Non divulgation et procès : le parquet canadien en fait trop

Publié par jfl-seronet le 03.09.2013
10 632 lectures
Notez l'article : 
0
 
Droit et socialpénalisation du vih

Le communiqué de presse est tombé le 16 août dernier, la décision de justice l’avait été un peu plus tôt. La décision judiciaire (un verdict de non culpabilité concernant une partie des faits) soulage autant que la décision d’entamer des poursuites avait suscité stupeur, incompréhension et colère parmi les organismes canadiens de lutte contre le sida. Mais que s’est-il donc passé ?

C’est au Réseau juridique canadien VIH/sida qu’on doit le communiqué relatif à cette affaire ; un communiqué au titre un peu surprenant : "Verdict de non-culpabilité concernant le sexe oral. Un important message de la cour aux procureurs". L’affaire démarre avec la décision de la justice de l’Ontario (Canada) d’engager des poursuites contre une jeune femme, Ontarienne, accusée d’agression sexuelle grave pour des allégations de non-divulgation de sa séropositivité au VIH. Autrement dit, elle est poursuivie comme la loi le permet dans ce pays pour ne pas avoir fait état de sa séropositivité pour le VIH avant un rapport sexuel… la procédure est engagée alors que les rapports sexuels concernés sont des rapports vaginaux et une fellation. Difficile à croire, mais c’est pourtant pour ce motif que la jeune femme a été poursuivie. Montées au front, les associations de lutte contre le sida attendaient avec impatience la décision du juge. Ce dernier a reconnu la jeune femme non coupable d’agression sexuelle grave pour avoir eu des rapports sexuels oraux. La cour a conclu à l’absence de possibilité réaliste de transmission du VIH.

"Elle n’aurait jamais dû faire face à cette accusation pour des rapports sexuels oraux", affirme Jessica Whitbread, présidente mondiale de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida, citée dans le communiqué du Réseau. "Nous déplorons l’insistance de la Couronne [l’équivalent du parquet en France, ndlr] pour avoir déposé cette accusation malgré ce que la science nous dit des risques de transmission lors du sexe oral." D’ailleurs, comme le rappelle le Réseau, l’expert appelé à témoigner par la Couronne, le docteur Irving Salit, médecin spécialiste du VIH, n’a pas dit autre chose : "Vous avez de plus fortes chances de recevoir un piano sur la tête en marchant dans la rue que de contracter le VIH lors de rapports sexuels oraux." Mais alors pourquoi lancer une telle procédure ? Mystère. En fait, certains militants ont bien une idée : la justice tenterait d’élargir au maximum la portée du droit criminel en lien avec la non-divulgation de la séropositivité au VIH. Directeur général du Réseau juridique canadien VIH/sida, Richard Elliott ne dit pas autre chose : "Le verdict d’aujourd’hui lance un message important aux procureurs de la Couronne qui tentent d’élargir la portée du droit criminel en lien avec la non-divulgation de la séropositivité au VIH : les poursuites concernant les rapports sexuels oraux ne sont pas justifiées."

Hélas pour la femme poursuivie, ces "soucis ne sont pas terminés puisqu’elle a été déclarée coupable en lien avec un chef d’accusation d’agression sexuelle grave pour n’avoir pas divulgué sa séropositivité avant des rapports vaginaux non protégés, bien que sa charge virale était indétectable (signifiant que le risque de transmission se situait près de zéro), au moment de cet acte", indique le Réseau. "Elle risque à présent de devoir purger une peine d’emprisonnement semblable à celles que purgent des agresseurs sexuels violents. Sa peine sera connue [dans quelques jours, ndlr] Cette condamnation est la conséquence d’une décision problématique rendue par la Cour suprême du Canada, l’an dernier. Les personnes vivant avec le VIH peuvent à présent être déclarées coupables d’agression sexuelle grave si elles ne divulguent pas leur séropositivité avant un rapport sexuel, à moins d’utiliser un condom et d’avoir une charge virale faible — du moins pour ce qui concerne la pénétration vaginale." "Cette décision a été critiquée par des personnes vivant avec le VIH, des militants de la lutte contre le sida ainsi que des experts en droit, comme étant un grand pas en arrière pour la santé publique et les droits de la personne", rappelle le communiqué. Cet exemple le prouve hélas.

Commentaires

Portrait de Felix77

"Qu'on leur coupe la tête ! qu'on enferme ces hérétiques séro+ dans des sidatoriums ! Qu'on brûle ces suppots de Satan dans des fours !" etc. 25a que j'entend ça !

 

Ils ont vraiment tous peur de se regarder dans un miroir, peur de ce qu'ils pourrait entrevoir **propos modéré**, qu'attendent-ils pour nous jeter la première pierre ?

Ont-ils peur que l'énergie holistique qu'ils s'efforcent à déployer, leur revient en pleine gueule, de passer de victimes à bourreau et de bourreau à victimes ?

 

Pourquoi ne pas faire des procés à ceux qui transmettent une grippe ? après tout on peut encore mourrir d'une grippe de nos jours.

 

Pourquoi ne pas aussi faire des procès contre tous les indutriels qui détruisent notre planète en massacrant 25% de la biodiversité, le plus grand des crimes devant dieu, et qui nous empoisonnent sciemment avec leur alimentation industriel ?

Et Mosanto, n'est-il pas le pire de tous, en programmant le futur génocide global, habitude prise pendant les guerres chimiques passés, mais clair, et qui continu de nos jours de façon plus subtiles, plus obscur ?

 

 

Portrait de espoir2012hiv

Sa me fais une année que je suis sous traitement, j'arrive a me sentir bien dans ma peau et je dirai même mieux j'ai complétement oublié que je suis malade je prends mon traitement comme des milliers de personne qui prennent un traitement pour une maladie chronique  mais , mais et helas quant je lis cette article là d’emblée je me sens sale dangereux pour autrui  et à croire même criminelle .ce n'est pas facile de lire ces phrases et de dormir le soir en faisant  semblent que rien ne se passe et que nous somme à l'abri de tout scandale ou d'accusation .

ce n'est pas une maladie honteuse mais c'est vécu comme telle par beaucoup de personnes

quoi faire , qui doit faire et comment doit on faire pour améliorer cet état d'esprit général.

Portrait de Felix77

 

C'est simple, supprimer tout les cons sur terre, parce qu'on ne verra jamais un âne devenir un cheval de course ! Cool

 

Bienvenu au club des pestiféré ! Smile

Portrait de Thug Angel

espoir2012hiv wrote:

Sa me fais une année que je suis sous traitement, j'arrive a me sentir bien dans ma peau et je dirai même mieux j'ai complétement oublié que je suis malade je prends mon traitement comme des milliers de personne qui prennent un traitement pour une maladie chronique  mais , mais et helas quant je lis cette article là d’emblée je me sens sale dangereux pour autrui  et à croire même criminelle .ce n'est pas facile de lire ces phrases et de dormir le soir en faisant  semblent que rien ne se passe et que nous somme à l'abri de tout scandale ou d'accusation .

ce n'est pas une maladie honteuse mais c'est vécu comme telle par beaucoup de personnes

quoi faire , qui doit faire et comment doit on faire pour améliorer cet état d'esprit général.

J'ai reçu hier une réponse du bureau d'immigration Canadien allant dans ce sens:étant séropositif et bien que répondant à tous les autres critères(professionnel,financier et autres),je représente un danger et un coût excessif pour le gouvernement Canadien.Que répondre à ça?

Portrait de Felix77

 

Ben que t'es pas plus dangereux qu'une voiture et que la valeur des choses est somme toute relatives et assez sujectives, plus lié au désir qu'à l'objectivité, comme nous a appris Einstein.

Dis que tu travailleras plus pour gagner plus pour que tu sois plus rentable et que tu manges peuTongue Out

Portrait de espoir2012hiv

je suis rester un moment a lire ce message et je vous avoue que je ne trouve pas  quoi dire ou quoi faire je peux m’énerve ou je peux relativisé ou je peux philosophé mais je ne pense pas que je vais trouver de réponse .

alors du coup aimerai bien avoir la suite des événements .

amicalement

Portrait de Felix77

il ne peut y avoir de suite dans une impasse