Compléments alimentaires : vigilance

25 Juillet 2023
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« De nombreux compléments alimentaires contiennent des plantes, notamment médicinales. Celles-ci peuvent toutefois présenter un risque pour la santé, du fait d’interactions possibles avec des médicaments, de contre-indications, etc. Or le consommateur n’en est pas forcément informé », explique l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) sur son site. L’agence sanitaire entend « prévenir ces effets indésirables » ; elle a donc publié (8 juin) un avis sur le sujet, et met à disposition des professionnels-les de santé un « outil leur permettant de mieux informer leurs patients-es sur 118 plantes médicinales utilisées dans des compléments alimentaires ». Pour l’Anses, les compléments alimentaires sont « les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés… » (Directive 2002/46/CE du Parlement européen, transposée par le décret n°2006-352 du 20 mars 2006). Il existe de nombreux compléments alimentaires, à base de plantes, de vitamines et minéraux, ou d'autres concentrés de substances à but nutritionnel et physiologique (mélatonine, glucosamine, etc.). Ils sont commercialisés sous forme de doses telles que les gélules, pastilles, comprimés, pilules, sachets de poudre ou encore en préparations liquides (ampoules, flacons munis de compte-gouttes). Ces compléments sont présentés comme des produits qui contribuent à améliorer les apports nutritionnels des consommateurs, et les aident à mincir, affronter l’hiver, mieux digérer, avoir de beaux cheveux, réduire les désagréments de la grossesse ou de la ménopause, etc. En fait à la différence des médicaments, les compléments alimentaires ne « comportent pas de notice obligatoire sur laquelle des informations relatives à la sécurité du produit pourraient être portées à la connaissance des consommateurs-rices ». On trouve quelques informations succinctes, comme l’identité des ingrédients, qui doivent obligatoirement être mentionnées sur l’étiquetage, comme l’exige la réglementation. « Or, la simple mention de la présence de plantes dans les compléments alimentaires peut parfois être faussement rassurante pour le consommateur, alors que certaines plantes peuvent présenter un risque dans certaines conditions d’utilisation, selon le type d’extraits de plantes ou la sensibilité de populations particulières, comme les femmes enceintes ou les enfants », note l’Anses. De plus, les compléments alimentaires ne font que très rarement l’objet de conseils aux consommateurs-rices, qui peuvent ainsi consommer des produits inadaptés à leur état de santé. Comment a été réalisé le « nouvel outil » ? Concrètement, l’Anses a analysé et adapté les mentions et restrictions existantes pour les médicaments à base de plantes, en les transposant aux compléments alimentaires contenant ces mêmes plantes. Cette analyse a fait l’objet de l’avis, qui s’accompagne d’une annexe listant l’ensemble des précautions d’emploi, recommandations, contre-indications et interactions médicamenteuses potentielles relatives à 118 plantes médicinales utilisées dans les compléments alimentaires. Afin de faciliter l’accès à ces informations, l’Anses a créé un tableau accessible en ligne donnant pour chaque plante une information synthétique. Principalement destiné aux médecins, pharmaciens-nes et nutritionnistes, il vise à les aider à assurer un meilleur accompagnement des consommateurs-rices de compléments alimentaires. Il est aussi accessible au grand public qui souhaiterait aussi des informations.