La santé sexuelle passe par derrière !

Publié par Mathieu Brancourt le 19.02.2015
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Sexualitésanté sexuelleproctologie

Voir un proctologue, on rechigne ou peine à y penser. Pourtant, quand on veut prendre soin de sa santé, il y a des zones du corps qu’il ne faut pas ignorer. L’équipe de AIDES du  lieu de mobilisation de Paris 8 propose justement d’accompagner vers une consultation de proctologie à l’hôpital Bichat, et plus largement d’inscrire la santé anale dans un parcours de santé sexuelle. Françoise et Kevin, militants au local de Paris 8, reviennent sur cette nouvelle offre pour bien s’occuper de son cul !

Cette offre de consultation de proctologie gratuite à l’hôpital Bichat remonte à septembre 2014. En quoi consiste-t-elle concrètement ?

Françoise et Kévin : AIDES a financé la mise en place d’une consultation spécifique de proctologie dans le cadre du projet d’une offre en santé sexuelle expérimenté par notre territoire. Tous les jeudis matin, une proctologue de l’hôpital reçoit des personnes orientées par AIDES. Cette consultation est ouverte à tous, peu importe le statut sérologique et l’orientation sexuelle et s’inscrit dans le projet d’inclure les gens dans une prise en charge globale en santé sexuelle. Elle peut bien-sûr être proposée à toutes les personnes d’Ile-de-France, via le réseau local de l’association. Cette consultation faisant partie du parcours en santé sexuelle, les personnes qui y sont orientées bénéficient en amont d’un bilan global sur les différents aspects en lien avec la santé sexuelle (dépistage des IST, vaccination hépatites A et B, suivi gynécologique et proctologique, discriminations, etc.). C’est à partir de cet échange que l’accompagnement de la personne sera basé car nous aurons dégagé avec elle les besoins prioritaires. Une fois en consultation, la proctologue propose un entretien pour mettre à plat ce sujet délicat de la santé anale. Elle effectue ensuite un examen clinique simple (inspection de la marge anale et toucher rectal). Une anuscopie (examen indolore qui permet de visualiser le canal anal et le bas rectum) est également proposée, la proctologue peut par ailleurs procéder à des opérations non-invasives en cas de nécessité (cautérisation d’hémorroïdes et opération des condylomes visibles).

Pourquoi la santé anale est-elle importante, que l’on soit séropositif ou non ?

Nous voulions ouvrir cette nouvelle possibilité sur notre territoire à tous, même si nous savons que les personnes intéressées sont majoritairement gays ou trans. C’est pour cela que nous faisons le relai de cette consultation proctologique dans le réseau de AIDES, mais aussi sur les réseaux sociaux ou dans des soirées thématiques liées à la sexualité. Nous constatons que les personnes ignorent souvent qu’elles doivent aussi se préoccuper de cette partie du corps, notamment quand c’est une zone d’activité sexuelle. Mais on le sait, ce n’est pas évident de montrer ses fesses à un médecin ! Pourtant, la santé anale devrait bénéficier de la même attention que les autres éléments de santé sexuelle. Les IST peuvent être récurrentes, comme le HPV (papillomavirus) qui concerne aussi les gays et qui doit être dépisté pour éviter les cancers colo-rectaux [42 000 chaque année tous sexes confondus selon l’Institut de recherche sur le cancer, ndlr]. Il a aussi une vigilance particulière à avoir chez les personnes séropositives, pour lesquelles les IST doivent d’autant plus être prises en compte dans le suivi médical du VIH. Mais cela n’exclut pas les personnes particulièrement exposées au HPV d’inclure dans leur démarche de soin cette question de la santé anale, qu’il y ait déjà des symptômes ou non.

Quel accompagnement après un rendez-vous à l’hôpital ?

Dans le cadre du parcours de santé sexuelle, des points sont proposés, avec la personne, pour voir si les orientations (proctologie, etc.) ont été satisfaisantes et pour dégager, si nécessaire, de nouvelles priorités "d’actions" avec elle. L’objectif est de favoriser une meilleure appréhension des ressorts liés à sa santé sexuelle. On vise, à la sortie du parcours, un renforcement des capacités à prendre soin de soi. Cette proposition de parcours en santé sexuelle est récente. C’est aussi aux militants de promouvoir cette action et de l’enrichir en l’intégrant de manière systématique à notre démarche globale.

Justement, comme introduire cette action innovante sur la santé anale au sein du parcours de santé sexuelle ?

Cette campagne "Mon Q j’en prends soin" vient des constats de terrain. Le manque de prévention et de connaissance sur la santé anale, mais aussi l’importance de la promotion de tous les enjeux de la santé sexuelle : dépistage, réduction des risques, IST, lutte contre les discriminations, accès au soin et aux droits, etc. C’est en ça que cette question du "cul dans le cul" est primordiale. C’est une zone assez méconnue et mise de côté dans l’approche de la santé chez certaines personnes. L’idée est donc de poser un cadre bienveillant pour libérer la parole. C’est une nouvelle offre qui couvre un aspect concret de la vie sexuelle des personnes, et notamment des communautés les plus exposées, et qui peut être un moyen de les insérer plus largement dans un parcours de santé global.

Consultation gratuite, le jeudi matin à l’hôpital Bichat. Si vous êtes intéressé-e, vous pouvez contacter le local de Paris 8 (20 rue de Moscou - 75008 Paris) au 06 27 05 67 58 ou par mail à parcours "@" aides.org

Commentaires

Portrait de ballif

lorsque j'ai éjaculé la dernière foi c'était pas comme avant tout transparent et douloureu alors que dire ma santé sexuelle je l'ai mise au placard  le plus difficile est de rencontrer une femme  j'ai perdu ma copine en 1997 et depuis plus rien que des rend des vous bidons

faut il se faire une raison d'être privé de sexualité par ce que j'ai été victime de pédophilie  à 20 ans je me racontais des histoires pour ne pas voir les filles maintenant que j'ai sorti la vérité caché j'en suis dégouté  en plus larcélement de la curatrice en manche avec la banque  j'ai décidais d'en changer cella sera fait samadi prochain