Prostitution : l’abolition fait polémique !
Une proposition de loi sur l'abolition de la prostitution, instaurant la possibilité de poursuivre les clients qui pourraient écoper de 6 mois de prison et 3 000 euros d'amende, sera déposée le 6 décembre à l'Assemblée nationale, selon des sources parlementaires citées par l’AFP (29 novembre). Le 6 décembre, les députés examineront d'abord une proposition de résolution signée par des députés de tous bords (PS, Parti de gauche, PCF, Verts, UMP, Nouveau Centre) qui devrait affirmer la position abolitionniste de la France sur la prostitution, a expliqué à l'AFP, le député UMP Guy Geoffroy, co-rapporteur d'une mission d'information parlementaire sur la prostitution en France avec la députée socialiste Danielle Bousquet. La proposition de résolution a été "signée par les responsables de tous les groupes politiques de l'Assemblée nationale", a-t-il expliqué. Après le vote de cette résolution, sera déposée, dans la foulée, la proposition de loi visant à inscrire dans le code pénal "ce qui dans la résolution relève du domaine législatif", et en particulier la pénalisation des clients de la prostitution, grande nouveauté dans le droit français, a expliqué le député. La mission parlementaire avait conclu, il y a quelques mois, que la pénalisation du client constituait "à terme la meilleure piste pour voir diminuer la prostitution en France, là où tous les pays qui ont réglementé cette activité l'ont vu augmenter".
Du côté des associations de travailleurs et travailleuses du sexe, de prostitués et prostituées, de prévention, de santé communautaire, de lutte contre le VIH, on ne voit pas les choses de la même façon. Pas du tout. C’est même l’opposition la plus complète à "l’adoption de cette résolution, tant en raison de ses motifs que de son dispositif". Les associations estiment qu’en adoptant cette résolution, les parlementaires vont "exclure un peu plus ces femmes, hommes et transgenres qui, dans un manifeste rédigé en avril 2011, rappelaient qu’ils n’étaient pas des inadaptés sociaux et qu’ils sont des citoyens à part entière". Les associations avancent que depuis avril 2011, elles dénoncent "sans relâche les méfaits de la volonté de pénaliser les clients des travailleurs du sexe, mais également la violence des discours qui les disqualifient systématiquement et les considèrent comme des inadaptés sociaux, des aliénés dont la parole ne mériterait pas d’être écoutée". Les associations et collectifs estiment que le problème ne vient pas de l’activité elle-même mais de l’absence de reconnaissance de droits aux travailleurs et travailleuses du sexe, la pénalisation du racolage public et du proxénétisme de soutien" qui ont un "impact négatif sur l’accès aux droits et aux soins des travailleurs du sexe et plus généralement sur les enjeux de santé publique. La pénalisation de leurs clients renforcera les effets délétères constatés. En effet, cela conduirait inévitablement à plus d’isolement et de clandestinité et constituerait un obstacle supplémentaire tant à l’accès aux structures de soins, de prévention et de dépistage qu’aux actions des associations de santé communautaire, de prévention et de lutte contre le VIH".
Les associations demandent à ce que les travailleurs et travailleuses du sexe "soient RÉELLEMENT associés aux politiques publiques en matière de prostitution", "l’abrogation des infractions de racolage public et de proxénétisme de soutien" et que "cesse toute pénalisation des travailleurs sexuels et des personnes qui les aident". Les associations entendent porter ce message le 17 décembre, date de la Journée mondiale contre les violences envers les travailleurs et travailleuses du sexe, à l’occasion d’une manifestation qui se déroulera à Paris.
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Commentaires
Prostitution
Bien sûr,
Bien dit.
ROMAINPARIS
Ben, tu es simplement hors sujet.
ROMAINPARIS
ben,ma foi
mdr
alsaco;exact
En Allemagne
Penser que déclarer la prostitution abolie
va la faire disparaître comme par enchantement est une illusion. Il est clair qu'une visée abolitionniste s'accompagne nécessairement de la criminalisation ou pénalisation de la demande, et de l'offre d'ailleurs.
Toute chose inégale par ailleurs, ça me rappelle la criminalisation de la consommation de cannabis, l'interdire et pénaliser les consommateurs n'a jamais empêché les 6 ou 7 millions de consommateurs réguliers d'en consommer. Comme le signale l'article, l'abolition et la pénalisation de la demande ne fera que faire rentrer davantage les prostituées et leurs clients dans la clandestinité. Cette tentation de moraliser part peut-être d'un bon sentiment, mais quand elle s'exprime à tort et à travers, et produit des effets contraires à ceux recherchés, on ne peut que la qualifier de débile... D'autant qu'elle s'appuie sur l'idée stupide que la promulgation d'une loi aura un effet déterminant sur des faits sociaux aussi "massifs".
CQFD, notre gouvernement actuel étant bête et méchant mais pas complétement stupide, il ne peut s'agir que d'une rodomontade moralisatrice et sécuritaire de plus à six mois des élections, qui, comme beaucoup d'autres annonces récentes, débiles mais hautement symboliques, ne sera suivi d'aucune concrétisation.
criminalisation des clients
stupide ??? pourquoi ??? alors là... je pense que tu n'a pas bien lu ce qu'a dit Romain ...
ceci étant dit... la Suède criminalise les clients paraît-il... eh bien j'ai vu plein de prostituées dans les rues de Göteborg (la nuit dans des rues peu fréquentées)
le plus vieux
et egalement
On se lève tous pour Danette !!!
Un peu de musique dans le débat...
voila