Eloge de la douceur

Le monde comme il va est un peu dur et j’ai parfois le sentiment que ceux qui en souffrent le plus reproduisent finalement cette violence. On voit des signes de cela dans bien des domaines.... En l’occurrence, même si je peux aussi émettre des critiques à l’égard de l’association AIDES (comme à l’égard de plein de choses, et de moi-même) je trouve qu’on a parfois un peu trop tendance à jeter le bébé avec l’eau du bain. Comme toutes les choses humaines, les associations sont en mouvement, se renouvellent, changent, déclinent puis remontent la pente, font des erreurs. Est-ce qu’il faut les soumettre à la curée pour autant ?

Je pense que les séropositifs ont besoin de AIDES et aussi, d’ailleurs, que d’autres assoc voient le jour. Personne ne gagnera rien au déclin de AIDES qui est et reste un symbole fort de la lutte contre le SIDA. Je me fais quelquefois la même remarque au sujet des labos. Il faut effectivement être extrêmement vigilant (et c’est une des tâches de AIDES) mais faut-il les harceler, renverser totalement les choses et les accuser du pire à l’égard des séropositifs ? Ne risque-t-on pas de les voir être plus réticents à lancer des nouvelles molécules ? J’ai pour ma part eu longtemps du Zerit et ai souffert de ses effets secondaires. Mais à l’époque, on guettait l’arrivée de nouveaux médicaments quand on avait déjà eu  l’azt et la ddi. Et la d4T (j’emploie à dessein ce vieux nom pour mémoire) a peut-être permis à certains de tenir jusqu’à l’arrivée des trithérapies. Si le labo avait été trop prudent, craignant les procès pour les effets secondaires, peut-être que certains n’auraient pas bénéficié des quelques mois d’amélioration que ce médicament a pu apporter, leur permettant ainsi de tenir jusqu’en 96.

D’une manière générale, nous souffrons dans nos activités professionnelles de la demande de performance, de l’exigence du 0 défaut, mais comme citoyens, comme usagers des services publics, comme clients, nous traitons les gens qui travaillent ou qui s’engagent (qui essayent de faire avancer les choses comme ils peuvent), de manière très dure (on insulte le postier quand on a attendu 10 minutes avant d’accéder au guichet, on insulte le médecin quand son gamin ne va pas bien au bout de 2 jours, le prof, quand son gamin n’a pas 15 de moyenne ou qu’il est puni, on insulte la malheureuse opératrice d’Orange qui n’est pour rien dans les process de réponse qu’on lui impose)

Bref je pense qu’il faut avoir un esprit critique mais se souvenir que toutes les entreprises humaines sont imparfaites et ne pas voir que le négatif. Sinon je pense qu’à long terme on ne sert pas sa propre cause. Surtout se souvenir que derrière toutes ces entreprises imparfaites, il y a des gens de bonne volonté, et qu’on a besoin de leur courage, de leur engagement.

J’ai envie d’un monde plus doux ! J

PS : Je le trouve bien le spot avec le petit chat.... :-)