ANRS : faute d’assurances la recherche se bloque
C’est en marge d'une conférence de presse (4 mars) de présentation des principaux résultats de la 18ème CROI, la principale conférence scientifique internationale sur le VIH, que Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS), a expliqué que l’agence avait été contrainte, faute d’accord avec un assureur, de suspendre des essais dans les pays du Sud sur la transmission du virus du sida de la mère à l'enfant. Sur ce sujet, l’ANRS avait préparé un essai thérapeutique à mener en Côte d'Ivoire et en Zambie, concernant 1 500 femmes et visant à établir lequel entre deux traitements serait le meilleur pour les femmes enceintes et leur enfant, indique l’AFP. Les pays concernés avaient donné leur accord, les équipes sur place étaient formées, les laboratoires équipés... Le problème est venu des compagnies d’assurance contactées (huit l’ont été) qui ont refusé d’assurer les personnes impliquées dans les essais ainsi que les chercheurs et investigateurs. Ce refus a entraîné la suspension du projet. Comme le rapporte l’AFP, pour l'ANRS, qui prévoyait un autre essai qui s'est vu opposer les mêmes refus, il s'agit d'une "menace très sérieuse pour la recherche biomédicale dans et avec les pays du Sud". L'agence estime que les équipes françaises risquent ainsi de se trouver "à l'arrière plan de la compétition internationale". De son côté, l'ANRS souhaite qu’"une législation adaptée au contexte universel de la recherche biomédicale" voit le jour. Elle permettrait de pallier le défaut des assureurs privés par exemple en instaurant un fonds d'indemnisation comme il en existe déjà aux Etats-Unis.
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Commentaires
Sauf que les Etats Unis sont au bas mot les