Les dessous (chocs) de Miss Promesses !
Où Miss Promesses s’habille-t-elle ?
On a juré de ne rien dire… mais un rapide coup d’œil, même si vous n’êtes pas un habitué de la fashion week, permet d’emblée de noter les influences capillo-vestimentaires de celle que l’AFP s’obstine à appeler Mademoiselle Promesses… la French touch probablement. Alors, tenez-vous bien, il y a du Liza Minelli (un truc brillant et court qui assure un bon maintien), du Zizi Jeanmaire (on voit bien les jambes), un clin d’œil à "Little miss Sunshine" (dans la série bête à concours, tête à couronne…), un petit côté (mais juste une once) des ambiances de goûter d’anniversaire de Louis II de Bavière (le style brunette fardée… mais pas rasée de frais) et des chaussures de créateur (un hommage à Rachida Dati ou à Imelda Marcos ?). On n'en dira pas plus…
Pourquoi une telle tenue ?
La volonté d’être élégante jusque dans la lutte ; parce qu’une Française ne peut pas se permettre d’être médiocre à l’étranger… sans doute un peu de tout cela, mais surtout une volonté de faire parler d’elle… pour intéresser au combat qu’elle incarne. Bien sûr, on peut s’interroger sur le fait qu’il faille aujourd’hui créer une image, faire le buzz pour être entendu… mais le monde est comme ça ma brave dame ! Alors, on peut choisir d’en rire, le déplorer ou en profiter. On peut constater que les apparitions de la Miss facilitent la diffusion du message militant dont ses lèvres purpurines se font l’écho. Et c’est tant mieux si cette tornade pailletée et combattante sort les journalistes de leur torpeur et fait vivre des revendications majeures. Miss Promesses est résolument "camp", la digne héritière des Gazolines. Changera-t-elle de robe la prochaine fois ?
Pourquoi fait-elle tout ça ?
Eh bien pour des raisons politiques ! Alors que la communauté scientifique présente des avancées majeures qui permettent d’envisager la fin de l’épidémie, certains laboratoires pharmaceutiques privent de traitement des millions de personnes vivant avec le VIH et habitant dans les pays pauvres. Aujourd’hui, les malades du sida de ces pays n’ont pas accès aux antirétroviraux les plus efficaces : la rilpivirine, le darunavir et l’etravirine (fabriqués par les laboratoires Johnson, le raltégravir (laboratoire Merck) et le ritonavir (Abbott) parce que le prix de ces médicaments reste inabordable et qu’ils ne sont pas disponibles sous forme générique. Le seul moyen de ramener le prix des médicaments à un niveau proche de leur coût de fabrication serait la concurrence entre les génériqueurs du monde entier. Ce n’est pas sorcier à comprendre, dans les pays pauvres où vit l’essentiel des personnes malades qui ont besoin des médicaments de ces labos, chaque euro ajouté au prix des antirétroviraux prive, de fait, des centaines de milliers de personnes supplémentaires de l’accès aux médicaments.
Miss Promesses travaille-t-elle seule ?
Non, elle bosse en équipe… sauf pour la coiffure qu’elle pratique en autarcie. Pour le reste, elle travaille avec d’autres militants ses interventions, ses arguments, les messages qu’elle entend faire passer à la presse et, par leur intermédiaire, à tout un chacun. Par exemple, Miss Promesses a beaucoup bossé avec son team son intervention de Deauville, puis celle de Rome. A Rome, le message était de dire à des laboratoires importants (Johnson, Merck et Abbott) d’entrer dans le patent pool d’Unitaid comme l’a récemment fait le laboratoire Gilead. En juin dernier à New York, les Etats membres des Nations unies se sont engagés à mettre 9 millions de malades supplémentaires sous traitement d’ici 2015. Cela passe nécessairement par l’augmentation des financements internationaux alloués à la lutte contre le sida (ça, c’était l’intervention de Deauville à l’occasion du G8) et la baisse du prix des médicaments du fait de la production de génériques (ça, c’était le message de Rome). "Les laboratoires Johnson [de leur vrai nom Johnson&Johnson, ndlr] sont connus pour les crèmes Neutrogena ou encore le shampoing Cadum, mais qui sait que dans le même temps, ils bloquent activement la baisse des prix des médicaments dont ont besoin les séropositifs des pays pauvres ?" demande souvent Miss Promesses. C’est une putain de bonne question !
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Commentaires
ça coûte cher !!!