Son remède contre le sida, les labos n'en veulent pas

Publié par manulyon le 28.09.2014
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Doux dingue ou vrai inventeur ? Ce retraité de l'industrie pharmaceutique est convaincu d'avoir fait une découverte thérapeutique. Mais qui, selon lui, casserait le business des grands labos.

Tout a commencé dans les années 1980. Mordu d'alpinisme, Robert Vachy s'était bricolé une crème solaire dans sa cuisine. A l'époque patron de la R & D chez Sandoz, il s'est aperçu que son onguent ne protégeait pas que des UV : il était aussi efficace contre l'herpès labial. Le montagnard n'était pas au bout de ses surprises. Après avoir fondé son propre laboratoire, il a ensuite identifié la molécule agissante et observé ses talents de tueur de virus, de la grippe jusqu'au sida. Une découverte miracle ? Plutôt le début du cauchemar. Car, depuis, cet ingénieur chimiste cherche en vain les financements pour développer un médicament, le tester et obtenir une AMM, une autorisation de mise sur le marché. Il a dilapidé ses économies, vendu son appartement de Montmartre. Il a demandé des fonds pour son petit labo. Frappé à la porte des géants de la pharmacie pour qu'ils prennent le relais. Tous ont décliné. Aujourd'hui encore, à 81 ans, il ne baisse pas les bras.

Revenons à sa molécule miracle, l'Amovir. Elle aurait pour effet d'attaquer la membrane de ce que l'on appelle les «virus enveloppés», avant qu'ils ne contaminent les cellules humaines. Il s'agit d'un virocide, très différent par exemple des trithérapies contre le sida, qui bloquent le développement des agents pathogènes, mais sans les détruire. L'histoire peut sembler un peu trop belle pour être vraie. D'autant que le sieur Vachy est un inconnu dans le monde des publications scientifiques. Pourtant, dès 1995, Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine, a pu tester l'Amovir dans son labo de l'Institut Pasteur. Résultat : à de très faibles concentrations (0,5 à 1%), ce produit a détruit plus de 99,99% des virus contenus dans la culture soumise à l'expérimentation. Un seul VIH, sur un million, a survécu. «Avec son virocide, Vachy a découvert une voie nouvelle qui semble extrêmement prometteuse», confirme à Capital Jean-Claude Chermann, codécouvreur du virus du sida avec Françoise Barré-Sinoussi. Pourquoi les «big pharma» méprisent-ils alors ces travaux ? Pour une histoire de gros sous, croit pouvoir affirmer l'inventeur.

Les traitements actuels du sida rapportent 70.000 euros par an et par patient, payés par la Sécu. Sa molécule, elle, ne coûterait que quelques euros. En 1998, les Laboratoires Pierre Fabre ont en tout cas refusé de s'y intéresser. «Cet antivirus contient un conservateur extrêmement toxique», a avancé le labo pour justifier son refus. «A des doses 250.000 fois supérieures, peut-être», rétorque Robert Vachy, en rappelant qu'il s'agit du conservateur le plus utilisé par l'industrie alimentaire. Refus aussi de Sanof en 2010, le sida n'étant pas au cœur de sa stratégie, ou encore d'Urgo en 2013 pour le seul traitement de l'herpès.

Fin de l'histoire ? Robert Vachy compte sur le soutien du médecin-chercheur Patrick Curmi, directeur de l'Unité 829 de l'Inserm et vice-président du Genopole d'Evry pour trouver enfin l'argent nécessaire. «15 millions suffiraient pour mettre au point quatre variantes capables de soigner le sida, l'herpès, la grippe et les hépatites», calcule le docteur Curmi. Le tandem va présenter son projet à l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales. Compte tenu de la situation en Afrique, Robert Vachy veut tester sa trouvaille sur l'Ebola (un autre virus enveloppé), et demander une autorisation temporaire d'utilisation en cas de résultats concluants.

Etienne  Gingembre

Source : http://www.capital.fr/enquetes/revelations/son-remede-contre-le-sida-les...

Commentaires

Portrait de frabro

Le coût en France d'une multithérapie est de moins de 10.000 € et non de 70.000.

Si tout le reste est aussi approximatif, ça en dit long sur la valeur de cet article...

Et un médicamaent miracle qui soigne à la fois le vih, l'herpès, la grippe, les hépatites et ébola...ben les labos se jetteraient dessus !

Bref, ça ressemble fort à un canular de 1er avril cette histoire.

Portrait de bernardescudier

Doit on publier une liste pour condamner l'Inserm ... puisque des membres de cet institut soutiennent cette aventure scientifique ?  Je plaisante.

 Le rire est propre de l'homme. Mais je ne me permettrai pas d'intervenir puisque je ne suis pas docteur en médecine.

Berthelot, un grand chimiste, en son temps, "excluait" tous ceux qui défendaient la classification atomique ... Et maintenant les atomes font partie de notre univers mental ...

Un peu de modestie ... face à notre ignorance ... à nos questions ... vos expériences ...

Nous sommes loin du temps ou Montaigne disait préférer une injustice à un désiquilibre de l'ordre, social, scientifique, politique ...

Enfin pour conclure ... je ne suis peut être pas d'accord avec ce que vous dites, mais je ferai mon possible pour que vous puissiez le dire ... dans le respect, pas le mépris ...

B. Escudier

Portrait de maxim33

frabro wrote:

Le coût en France d'une multithérapie est de moins de 10.000 € et non de 70.000.

Si tout le reste est aussi approximatif, ça en dit long sur la valeur de cet article...

Et un médicamaent miracle qui soigne à la fois le vih, l'herpès, la grippe, les hépatites et ébola...ben les labos se jetteraient dessus !

Bref, ça ressemble fort à un canular de 1er avril cette histoire.

Foot in MouthPouquoi raconter des mensonges sur un possible médicament.Honte a vous.

Portrait de Kalimurti

Un médicamaent miracle qui soigne à la fois le vih, l'herpès, la grippe, les hépatites et ébola...

Sans oublier qu'à la base c'est aussi une crème solaire !

L'article ne dit pas si ça ravive les couleurs en machine ou si ça donne un poil brillant au chat quand on le mélange dans son ron-ron... Quel manque de conscience journalistique !

Portrait de Giancarlo

Un produit qui détruit 99,99% du virus in vitro... La belle affaire ! Je pense que l'eau de javel - ou un pistolet ;) - fait aussi bien.

De l'in vitro à l'in vivo, il y a un gouffre.

Quid des mécanismes d'action "in vivo" ?

Il y a peut-être quelque chose à creuser, mais appeler cette molécule un "remède contre le SIDA" (titre de l'article de Capital), c'est franchement mensonger.

Portrait de Rasta-Kouette

Quand je pense que l'argent est le moteur de leur motivation.


l’amovir n’a fait aucun bruit dans la communauté scientifique du domaine pharmaceutique, sachant que cette communauté est majoritairement académique et loin des frasques des big pharma.

J’ai lu, dans une des nombreuses publications relatant cette histoire, que l’amovir n’a pas pu être breveté.

La raison est que l’anovir n’est pas une nouvelle molécule.

Pour breveté une molécule il faut que celle-ci soit nouvelle d’un point de vue historique ou encore que la « forme » ne soit pas dans le brevet de quelqu’un d’autre.


Concernant le mécanisme de cette molécule, comment peut-on tuer quelque chose qui n’est pas vivant ?

Un virus n’est pas une bactéries/cellules ça ne vit pas.

Ca interagis chimiquement avec son environnement, ce n’est qu’un parasite des cellules/bacteries, mais certainement pas une chose que l’on peut tuer.

Le fonctionnement d’un virus est tellement minime qu’il n’intégrera pas une molécule chimique telle que l’amovir.

Le virus est programmé pour seulement entré dans une cellule hôte et intégrer son génome au siens. 


Tout ça pour dire que scientifiquement cette nouvelle est un vrai canular.


Merci à Florian Bernard, Maîtrise science pharmaceutique à Université de Montréal de m'avoir éclairé sur ce sujet.


Portrait de Giancarlo

Portrait de Rasta-Kouette

Je vois pas ce que l'on nous apporte de nouveau dans cette revue de presse  il y a rien de logique c'est la même rengaine.On tourne toujours autour du pot et au final ça agace tous le monde ces faux espoirs.Papy de 82 ans ferait bien mieux de resté sagement assis à lire son journal en attendant la fin de ses jours au lieu de passer son temps à nous raconter ses salades.