VIH : les nouvelles recommandations américaines

Publié par Franck-seronet le 14.05.2012
2 904 lectures
Notez l'article : 
0
 
recommendations ARV
Il est toujours intéressant de voir comment s’organise ailleurs la prise en charge du VIH et quelles sont les recommandations de traitement. Il y a eu récemment du changement dans les recommandations américaines, une sorte de "rapport Yeni" de l’Oncle Sam, mais qui n’en a pas l’envergure, ni l’approche globale.
recommandations.jpg

Alors, ces recommandations américaines sont-elles une sorte de "rapport Yeni" de l’Oncle Sam ?
Disons qu’il s’agit davantage d’un guide sur l’utilisation des antirétroviraux (ARV, ART aux Etats-Unis). Le traitement ARV est désormais généralisé, en théorie "ART is recommended for all HIV-infected individuals" ("Le traitement ARV est recommandé pour toutes les personnes infectées par le VIH") même si la force de la recommandation varie selon différents critères, comme le niveau de CD4. Par ailleurs, si nous disons "en théorie" c’est parce que l’accès réel au traitement ARV reste problématique dans certains Etats du pays...

On note que les recommandations américaines introduisent une nouveauté, un chapitre sur "VIH et vieillissement" qui résonne avec des préoccupations grandissantes en France aussi, où l’on gagnerait à ce qu’un tel chapitre soit intégré aux futures recommandations françaises, mais avec une approche véritablement globale pour le coup ! Car le document américain, reste très centré sur les co-morbidités, ou l’observance et les interactions médicamenteuses.

Les recommandations américaines comprennent quelques autres nouveautés. On trouve ainsi un chapitre abordant le TasP (traitement comme prévention) : "Prevention of Secondary HIV Transmission". Une des conclusions est qu’il faut agir sur l’observance pour réduire la charge virale. Le problème est que seuls certains aspects semblent vraiment retenir l’intérêt des experts. Ce serait par l’examen du comportement, le fait d’être en dépression, de consommer (trop) d’alcool ou de drogues et par un travail de changements desdits comportements qu’on arriverait à améliorer l’observance. C’est certes important, mais loin d’être suffisant. On constate ainsi qu’un facteur clef qui conditionne l’observance, les effets indésirables perçus, ne sont pas pris en compte. C’est d’autant plus étonnant dans un pays où on n’a pas toujours le choix des molécules adaptées à chacun, ceci pour des questions financières.

Ce document (uniquement en anglais) est accessible ici.