Allocation des aidants

19 Octobre 2022
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Peut mieux faire. Le recours à l'allocation journalière du-de la proche aidant-e (Ajpa) reste encore modeste, avec 6 626 droits ouverts entre son lancement en septembre 2020 et février 2022, selon un bilan publié par la direction de la Sécurité sociale peu avant la Journée des aidants-es, le 6 octobre. Lors de sa mise en œuvre en 2020, on estimait à 270 000 salariés-es et 67 000 agents-es publics les personnes éligibles à l'Ajpa. Cette aide, de 58,59 euros par jour actuellement, est versée aux proches qui prennent un congé pour s'occuper d'une personne handicapée ou en perte d'autonomie.  Près des deux tiers des personnes aidées ont plus de soixante ans : 31 % entre 60 et 79 ans, 32 % entre 80 et 89 ans et 12 % plus de 90 ans, selon un rapport d'évaluation du dispositif. « Une partie des personnes aidées de plus de 60 ans le sont au titre d'un handicap, et non d'une situation de dépendance liée à l'âge. Ainsi, au total, le dispositif bénéficie en égale proportion aux aidants-es de personnes handicapées (51 %) et aux aidants-es de personnes en perte d'autonomie liée à l'âge (49 %) », relève le rapport. Pourquoi un si faible taux de recours, alors que le nombre de personnes âgées augmente ? L'étude évoque une « méconnaissance du dispositif » encore récent, et une mauvaise compréhension des conditions d'éligibilité : ainsi, sur les 18 987 demandes d'Ajpa déposées auprès des Caisses d'allocations familiales, seules 6 626 d'entre elles ont donné lieu à une ouverture de droit. Cette étude-bilan suggère donc une simplification de la procédure de demande et un renforcement de la communication autour de ces dispositifs. Le télétravail et le chômage partiel, facilités pendant la crise sanitaire du Covid, ont par ailleurs réduit le recours au dispositif — alors même que de nombreux établissements accueillant les personnes âgées et handicapées ont fermé. D'autre part, « l'Ajpa n'étant ouverte que sur une période de 66 jours et le congé de proche aidant-e sur une période d'un an sur l'ensemble de la carrière, les proches aidants-es ont pu aussi faire le choix de ne pas mobiliser ces droits lorsque d'autres dispositifs existaient au niveau national », indique le rapport.