La nuit m'interroge.

Publié par Lluphukaâb le 15.03.2010
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Je rentre de mon hiver, je crois déjà voir une éclaircie. Au milieu du sentier, je me suis dévêtu, sur l'herbe je me suis étendu et mon esprit a su s'échapper comme le jour de cet accident de la route. Le spectacle était magnifique. Toute cette carlingue se froissant comme du papier. J'étais dans cette voiture comme un voile, dansant, imperturbable. Je me retrouve à nouveau en train de lâcher prise et d'admirer ce qui suit, paisiblement, heureux, je peux enfin mourir, ou du moins, faire comme si.

Ce sont les rayons du soleil qui me font signe, Je suis aveugle et ça me plait. Je n'ai plus besoin de regarder, je n'ai qu'à le penser, l'imaginer, le visualiser sans espoir, l'espoir n'a pas de saveur. J'entre encore dans cet état, comme un silence troublé par le chant d'un oiseau moqueur. S'il se posait sur mon nez, il pourrait déféquer sur mes lèvres, je ne crains rien, j'observe. Une paralysie de secours en somme, celle de s'admettre à soi même et de comprendre que sans amour, je n'ai besoin d'aucun geste. Mes lèvres ne servent plus à embrasser.

 

Puis je rentre dans l'espace qu'il me reste, le toît et la couverture, la chambre capitonnée. Dans le silence de ma grotte chaleureuse, je me livre à ma propre complaisance, je m'écoute, me caresse, je m'octroie ce sol et ce plafond pour retenir mes cris, au cas où il tenteraient de s'échapper de mon ventre. Je sais qu'il me faudra bien ouvrir les fenêtres, laisser entrer un peu de cette lumière que tous recherche et peut-être même de ces sentiments interdits qui m'ont tant écorché. Mais ouvrir quelle fenêtre ? Et laisser entrer quelle lumière ?

Si le soleil pouvait m'éclairer comme la Lune sait si bien le faire, je suis sur qu'il serait plus sombre et qu'aucune fleur n'y survivrait. Je les préfère séparé pour l'éternité, ne se joignant qu'en de rares occasions qui nous trompent l'œil... Et dire que la plus belle, la plus pâle est révélée par le plus violent, le hardis ! Je comprends qu'elle ait peur de lui... L'âmour m'a souvent empoisonné, je me demande encore comment j'ai su m'en relever ? Si la nature est touchée par la grâce, C'est alors, que je suis brisé de douleur...

Lluphukaâb

"La haine trouble la vie ; l'amour la rend harmonieuse. La haine obscurcit la vie ; l'amour la rend lumineuse."

Martin Luther King

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Portrait de daoud

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