ANRS Prevenir : Molina explique

10 Juillet 2017
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Chef du service des maladies infectieuses et tropicales (Hôpital Saint-Louis, Paris AP-HP), investigateur coordinateur de l’étude ANRS Prevenir, le professeur Jean-Michel Molina a répondu à une interview sur le site de l’ANRS, dans le cadre d’une série d’entretiens publiés à l’occasion de la Conférence Aids 2017 à Paris, fin juillet. Il explique que cette étude vise à "évaluer le déploiement de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au sein d’une stratégie globale de prévention du VIH à l’échelle de la région Ile-de-France". "L’essai ANRS Ipergay a montré la très grande efficacité de la PrEP sur le plan individuel (…) Il est désormais nécessaire d’en évaluer le bénéfice en termes de santé publique et donc son impact sur l’épidémie du VIH en Ile-de-France, une région particulièrement touchée", avance-t-il. "L’objectif est donc de parvenir à démontrer qu’une stratégie globale de prévention, fondée sur le dépistage régulier de personnes à risque, le traitement immédiat de celles identifiées séropositives, et l’utilisation de la PrEP pour celles qui sont séronégatives, permet d’obtenir une diminution significative du nombre de nouveaux cas d’infection par le VIH chez les personnes les plus à risque". Cette étude va durer trois ans et permettra également de "caractériser les comportements des personnes vis-à-vis de la prévention et des outils que nous mettons à leur disposition". Mais pourquoi renforcer l’offre de prévention avec la PrEP ? "Tout simplement parce que les données d’incidence sur le VIH montrent que le nombre de contaminations n’a toujours pas baissé au cours des dix dernières années en France, en particulier dans les populations les plus à risque. Nous continuons de voir dans les services hospitaliers beaucoup de nouvelles contaminations chez des personnes qui devraient pourtant être informées et se protéger", explique le chercheur. Il estime que cette étude va "être déterminante pour la politique de prévention du VIH en France. La preuve en est que de nombreux acteurs sont mobilisés autour de cette étude : la ville de Paris, la région Ile-de-France, AIDES, l’AP-HP, Santé Publique France, etc. (…) Cette étude va permettre de savoir comment il faut proposer la PrEP aux personnes afin qu’elles l’adoptent. Elle sera aussi l’occasion de reparler de prévention au sens large, de l’utilisation du préservatif en particulier".