensus ?
En France, le conseil national du sida s’est emparé de cette question pour produire un avis disponible sur son site internet. Pour le CNS, « un certain nombre de données scientifiques, en montrant que la mise sous traitement des personnes infectées réduit fortement le risque que ces personnes transmettent le virus par voie sexuelle, ouvrent une perspective nouvelle pour le contrôle de l’épidémie. Outre le bénéfice thérapeutique individuel qui justifiait et guidait sa prescription jusqu’ici, le traitement pourrait être utilisé également pour son impact sur le niveau des transmissions et devenir ainsi un outil capable, à un niveau collectif, d’enrayer la dynamique de l’épidémie. »
Au Cap, les intervenants à la conférence de l’IAS ont, à leur tour, communiqué sur les dernières découvertes mettant en évidence un lien entre le traitement antirétroviral et la prévention du VIH/sida. Depuis la conférence internationale sur le sida de 2006, plusieurs chercheurs ont travaillé à la mise en place de modèles mathématiques qui semblent montrer que l’accès généralisé et volontaire au traitement anti-VIH pourrait réduire de 95% les nouvelles infections, ce qui permettrait de mettre un terme à l’épidémie d’ici à 2050. Ces modèles mathématiques ne prennent pas en compte les possibles conséquences sur la vie des personnes infectées par le VIH/sida (discrimination, isolement, criminalisation) mais ils montrent néanmoins qu’à long terme, l’investissement dans l’accès généralisé et volontaire au traitement est rentable puisqu’il permettrait de prévenir l’infection de dizaine de millions de personnes qui n’auraient pas à être traitées. Les chercheurs et militants présents appellent les dirigeants des pays à se mobiliser pour investir dans le contrôle total de la pandémie de VIH/sida.
Pour cette seconde journée de l’IAS, un communiqué de presse des organisateurs de la conférence et un communiqué des organisations non-gouvernementales ont été diffusés à la presse internationale. Nous reprenons quelques citations des chercheurs et militants qui s’expriment dans ces communiqués :
"L’impact du traitement antirétroviral sur la prévention donne un argument supplémentaire à l’extension urgente et massive de l’accès au traitement et nous interpelle sur le récent échec du G8 à tenir ses promesses.», a déclaré le Président de l’IAS, Julio Montaner. «Parce que l’accès au traitement permet de réduire les nouvelles infections et parce qu’il réduit la mortalité et la morbidité, nous avons aujourd’hui la preuve que la mise sous antirétroviraux des personnes infectées est non seulement indispensable au contrôle de l’épidémie de VIH/sida mais présente également un ratio coût/efficacité indiscutable qui fait sens dans le contexte économique actuel. »
« Nous voyons déjà des gens mourir à cause de cette crise économique mondiale. Plus de famille sont entraînées dans la pauvreté en raison de la hausse des dépenses de santé dans leur budget. Les décisions irresponsables des leaders politiques du monde entier sont à l’origine de ces problèmes ", a déclaré le Dr Lola Dare, Secrétaire exécutif du Conseil africain pour le développement durable de la santé (ACOSHED), relayant la voix des activistes.
La Coalition PLUS est cosignataire de l’appel lancé par les organisations non-gouvernementales.
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Commentaires
Arguments commerciaux et non vitaux
Cassandre
c'est newton qu'il faudrait pas nimbus !!!
Est-ce bien la question
C'est un peu n'importe quoi votre titre et votre accroche. Le fait que l'accès large aux trithérapie antirétrovirale peut permettre de contribuer à réduire l'incidence du VIH fait largement consensus depuis le début des années 200
Cela a d'ailleurs été un des arguments principaux porté par les rares associations activistes qui défendaient l'accès universel au traitement à cette époque pour affirmer qu'il fallait sortir d'une alternative traitement vs prévention.
L'intérêt collectif du traitement en matière de réduction de l'épidémie ne fait guère polémique depuis cette époque même si les chercheurs discutent de l'ampleur du bénéfice qu'on peut en tirer. Puisque à l'échelle épidémique traiter les séropos qui n'ont pas accès au traitement augmente leur durée de vie, de fait cela peut augmenter le nombre de personnes susceptibles de transmettre le virus.
Enfin donc pas grand chose à voir avec cette histoire de l'intérêt individuel du traitement dont vous pourriez laisser croire qu'il déboucherait sur un consensus.
Fuck me safe or go and fuck yourself
et pourtant...
Montagné a déclaré que de nombreuses personnes exposées au virus
Cobayes humain les hiv+, ooooh...
cobayes oui ou non??
bin justement !!!