La mise sous traitement comme outil de prévention : de la polémique au consensus ?

Publié par olivier-seronet le 21.07.2009
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IAS2009
Ces dernières années un nombre croissant de chercheurs ont interrogé les effets du traitement sur le risque de transmission du VIH. Cette réflexion a abouti en 2008 à une prise de position de Bernard Hirschel, soutenu par le système de santé suisse, affirmant qu’une charge virale indétectable pouvait être considérée comme un nouvel outil de prévention. Si un certain consensus existe autour de l’idée que le traitement peut permettre de réduire le risque de transmission à l’échelle d’une population, la portée de cette réduction du risque sur un plan individuel fait l’objet de vives discussions.
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En France, le conseil national du sida s’est emparé de cette question pour produire un avis disponible sur son site internet. Pour le CNS, « un certain nombre de données scientifiques, en montrant que la mise sous traitement des personnes infectées réduit fortement le risque que ces personnes transmettent le virus par voie sexuelle, ouvrent une perspective nouvelle pour le contrôle de l’épidémie. Outre le bénéfice thérapeutique individuel qui justifiait et guidait sa prescription jusqu’ici, le traitement pourrait être utilisé également pour son impact sur le niveau des transmissions et devenir ainsi un outil capable, à un niveau collectif, d’enrayer la dynamique de l’épidémie. »


Au Cap, les intervenants à la conférence de l’IAS ont, à leur tour, communiqué sur les dernières découvertes mettant en évidence un lien entre le traitement antirétroviral et la prévention du VIH/sida. Depuis la conférence internationale sur le sida de 2006, plusieurs chercheurs ont travaillé à la mise en place de modèles mathématiques qui semblent montrer que l’accès généralisé et volontaire au traitement anti-VIH pourrait réduire de 95% les nouvelles infections, ce qui permettrait de mettre un terme à l’épidémie d’ici à 2050. Ces modèles mathématiques ne prennent pas en compte les possibles conséquences sur la vie des personnes infectées par le VIH/sida (discrimination, isolement, criminalisation) mais ils montrent néanmoins qu’à long terme, l’investissement dans l’accès généralisé et volontaire au traitement est rentable puisqu’il permettrait de prévenir l’infection de dizaine de millions de personnes qui n’auraient pas à être traitées. Les chercheurs et militants présents appellent les dirigeants des pays à se mobiliser pour investir dans le contrôle total de la pandémie de VIH/sida.


Pour cette seconde journée de l’IAS, un communiqué  de presse des organisateurs de la conférence et un communiqué des organisations non-gouvernementales ont été diffusés à la presse internationale. Nous reprenons quelques citations des chercheurs et militants qui s’expriment dans ces communiqués :


"L’impact du traitement antirétroviral sur la prévention donne un argument supplémentaire  à l’extension urgente et massive de l’accès au traitement et nous interpelle sur le récent échec du G8 à tenir ses promesses.», a déclaré le Président de l’IAS, Julio Montaner. «Parce que l’accès au traitement permet de réduire les nouvelles infections et parce qu’il réduit la mortalité et la morbidité, nous avons aujourd’hui la preuve que la mise sous antirétroviraux des personnes infectées est non seulement indispensable au contrôle de l’épidémie de VIH/sida mais présente également un ratio coût/efficacité indiscutable qui fait sens dans le contexte économique actuel. »


 « Nous voyons déjà des gens mourir à cause de cette crise économique mondiale. Plus de famille sont entraînées dans la pauvreté en raison de la hausse des dépenses de santé dans leur budget. Les décisions irresponsables des leaders politiques du monde entier sont à l’origine de ces problèmes ", a déclaré le Dr Lola Dare, Secrétaire exécutif du Conseil africain pour le développement durable de la santé (ACOSHED), relayant la voix des activistes.
La Coalition PLUS est cosignataire de l’appel lancé par les organisations non-gouvernementales.

Commentaires

Portrait de sonia

si au lieu d'enrichir les labos avec les nouvelles molecules qui n'ont rien de nouveau et si on gardait l'argent pour la recherche de vaccins, on endiguerait certainement mieux l'epidemie! traiter plus tôt? vous croyez vraiment que c'est la solution? laisser faire le système immunitaire naturel, à vouloir lui substituer des molecules toxiques, vous allez devant de nouvelles resistances du vih , mutations et autres co infections, sans oublier que très peu de personnes sont reelement observantes, malgré leurs discours! La tritherapie est à prendre quand on est malade et pas en prévention de la maladie! vous vous égarez et ça nuit aux efforts de recherche d'un vaccin, Roche a arreté, merk idem, leurs tris coutent plus cher dans les pays sous developpes qu'en Occident! souvenez vous du boy cott en Thailande...
Portrait de nathan

Te voilà bien Cassandre, Sonia. Je sais parce que j'en fais l'expérience qu'on est "malade" dès que le virus pénètre dans notre organisme. Mais on ne s'en rend pas compte. Et les dégâts silencieux peuvent être importants. Ils l'ont été dans mon cas jusqu'à ce qu'on s'en rende compte. C'est exactement la même chose pour le diabète. La plupart des diabétiques de type II sont dépistés à un stade avancé de la maladie alors qu'un traitement précoce (qui est d'ailleurs de plus en plus précoce pour cette pathologie selon les nouvelles recommandations) corrélé à un dépistage précoce aurait permis d'éviter de graves complications. Je ne crois plus à l'idée qu'il y aurait une phase "gentille" de l'infection à vih qui précèderait la phase "méchante" du sida. Le vih est méchant d'emblée. C'est une saloperie qui provoque immédiatement des dommages. Et puis, on n'est plus au temps de l'AZT comme unique traitement. On ne parle pas du passé dans cet article mais de l'avenir. Et l'éventail des molécules s'est élargi. Des précautions sont prises aujourd'hui pour accompagner le traitement. J'ai retrouvé des fiches "nutrition" de Aides du début des années 2000 dans lesquelles on recommandait de manger bien gras et de mettre du beurre et du gruyère râpé un peu partout, de consommer beaucoup de viande... On s'imagine de tels conseils aujourd'hui ? Bien sûr c'est un traitement et comme n'importe quel traitement c'est lourd et cela nécessite une certaine "discipline" personnelle, diététique, hygiénique, psychologique... Mais cela n'a rien à voir avec les traitements précédents. Le mien par exemple n'a que pour seul effet pour l'instant de me faire baisser la tension (mais elle remonte un peu en ce moment). Pas de nausée, pas de diarrhée, pas de migraine... Je sens même que je vais mieux. Je ne suis plus fatigué. Je ne fais plus la sieste. Et je "bande" beaucoup mieux. Et oui c'est un effet secondaire dont je ne me plains pas. Alors oui cela contribue à enrichir les labos. Mon traitement coûte 2500 euros minimum. Mais la mort enrichit les pompes funèbres. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et la recherche sur les vaccins ? Ce n'est sans doute pas seulement l'argent qui pourrait la faire progresser. Il faut aussi qu'à un moment donné, un chercheur Nimbus trouve la bonne idée et cela ne se monnaie pas. Voilà donc un autre point de vue Sonia qui n'exclut pas le tien car finalement c'est à chacun de se déterminer si oui ou non on accepte de débuter un traitement, quel que soit le moment où on prend cette décision. Pour moi, le plus tôt est le mieux. Bien à toi
Portrait de derdeder

oui faudrait que ca leur tombe sur la gueule aux grands labos prives pour qu'ils trouvent, puissent qu'ils ne cherchent plus ! reste les chercheurs au fond de leur petits et crasseux labos publics qui eux continuent de chercher avec le peu de pecaillons qu'on veut bien leur donner, et la je pense que ca se paye des chercheurs, la monnaie ici est bien venue car elle manque !
Portrait de aKroBat

C'est un peu n'importe quoi votre titre et votre accroche. Le fait que l'accès large aux trithérapie antirétrovirale peut permettre de contribuer à réduire l'incidence du VIH fait largement consensus depuis le début des années 200

Cela a d'ailleurs été un des arguments principaux porté par les rares associations activistes qui défendaient l'accès universel au traitement à cette époque pour affirmer qu'il fallait sortir d'une alternative traitement vs prévention.

L'intérêt collectif du traitement en matière de réduction de l'épidémie ne fait guère polémique depuis cette époque même si les chercheurs discutent de l'ampleur du bénéfice qu'on peut en tirer. Puisque à l'échelle épidémique traiter les séropos qui n'ont pas accès au traitement augmente leur durée de vie, de fait cela peut augmenter le nombre de personnes susceptibles de transmettre le virus.

Enfin donc pas grand chose à voir avec cette histoire de l'intérêt individuel du traitement dont vous pourriez laisser croire qu'il déboucherait sur un consensus.

Fuck me safe or go and fuck yourself

Portrait de derdeder

je suis sur que c'est approuve a 100% par les labos qui vendent leurs trucs a prix d'or, mettre tout le monde d'office sous traitement, faut savoir que la grippe A ne va pas durer tres longtemps et faut trouver d'autres moyen pour remplir les caisses des labos ! courage voyons :p
Portrait de sonia

ne se contaminaient pas, immunité naturelle ou anti corps neutralisants? ....ça m'énerrrrve! les seropos deviennent des cobbayes vivants pour que la population seronegative le reste le plus longtemps possible!!! bobards tartes à la crème! la réalité est que sur les 6000 decouvertes de seropositivité en 2007, 30% avait une cv significative et un seuil en dessous de 200 CD4. Le modèle mathématiques est le suivant; si on traite à 500 T4, les contaminations seront plus "légères" et les soins moins onéreux pour la sécu! Nathan vous détaillera ce processus mieux que moi qui suis vierge de tout traitement, méfions nous également des arguments contre les anti protéases qui provoqueraient des resistances, les mutations du virus et autres recombinaisons, tout ceci pour justifier l'arrêt des recherches sur un vaccin, on l'a vu en Afrique du sud, la recherche sur un vaccin anti vih a été arrête, car l'Afrique n'est pas solvable; ce sida là est politique je vous le dis! le professeur Delfraissy déclarait lui même que l'entrée en traitement précoce etait certes une préocupation de santé publique, mais au niveau individuel celà pose un problème d'ethique (desolée je l'ai lu quelque part, ne retrouve plus le lien)
Portrait de derdeder

Ce n'est vraiment pas nouveau ca, dans les années 84 et 85, les premiers cobayes pour le vih étaient bien la, une population captive et confiante en la médecine et a leur médecin "spécialiste", cette population a été soumise au vih durant plus d'un an et demi, et régulièrement on leur prélevait du sang pour savoir s'ils s'etaient contaminés, car utilsant régulièrement des facteurs sanguin à 100% contaminés, il fallait être 3 fois de suite lav- (c'était son petit nom de l'époque) pour avoir droit aux facteurs non contaminés, c'est ainsi que plus de 1000 hémophiles se sont fait contaminés, oui mais la science a avancée, on savait qu'on ne se contaminait pas forcémment au premier contact du virus (car là, il y avais vraiment contact puisque directement injecté dans les veines), c'est comme ca que j'ai su que mon corps avait résisté et combatu ce virus plus de 8 mois, mais un jour il a fini par s'installer (pfff raté d'une marche, j'avais été lav- 2 fois !). Tout ceci a été nié, mais j'espère que grace au futur procès anglais (s'il a lieu un jour, pas comme en france) montrera ca ! Puis après, sommes nous pas tous des cobaye, par exemple lorsque que votre hématologue vous propose pour un traitement car il pense que ca serait bon pour vous et que vous êtes refusé par le labo (tiens donc, c'est pas le médecin qui préscrit), bin non si c'est un nouveau médoc encore un peu en test, on ne veux pas le tester sur des moutons noir qui feraient à tout coup une réaction, ca ne serait pas bon pour leur étude (ca, je l'ai vécu 2 fois). Ce que je trouve deguelasse, c'est qu'on nous offre même pas de roue dans notre cage, pfff moins bien traités que les hamsters !!!
Portrait de aela

apparemment la prevention est passée en prioritée et c'est un peu normale aussi à nous d'etre responsable et d'aller dans ce sens. il faut se poser des questions? le traitement ok c'est déjà ça mais après? nous sommes loin d'etre dans une vraie vie, normale, supportable! les hamster pff aller, il ne faut pas y penser il faut essayer d'avancer...
Portrait de derdeder

avec une roue t'es obligée d'avacer :p