Musique, traitements et perspectives

Publié par Hicham-seronet le 17.02.2010
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CROI 2010
Mardi : La session 2010 de la CROI a démarré tranquillement après un lundi férié (President day). Elle durera jusqu’au vendredi prochain.
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Les sessions d’aujourd’hui ont traité de la question de « la réponse mondiale à l’épidémie », du futur du programme américain PEPFAR (Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte contre le sida), des priorités et des orientations futures de la recherche VIH aux Etats-Unis.
La cérémonie d’ouverture a été suivie d’une interprétation musicale par un groupe haïtien, les « Kalbass Kreyol », dédiée aux victimes et aux survivants  du séisme qui a frappé Haïti récemment.  

Les jours de l'épidémie VIH dans le Monde sont-ils comptés ?
Est-il possible d'arrêter définitivement l'épidémie VIH en réduisant au maximum le risque de transmission du virus par l'utilisation des antirétroviraux ? C'est la question à laquelle essayent de répondre de plus en plus certains modèles mathématiques qui suggèrent une élimination possible de l'infection si le taux de transmission était divisé par 7. Pour y arriver, ces modèles proposent l’utilisation des antirétroviraux, devenus plus efficaces, moins chers et plus largement disponibles aujourd’hui, en combinant deux stratégies complémentaires :


- Une stratégie de dépistage et de traitement précoce et efficace chez des personnes séropositives. Les modèles proposent ainsi de traiter tôt et fort, durant la première année qui suit la séroconversion, ce qui permettrait de réduire considérablement et rapidement la charge virale, donc le risque de transmission, en réduisant par ailleurs la mortalité liée au VIH.
- Une stratégie d’utilisation des antirétroviraux chez les personnes séronégatives comme moyen de prévention (On parle de PREP ou prophylaxie pré-exposition). Cela consisterait concrètement à administrer un traitement anti VIH chez des personnes séronégatives ayant un haut risque de contamination.


En combinant ces deux stratégies (PREP + dépistage/traitement) et grâce à une meilleure prise en charge de la tuberculose et des maladies opportunistes, ces modèles prédisent l’élimination du risque d’infection par le VIH en 5 à 10 ans et l’éradication complète de l’infection par le VIH en 40 ans.


Les principaux arguments avancés contre ce scénario concernent le risque des effets indésirables et le coût que pourrait occasionner une telle stratégie de généralisation des traitements.
Les chercheurs font remarquer que les nouvelles molécules sont plutôt bien tolérée et ils assurent qu’une telle stratégie ne couterait pas plus cher que de ne rien faire, puisque l’accès généralisé au traitement permettrait non seulement de sauver des vies (estimation de 30 millions de vies sauvées en 40 ans), mais aussi d’éviter de nombreuses nouvelles infections qui auraient en tous les cas nécessité un traitement.

Le principal problème qui risquerait de se poser serait plutôt la faisabilité d’une telle stratégie sur le terrain surtout dans des pays aux ressources limitées et où il n’existerait pas de système de santé et de prise en charge efficace. Ces modèles basés essentiellement sur des observations, restent néanmoins à tester et à appuyer par d’autres études plus poussées avant de les confirmer définitivement.