Afrique Centrale : l’enjeu des populations clés

29 Octobre 2019
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En Afrique de l’ouest et centrale, les « populations clés » (personnes consommatrices de drogues, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes trans, travailleurs-ses du sexe et personnes détenues) et leurs partenaires sexuels-les représentent plus de 64 % des nouvelles infections à VIH en 2018, selon le rapport annuel de l’Onusida (juillet  2018). Récemment, l’Oceac (l’organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique Centrale) s’est réunie avec des représentants-es des populations clés, afin d’adopter une feuille de route, dont l’objectif est de déboucher sur « une Déclaration politique multisectorielle » en 2020, en faveur des populations clés dans la région. Le constat est simple. « Les efforts de réduction de la stigmatisation et discrimination envers les personnes vivant avec le VIH et notamment les populations clés sont loin d’occuper la place qu’ils méritent, y compris dans les centres sanitaires », indique le Dr Manuel-Nso Obiang Ada, secrétaire exécutif de l’Oceac (organe de la santé de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale/Cemac). De leur côté, l’Organisation mondiale de la santé et l’Onusida encouragent « les pays de la Cemac à investir davantage dans des interventions structurelles afin de mieux comprendre et répondre aux besoins de ces populations marginalisées, et à fournir des services sans stigmatisation ni discrimination ». Des progrès existent, mais restent insuffisants alors même que l’on sait que les « populations clés jouent un rôle important dans la survenue de l’épidémie du VIH/sida dans le monde », du fait d’un accès moindre à la santé, aux traitements, aux droits, etc. Reste à espérer que de nouveaux leaders seront convaincus du bien-fondé de cette politique et reprendront à leur compte cette formule de Savina Ammassari qui dirige le bureau pays de l’Onusida au Cameroun : « Aucune société ne peut s’épanouir et se développer dans l’exclusion. Nous avons tous des valeurs humaines en commun et nous sommes un même peuple dans nos différences. »