VIH : les femmes du sud s’en sortent… mieux que les hommes

Publié par jfl-seronet le 08.03.2011
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Contrairement à une idée reçue, les femmes des pays du sud qui vivent avec le virus du sida s'en sortent plutôt mieux que les hommes dans la même situation, utilisant davantage qu'eux les services de dépistage et de traitement. C’est ce qu’affirme l’ouvrage "Les femmes à l'épreuve du VIH dans les pays du sud" que l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS) vient de sortir à l’occasion de la Journée des femmes.
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Cet ouvrage rassemble seize études de chercheurs réalisées notamment au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, mais aussi en Thaïlande ou au Cambodge, indique l’AFP. Elles battent "en brèche l'image de la femme victime dans des sociétés où l'homme a le beau rôle". Il n’en demeure pas moins que plus de 80 % des femmes atteintes par le VIH vivent en Afrique, où elles représentent 60 % des personnes vivant avec le virus. Parmi les causes de cette contamination plus élevée chez les femmes, divers facteurs sont avancés. Par exemple, le multi-partenariat de certains hommes notamment avec des femmes jeunes plus susceptibles que d'autres d'être infectées, les relations forcées (avec risques de déchirures, absence d’utilisation du préservatif dans ce cadre…), la vulnérabilité des travailleuses de sexe... Pour autant si les femmes sont, par bien des côtés, plus fragiles et plus atteintes, celles-ci, depuis quelques années, accèdent aussi plus tôt au dépistage et donc aux traitements. Cette prise en charge moins tardive surtout liée au suivi qu’impose le démarrage d’une grossesse est primordial. Comme le rappelle l’ouvrage, cela "réduit [chez les femmes] la surmortalité importante liée à une prise en charge tardive". Un grand nombre de femmes est dépisté dans le cadre du programme de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). En outre, les études montrent que les "mères ou futures mères (…) sont plus responsables et n'ont pas de honte à être vues dans des centres de traitement. La PTME leur donne en outre l'occasion de parler de santé sexuelle". "Au Cameroun, si le traitement antirétroviral est "un objet de dissimulation" pour les hommes, il est "un support de relations sociales" pour les femmes", indique une des études recensées dans l’ouvrage. Dans les pays d'Asie, comme la Thaïlande, les femmes sont un peu moins infectées que les hommes par le virus, mais elles se font dépister elles aussi plus tôt que les hommes, souvent stigmatisés pour leur comportement à risque, et donc muets sur leur séropositivité", indique l’AFP. De même, au Burkina Faso, "les normes sociales relatives au genre leur imposent d'éviter ou de retarder leur recours aux services qui leur sont ouverts en matière de prise en charge de l'infection à VIH", écrivent les chercheurs.
Cet ouvrage est gratuit. Il peut être téléchargé sur le site de l’ANRS, puis rubrique Actualités.