J'ai horreur des fêtes de noël, du nouvel an, de tout ce cérémonial des fêtes !.
Ces réjouissances à date fixe ont quelque chose d'exaspérant et d'angoissant tout à la fois.
Bien sûr, il y a l'étalage du luxe, la débauche de nourritures (et les plus chères ! et les plus lourdes!) avec ce que cela suppose d'indélicatesse ou d'indifféfence vis à vis de ceux que la misère tient éloignés du festin, les enfermant, plus cruellement sans doute que jamais dans la frustration.
Une telle injustice, si complaisamment étalée, semble donner raison aux casseurs de nos banlieues, en tout cas elle aide à les comprendre.
Quand bien même il serait indispensable que certains mangent du caviar et d'autres des oeufs de lump et d'autre rien du tout : combien d'enfants morts de faim cette année ?
quand bien même il serait inévitable que ce soient toujours les mêmes qui s'empiffrent ou se privent, est-il indispensable aussi que l'opulence s'étale à ce point ?
Un tel luxe est d'autant plus choquant qu'il constitue, d'évidence, une perversion du message de noël.
Un enfant est né, nous dit-on , il y a quelque deux mille ans, pauvre parmi les pauvres, pour célébrer, sans faste ni puissance, l'unique richesse de l'amour.
Noël reste la fête des enfants. En effet, cela fait deux mois qu'ils nous cassent les oreilles avec leur père noël ou leurs cadeaux, deux mois qu'ils ne sont qu'impatience avide, deux mois qu'ils sont dévorés par le manque, deux mois qu'ils attendent, pour être heureux, que se soit enfin noël !
Quelle curieuse leçon d'existence nous leur donnons, qui laisse entendre que vivre c'est attendre et recevoir, quand nous savons bien, que nous, parents, que c'est l'inverse qui est vrai !
Le bonheur n'est pas un cadeau, la vie n'est pas un conte, et il n'y a pas de père noël !
Et puis ce bonheur imposé ! Pendant dix jours, toute la bêtise médiatique va nous seriner son optimisme de commande, et il faudra être joyeux par force !
La mort ? "reprends donc du champagne !"
La solitude ? "Tu n'aimes pas le foie gras ? "
L'angoise, la difficulté de vivre, l'amour qui échoue ou se meurt ? " Allez, on sort les cotillons
et vive la fête ! "
Pourquoi pas, en effet ! Mais pourquoi ces jours là, pourquoi tous ensemble et à date fixe ? Quoi de plus grotesque, quand on y pense, que ces millions de reveillons simultanés, avec tous les petits mensonges qui vont avec, tous ces petits égoïsmes, comme autant de cadeaux autour du sapin ?
Je préfèrerais un bonheur plus modeste, plus discret, plus spontané, plus imprévisible... Quoi de plus triste que de lire sa joie dans le calendrier !
Reste l'enfant nu, entre le boeuf et l'âne, celui qui finira sur une croix, celui que dieu même, peut-être, abandonnera pour finir....
Et tous les ans, depuis bientôt vingt siècles, dans la plus longue nuit de l'année ou presque, entre bougies et guirlandes, fragile, vaccillante, cette lueur pourtant au coeur des vivants : l'amour enfant, et fils de l'homme.
Ce dieu là, le plus faible des dieux, et le seul, méritait mieux qu'un réveillon ou qu'une messe.
Joyeuses fêtes à toutes et tous
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Commentaires
bo message Nahuel
même si le coté religieux me gêne
passe une bonne fin d'année
en ces periodes festives obligatoire c'est la solitude qui doit etre la plus pesante aux délaissés !
que c emonde est égoiste.
......
Naissance de Jésus , encore faut il y croire on oublie À l'origine, il existait à cette date des festivités païennes marquant le solstice d'hiver, symbole de la renaissance du soleil. La fête chrétienne a été positionnée à la même date dans le but de remplacer ces fêtes et, symboliquement, pour associer la naissance du Christ à la notion de lumière croissante.
Salut Nahuel
Je trouve aussi, bien qu'agnostique, que l'institutionnalisation de ce type d'événement, commémoré à date fixe, épargne facilement de se souvenir de l'exigence d'une transformation intérieure permanente, ici et maintenant, ne parlons même pas de sa récupération commerciale...
Dieu, concept ou réalité, sait que le monde aujourd'hui en a plus besoin que de paillettes.
Personnellement, les fêtes ne seront ni bonnes, ni mauvaises, elles passeront, comme le reste.
Je nous souhaite à tous d'aller vers plus de joie et d'y contribuer pour les autres, ça serait déjà bien.
oui et --
que la paix soit avec vous ..
Pour l'athée que je suis.....
.... dieu n'existe pas davantage que le père noël.
Chaque socièté a les mythes qu'elle mérite, et celui-là en dit long sur la nôtre : de l'enfant nu à ce vieillard postiche, du christ des chrétiens au père noël, quel chemin !
Et de l'amour pourchassé à l'égoisme triomphant.... et cela ne va pas vraiment s'arranger...