Médicaments : l'UFC-Que Choisir bouscule les pharmacies

Publié par jfl-seronet le 13.04.2012
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Le gouvernement a développé la vente en accès libre de plus de 400 médicaments dans les pharmacies. Appliquée depuis 2008, cette mesure serait un échec selon l'UFC-Que Choisir qui a mené, sans complaisance, son enquête.
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Le bilan est sévère : la vente en accès libre de quelque 400 médicaments sans ordonnance dans les pharmacies "n'a pas eu les vertus concurrentielles annoncées", estime l'association de défense des consommateurs. Sur son site, elle dénonce une "inquiétante fièvre tarifaire". "Les prix relevés par nos enquêteurs font le grand écart. Ainsi, un médicament aussi courant que l’aspirine UPSA Vitamine C 330 mg a été acheté à des prix variant de 1,30 euro à 4,95 euros, soit un écart de près de 1 à 4. La mise en vente de certains médicaments devant le comptoir (…) n’a donc pas eu les vertus tarifaires annoncées". L’association en tire la conclusion que "se pose la question de la pertinence d’une libéralisation encadrée de la distribution des médicaments sans ordonnance en parapharmacies et dans des espaces dédiés en grandes surfaces. Cette mesure permettrait, pour le consommateur, une économie pouvant atteindre 16% des dépenses de médicaments non remboursables (soit 269 millions d’euros par an) et n’aurait qu’un impact mineur sur la profitabilité des pharmacies d’officine, de l’ordre de 3,7% à 5% de leur marge". L’association a enquêté dans 648 officines de 17 départements.

Autre problème grave apparu lors de l’enquête, les pharmaciens ne conseillent pas correctement les personnes pour ces médicaments sans ordonnance. Pour tester la fiabilité des conseils des pharmaciens, l’association a envoyé un faux patient grippé demandant conseil. Résultat ? "Alors que les pharmaciens se réfugient derrière leur qualité de professionnel de santé pour justifier leur monopole, près d’une pharmacie enquêtée sur deux (48%) n’a pas respecté spontanément son devoir de conseil, en délivrant, pour la même personne, deux médicaments incompatibles (Aspirine et Rhinureflex, qui contient de l’ibuprofène). En l’absence de conseil spontané, notre enquêteur devait interroger le pharmacien sur la posologie à respecter pour la prise des deux médicaments. Mais seuls 10% des pharmaciens ont saisi cette occasion de repêchage pour mettre en garde l’enquêteur. Plus grave, 55% seulement ont correctement indiqué la posologie du Rhinureflex, pourtant formellement rappelée quelques semaines auparavant par l’AFSSAPS, en raison de ses effets indésirables".


Au vu des résultats préoccupants de son enquête, l’UFC-Que Choisir souhaite donc un renforcement de l’information des consommateurs sur l’automédication et l’instauration d’une vraie concurrence. Elle demande "l’interdiction de la publicité sur l’automédication auprès du grand public en dehors des lieux de vente", "la présence d’un encadré consacré aux interactions à éviter et aux contre-indications principales figurant sur toutes les boîtes des médicaments accessibles sans ordonnance", "l’ouverture de la distribution de l’automédication aux grandes surfaces et parapharmacies, sous la surveillance impérative d’un pharmacien diplômé".

Commentaires

Portrait de petitcanard

être certain de payer le prix le plus juste, c'est encore de prendre des medicaments qui sont remboursé et appelé "vignetté" ! Que vous alliez dans une pharmacie de Lille, Paris ou Marseille, le prix est pareil. C'est vrai qu'il faut connaitre le nom du medoc que l'on veut, mais si vous demandez un produit remboursé, vous aurez moins de surprise. Les pharmacies proposent en general des produits qu'ils ont en vente libre et donc non vignetté car le prix est libre et donc une coefficient beaucoup plus important pour eux ! De l'Aspirine, au Paracetamol, comme du sirop vous avez souvent un générique.