UNITAID : le rapport qui fait cocorico

Publié par jfl-seronet le 24.07.2011
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C’est toujours étonnant cette volonté de la jouer cocorico. Le dernier exemple en date est le rapport parlementaire présenté (12 juillet) par le député PS Henri Emmanuelli sur la taxe de solidarité sur les billets d'avions affectée à UNITAID. Explications.
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Initiée par Jacques Chirac lorsqu’il était président de la République, cette taxe sur les billets d'avion, instaurée en 2006, aide bien les enfants malades dans 80 pays en Afrique et en Asie, note le rapport des députés, mais elle "ne contribue pas au rayonnement de la France". C’est un grief qui peut sembler curieux car la taxe n’a pas été inventée pour ça et elle n’est pas uniquement payée par la France, d’autres pays y contribuent également. Cette taxe de solidarité sur les billets d'avions a permis de lever, à partir de juillet 2006, quelque 160 à 170 millions d'euros par an de ressources complémentaires à l'aide publique au développement, indique le rapport d’information rédigé par Henri Emmanuelli. Le produit de cette taxe est affecté à UNITAID, que dirige l'ex-ministre français Philippe Douste-Blazy, et à la Facilité internationale de financement pour la vaccination (IFFIm), une société commerciale de droit anglais. "En terme de population soignée, Unitaid et IFFIm estiment que plus de 12 millions de personnes, surtout des enfants, ont bénéficié en 2009 des financements français", indique le rapport cité par l’AFP. Le rapport mentionne aussi que "faute d'opérateur français, la visibilité de l'effort français dans les pays aidés est inexistante". "C'est ainsi que l'aide apportée par la France, quatrième bailleur de fonds de l'aide mondiale à la lutte contre le sida, reste largement méconnue". Le rapport d’information recommande, entre autres, "de renforcer la cohérence des engagements publics en faveur des organismes chargés de l'aide publique au développement", de "renforcer la gouvernance", et "d'améliorer la cohérence et la communication de l'effort français dans le contexte multilatéral". Il recommande aussi une meilleure place pour la France au sein du conseil d’administration : "Alors que la France contribue à hauteur de 54% des ressources d’Unitaid, elle ne compte qu’un membre à son conseil d’administration, outre son président Philippe Douste-Blazy".