«TOM À LA FERME»: ATTENTION, DANGERTom (Xavier Dolan).
Le prodige québécois du cinéma installe une relation perverse et toxique dans un thriller psychologique sombre et suffocant.
Adapté de la pièce de théâtre de son compatriote Michel Marc Bouchard, «Tom à la ferme» raconte l’histoire d’un jeune publicitaire de Montréal, qui décide de se rendre au fin fond de la campagne pour assister à l’enterrement de son amant mort dans un accident de la route.Avec son quatrième long-métrage, le talentueux réalisateur de 24 ans change de registre. Après «J’ai tué ma mère», «Les amours imaginaires» et «Laurence Anyways», il s’est lancé dans un thriller psychologique à la Hitchcok, ne se privant d’ailleurs pas d’adresser quelques clins d’œil au maître du genre.
Mais il ne tarde pas à se rendre compte que personne ne sait qui il est ni la nature de sa relation avec le défunt. Il l’avait en effet cachée au profit d’une liaison fantasmée avec une certaine Sara, une amie de Tom. Qui n’ose pas dévoiler la vérité, d’autant que Francis, le frère aîné de son compagnon disparu, lui ordonne de se taire pour protéger Agathe, la mère désespérée, ainsi que l’honneur de la famille.
BOURREAU
Dès lors s’installe entre les deux personnages une relation malsaine, aussi perverse que toxique. Pris au piège, Tom très fragilisé accepte de rester à la ferme. Jouant le fils de substitution d‘Agathe, il se laisse surtout manipuler par Francis, un garçon violent et colérique dont il devient la chose.
Victime d’une sorte de syndrome de Stockholm, Tom s’attache même à son bourreau, symbole de virilité qui impose sa loi. Dans ce film à l’atmosphère sombre et suffocante la tension monte et le malaise croît. On passe de la fascination aux mensonges, de la crainte à la séduction et à la brutalité, sur fond de deuil raté et d’homosexualité latente chez Francis.
Selon Xavier Dolan pourtant, si elle est évoquée en filigrane, il n’en est pas question entre les protagonistes. Le cinéaste, qui se glisse en outre avec succès dans la peau de Tom, évoque plutôt la manière dont «ce rat des villes et ce rat des champs, deux animaux blessés, s’apprivoisent». En compétition à la dernière Mostra de Venise, «Tom à la ferme» a séduit la critique qui lui a décerné son prix. En revanche le jury présidé par Bernardo Bertolucci l’a ignoré. Dommage pour l’enfant prodigue du cinéma.
Sortie le 16 avril
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Commentaires
suis allé le voir cette aprem
Assez effrayant il fo dire mais c 'est peut -être le seul film qui montre le vrai visage du désir entre hommes .
Celui de TOM pour le défunt et pour son beau - frère .
mais il n 'y a pas que cela . la copine qui sert de pretexte , la mère dépitée .
Les autres films sortis recemment font grise mine a coté de ce scénario ( l 'homme du lac - geronphilia - Free Fall etc )
bonne soirée et bisous lericou